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Sans nom, les choses ne peuvent pas exister

Sans nom, les objets ne peuvent exister. Cette affirmation peut paraître surprenante tellement nous avons l’habitude de nommer les objets par leur simple nom. Il est intéressant de développer cette affirmation avec l’éclairage du dharma et plus précisément à partir d’une autre affirmation enseignée par Bouddha : « Tout est création de l’esprit« . Pour cela, attardons-nous sur le rôle de l’esprit dans cette démarche. Dans le livre « Comment comprendre l’esprit« , du point de vue de sa fonction, l’esprit peut se diviser en esprits principaux ou consciences et en facteurs mentaux. Pour la compréhension de cet article, mais sans entrer dans les détails, précisons ces deux notions.

Un esprit principal est un connaisseur qui appréhende principalement la simple entité, la réalité abstraite d’un objet. Par exemple ausculter une bougie. Pour mieux connaître son objet, un esprit principal est toujours associé à plusieurs facteurs mentaux. Ceux-ci sont des connaisseurs qui appréhendent principalement les attributs particuliers ou caractéristiques de l’objet. Dans le cas d’une bougie, d’ausculter la forme, la couleur, sa position, etc. Esprit principal et facteurs mentaux agissent conjointement, car ils se concentrent sur le même objet, ils apparaissent et disparaissent en même temps. Ils œuvrent en équipe mais cependant ils ont des fonctions différentes. Donc il y a une relation dépendante entre un esprit principal et ses facteurs mentaux, et par conséquent entre l’objet et l’esprit.

Il y a six types d’esprits principaux : la conscience de l’œil, la conscience de l’oreille, la conscience du nez, la conscience de la langue, la conscience du corps et la conscience mentale. Pour illustrer le propos de cet article, prenons la conscience de l’œil à l’état de veille. À chaque seconde de notre vie quotidienne, notre regard « balaie » ce qui nous entoure. L’esprit principal de l’œil, associé en permanence au minimum aux cinq facteurs mentaux qui sont la sensation, la discrimination, l’intention, le contact et la focalisation va « explorer par balayage » tout ce qui est dans son champ. Chacun de ces facteurs mentaux joue un rôle bien particulier dans ce processus.

C’est le facteur mental discrimination qui le premier permet à la conscience de l’œil de distinguer un objet parmi la multitude d’objets en présence. Parce que tout objet possède des caractéristiques qui l’individualise, sur la base de celles-ci, l’objet se manifeste à notre œil par un nom ou pas. Dans ce dernier cas, le nom pourra se révéler plus tard après une autre investigation, au même titre que nous faisons une recherche dans un dictionnaire ou une encyclopédie permettant de lui donner tout de même un nom. Tant qu’un nom ne peut être attribué à l’objet, l’esprit de l’œil ne pourra le connaître correctement et entièrement, et pour lui l’objet n’existe pas. Si notre conscience de l’œil était privée de discrimination, elle ne pourrait pas reconnaître tout objet parmi d’autres.

Dès l’instant où un nom est trouvé pour l’objet en question, le processus de reconnaissance de l’esprit peut se poursuivre. Attribuer un nom à l’objet est une imputation, une simple désignation. L’objet est la base d’imputation et le nom est sa désignation, son étiquette. Ainsi, sans même nous en rendre compte, nous sommes constamment en train de « coller une étiquette » à tout ce que nous voyons. Avec les autres facteurs mentaux mentionnés, l’esprit va se diriger vers l’objet avec l’intention. Il va se centrer sur un attribut particulier au moyen de la focalisation, avec le contact il va percevoir l’objet comme agréable, désagréable ou neutre. Et finalement l’esprit va ressentir l’objet comme agréable, désagréable ou neutre, grâce à au facteur mental sensation. Il est impossible de connaître un objet sans le ressentir. Ainsi chaque facteur mental possède une fonction spécifique permettant à l’esprit ou à la conscience d’appréhender l’objet à partir de son nom. en l’absence de celui-ci, l’esprit ne peut l’appréhender et donc pour lui l’objet n’existe pas.

Rédigé d’après les enseignements du Programme Fondamental « Comment comprendre l’esprit » au CMK Genève en 2014 et de mes révisions personnelles.

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Un retour en arrière est toujours un aller puisqu’on évolue

Dans la vie, il nous arrive parfois de vivre des situations qui nous mettent à rude épreuve. Nous sommes confrontés à des problèmes apparemment inextricables qui déchaînent une véritable tempête dans notre esprit. Nous avons beau « tourner et retourner » l’ensemble des circonstances à l’origine de notre inconfort, mais sans succès nous pensons alors que nous sommes incapables de résoudre ce problème. Lorsque le doute s’installe dans notre esprit et que la confusion prédomine dans nos réflexions, parfois nous faisons preuve d’opiniâtreté. Persuadés que la solution à nos problèmes est tangible, nous serrons les dents, dans une débauche d’énergie pour finalement échouer.

Cette attitude alimente le découragement ou la culpabilité dans notre esprit et nous fait penser que nous sommes dans une impasse. Pourtant la seule issue dans l’immédiat, est de cesser toute réflexion et de prendre un peu de distance par rapport aux événements. Tout comme le sable en suspension dans une eau agitée nous semble opaque, une fois que celle-ci se calme, le sable se déposant au fond, fait que l’eau redevient limpide et claire. Il en va de même pour notre esprit, lorsque celui-ci se calme nous pouvons alors poser une nouvelle réflexion libérée de toute perturbation. Notre ignorance de la nature réelle, ou ultime, des phénomènes nous fait saisir la situation désagréable comme existant de manière intrinsèque. Or, cette situation n’est qu’une émanation dans le tissu de notre esprit, une hallucination.

Pour amener un peu de lisibilité dans les méandres de notre ignorance, nous pouvons alors être tenté de faire un retour en arrière, de tout reprendre par le commencement. Au prix de beaucoup de réticences devant ce qui est pour nous un échec, nous nous imaginons revenir au point de départ, là où tout a commencé. Un retour en arrière … ? Quelle horreur ! Pourtant ce retour en arrière n’est pas synonyme d’échec et sera même bénéfique. Comme entre temps nous avons également évolué, ce retour en arrière ressemblera plutôt à aller qui sera différent. Car nous avons changé et nous devons l’accepter avec humilité. Pour illustrer ce propos, prenons la lecture d’un livre dont le contenu est compliqué en première lecture. Notre compréhension s’améliorera dès la lecture suivante.

Ce processus de résilience passe par un questionnement qui pourrait être de la forme : « L’écheveau de cette intrigue est trop embrouillé, je n’y vois rien, reprenons depuis le commencement » ou encore « Qu’est-ce que cet obstacle m’enseigne ? Que dois-je comprendre à l’origine de cette expérience douloureuse ? Dans ce genre d’investigations il est souvent question du JE ou du MOI, que nous saisissons fortement. Nous appréhendons ce JE ou ce MOI comme existant de manière intrinsèque, comme existant de son propre côté en dehors de notre esprit. Grave erreur ! Cette préoccupation de soi est à l’origine de toute notre souffrance. À partir de cette anamnèse de notre esprit, grâce à la méditation, nous pouvons mettre en lumière les facteurs mentaux responsables.

Par ce processus, nous refaisons le chemin que nous croyons avoir déjà fait, mais avec un état d’esprit qui aura changé entre temps. Ce qui nous permet de mieux comprendre la présence de nos expériences difficiles passées et de les voir comme un enseignement. Un retour en arrière est toujours un aller puisqu’on évolue au fil de nos expériences.

Compilation de notes personnelles et de textes du dharma consultés lors de séances d’étude et de méditation durant ma pause sabbatique en 2018

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Et si je donnais un sens à ma souffrance ?

Avant-propos

Quand bien même aucun nouvel article vous a été proposé depuis l’année passée car j’ai pris dans la rédaction de ce blog une période sabbatique en me concentrant sur d’autres aspects importants de ma vie spirituelle, je vais à nouveau périodiquement partager avec mes nombreux lecteurs le fruit de réflexions récoltées pendant tout ce temps.

Lorsque nous traversons une période de souffrance physique, notre corps est malmené et devient le centre de nos préoccupations. Dans de telles conditions nous n’avons que peu d’énergie pour faire autre chose que de nous focaliser sur ce tourment, de serrer les dents, de gémir et de nous plaindre à qui veut bien nous écouter. Notre acceptation et notre patience sont mises à rude épreuve. Nous sentant victime, nous partons en quête d’un coupable à l’extérieur de notre esprit. Et en vain nous recherchons un indice probable de sa présence. Sans réponse satisfaisante, nous conclurons que « vraiment cette souffrance n’a pas de sens ».

Que se passe-t-il dans ces moments-là ? Habituellement toute notre énergie est focalisée sur ce qui nous fait souffrir et nous fonctionnons un peu comme en mode de survie, en « pilotage automatique ». Il nous est difficile de nous projeter dans des activités que nous faisons normalement avec plaisir. La souffrance occupe une grande partie de notre esprit. En réfutant toute explication ordinaire à ce qui nous affecte, c’est dans les enseignements de Bouddha que nous trouvons les vraies raisons à notre souffrance. Et si je donnais un sens à ma souffrance ?

La manifestation même de la souffrance fait référence à sa cause, l’origine de nos propres actions négatives. Il n’y a pas d’effet sans cause, nous explique la loi du karma. Autrement dit simplement, c’est la loi de causalité qui stipule : « Pas de cause sans effet et réciproquement pas d’effet sans cause. Dès l’instant où nous comprenons que notre actuelle souffrance est le fruit de notre propre karma négatif, nous pouvons donner un sens à celle-ci. Nous allons donc nous abstenir de commettre des actions non vertueuses aux effets préjudiciables qui nous apporteront encore plus de souffrances.

Bien que nous ne sachions pas de manière formelle quelles actions négatives passées engendrent notre mal-être d’aujourd’hui, et quelles sont celles qui nous feront souffrir à l’avenir, nous serons bien inspirés de faire quelque chose pour remédier à cette situation par une purification. Plus notre situation est pénible et difficile à supporter, plus nous devrions ressentir le besoin de pratiquer l’une des méthodes de purification enseignées par Bouddha. La puissance de celles-ci dépendra essentiellement de la sincérité de notre regret, de la confiance en le karma, en appliquant l’antidote approprié et en promettant de ne plus commettre d’actions négatives.

Lors de l’enseignement du livre « La Compassion universelle« , mon enseignante Guèn Kelsang Jikgyob commentait un passage du chapitre « La préparation qui purifie les négativités » et disait, je cite : « Nous avons besoin de nous identifier à notre potentiel de bouddha, à notre extraordinaire potentiel. Et voir que nos précédents « JE » ont été dans la confusion, notre « JE » actuel est dans la confusion, mais notre « JE » n’est pas cette confusion, n’est pas ces perturbations mentales, n’est pas ces négativités. Nous devons vraiment s’identifier et se relier à notre potentiel pur ».

En donnant un sens à notre souffrance et à l’aide de la purification de notre karma négatif nous résoudrons nos problèmes et nous obtiendrons les réalisations spirituelles les plus significatives dans notre vie et dans toutes nos vies futures. Oui, notre souffrance a un sens, c’est bien vrai.

Compilation de notes personnelles et textes du dharma relatif à une période de souffrance passée durant l’automne de l’année dernière

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Pourquoi pas, … ? Oui mais … !

Englués dans nos occupations ordinaires, nous ne cessons de remplir notre emploi du temps par une multitude de choses futiles laissant bien peu de place pour les choses importantes comme par exemple notre pratique spirituelle. Pourquoi cette obsession ? Parce que les préoccupations de ce monde ordinaire sont à nos yeux bien plus appréciables que les activités liées à notre pratique du dharma. Ces dernières se trouvent le plus souvent au bas notre liste des tâches à faire. Or cette attitude entretient l’insatisfaction dans notre quête du bonheur et n’engendre finalement que de la souffrance. Depuis des temps sans commencement, nos mauvaises habitudes, produites par nos perturbations mentales, induisent cet état d’esprit jour après jour. Pour remédier à cette situation, nous devons impérativement changer d’attitude, mais comment ?

Les perturbations mentales, telles que la colère, l’attachement, la préoccupation de soi, etc. sont le résultat du mûrissement de notre karma, dans ce cas négatif. Alors que de toutes les activités provenant de l’application du dharma engendrent un karma positif. Nous serions bien inspirés de pratiquer la patience, l’amour, la compassion et ainsi de suite pour créer un tel karma. Rappelons que karma en sanscrit signifie l’action. Celui-ci sera vertueux si nos actions sont positives et correctes et malheureux si nos actions sont négatives et incorrectes. Or, nos actions dépendent principalement de notre intention. Dans son livre « Comment comprendre l’Esprit », vénérable G. K. Gyatso précise la définition de l’intention, je cite : « L’intention est, par définition, un facteur mental dont la fonction est de centrer son esprit principal sur un objet ».

Ainsi, la nature de notre karma positif ou négatif dépend de notre intention à nous centrer sur les objets rencontrés dans nos activités quotidiennes. Selon l’orientation de notre intention, une action bénéfique ou malheureuse s’en suivra. Puisque notre intention est à la genèse de toutes nos actions, il est très important de mieux cibler nos intentions. Dans le flux incessant de nos pensées, celles qui nous sont bénéfiques sont « en compétition » avec celles, plus nombreuses, qui produisent notre malheur et notre souffrance. Le choix dépendra de notre état d’esprit basé soit sur notre sagesse intérieure, soit sur les suggestions trompeuses de notre préoccupation de soi. À ce propos, je lisais l’autre jour à l’entrée d’un restaurant, la célèbre citation d’Epicure « Hâtons-nous de succomber à la tentation, avant qu’elle ne s’éloigne », une manière de s’enfoncer encore plus dans le samsara.

Comme la tentation de céder aux objets samsariques nous est hélas très familière, nous devons opter pour une stratégie plus efficace pour ne pas la suivre. Alors comment faire ? Dans notre fonctionnement habituel, la question « Pourquoi pas … ? » nous sert de support pour développer l’intention. L’action subséquente est souvent subordonnée à un argument introduit par une phrase commençant par « Oui mais … « . Ainsi les tergiversations et les atermoiements de notre esprit peuvent nous conduire aussi bien dans des actions vertueuses que dans des actions non-vertueuses. « Pourquoi pas … » ouvre une possibilité d’action et pourra être annihilée par la considération subséquente « Oui mais … « . Ce canevas s’applique dans notre vie de tous les jours aussi bien pour des intentions vertueuses que pour celles qui ne le sont pas . Alors « Pourquoi pas redoubler de vigilance pour réduire notre karma négatif ? » ou bien encore « Pourquoi consacrer du temps à méditer ? à quoi vous répondrez peut-être « Oui mais … !

Compilé à partir de notes personnelles inspirées de mon parcours  et de mes expériences du dharma, ces années passées

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Les vues erronées nous font la vie dure

Une vue erronée est une vue qui fait entrave à notre progrès spirituel. En s’érigeant comme un obstacle, elle nous empêche d’atteindre l’illumination. En d’autres termes, c’est une vue qui s’oppose à notre progression vers la libération de la souffrance. Une vue erronée est nécessairement un esprit négatif nous orientant dans la mauvaise direction. La mécompréhension de la signification exacte des enseignements de Bouddha nous amènera à nous engager dans des actions néfastes pour notre développement spirituel. Pour nous libérer de toute souffrance, nous devons en fait savoir quelles sont les vues qui nous conduisent vers la souffrance. Les vues erronées les plus importantes étant par exemple le fait de nier l’existence des vies futures, le bien-fondé de la loi du karma et ainsi de suite, adhérer à celles-ci nous conduit irrémédiablement vers la souffrance sous tous ses aspects.

Le grand danger qui nous guette sur notre voie spirituelle est de banaliser les vues erronées qui hantent notre esprit.  Ce qui se traduit chez beaucoup de personnes par une attitude : « Oui, bien sûr … mais … ». C’est-à-dire que nous en avons une compréhension intellectuelle, mais que foncièrement nous ne sommes pas convaincus et nous ne nous sentons pas en accord avec ces vérités. Pourtant, chacune de nos actions, effectuée dans notre vie quotidienne crée les expériences futures dont nous éprouverons à coup sûr les résultats. Selon les vues que nous choisissons, nous allons développer certaines intentions à partir desquelles nous nous engageons dans certaines actions qui produiront les résultats correspondants. La relation existante entre nos actions et leurs résultats n’est pas une invention de Bouddha ni de quelqu’un d’autre, c’est la loi universelle de la causalité.

La facilité avec laquelle parfois nous acceptons une vue erronée est directement proportionnelle à notre manque de sagesse. Si nous ne prenons pas garde, une vue erronée nous maintient dans une zone de confort que notre préoccupation de soi affectionne particulièrement et nous avons du mal à la lâcher. Pour cette raison, nous faisons preuve d’ingéniosité pour argumenter en notre faveur en blâmant les conditions extérieures plutôt que de réaliser que nous sommes victimes de nos perturbations mentales. Or, si nous ne voulons plus souffrir des conséquences de nos vues erronées, nous devons les abandonner. Mais comment faire ? Sachant que la base d’imputation de nos vues erronées est notre manque de sagesse, notre ignorance, nos croyances et finalement nos perturbations mentales, nous prenons la ferme détermination de focaliser notre esprit sur celles-ci afin de les annihiler, de les éradiquer.

En prenant chaque vue erronée comme objet de notre méditation, nous pouvons contempler de manière objective les conséquences de cette dernière en vérifiant sa validité, son impact sur notre esprit. Nous pouvons par exemple dresser la liste de ses inconvénients d’une part et les avantages de l’abandonner d’autre part. Nous devons par exemple nous poser honnêtement la question suivante : « Qu’est-ce qui m’empêche de croire à l’existence des vies passées et des vies futures ? … ou de croire au karma ? », ou toute autre vue erronée. Il est dit dans le livre « La Voie joyeuse » de G. K. Gyatso à la page 140, je cite : « Il est possible de maintenir une vue erronée de façon dogmatique ou par entêtement, suite à un raisonnement incorrect ou imparfait ». À nous de trouver la faille nous permettant laisser tomber une vue incorrecte et de persévérer jusqu’à sa complète destruction.

Lorsque nous réaliserons que toute la souffrance vient des perturbations mentales, et à quel point elles font énormément de dégâts, notre envie de nous en libérer va forcément augmenter. Il n’existe aucune autre méthode que de travailler sur notre esprit pour nous libérer de la souffrance. Au fur et à mesure que nous développons notre sagesse, à travers nos expériences nous allons voir que les causes réelles du bonheur et les causes réelles de la souffrance résident dans notre esprit. Donc pour nous dégager de ces vues erronées qui nous font la vie dure, et atteindre un bonheur réel et durable, seul un vrai travail sur notre esprit nous permettra d’y arriver. C’est pour cette raison que nous avons recourt à la pratique de l’entraînement de l’esprit.

Réflexions sur l’enseignement de la Compassion universelle dans le cadre du programme fondamental donné au Centre de méditation Kadampa à Genève, automne 2017

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Réflexion sur nos perceptions sensorielles

Que ce soit consciemment ou inconsciemment nous sommes constamment assujettis à nos perceptions et dans cet article plus précisément les perceptions sensorielles. Pour bien comprendre celles-ci, commençons par leur définition. Dans le chapitre « Perceptions sensorielles et perceptions mentales » du livre « Comment comprendre l’esprit », G. K. Gyatso nous dit que, je cite : « La perception sensorielle est, par définition, une perception qui se développe en dépendance de sa condition dominante non commune, un pouvoir sensoriel possédant une forme« . La fonction principale d’une perception sensorielle est, respectivement pour nos cinq sens, de voir des formes, d’entendre des sons, de sentir des odeurs, de faire l’expérience de goûts et de saveurs, et de faire l’expérience du contact avec des objets.

Chacune de ces cinq perceptions sensorielles se développe en dépendance de sa condition dominante, c’est-à-dire ce qui aide principalement à son développement. Par exemple la perception sensorielle de l’œil se développe en dépendance du pouvoir sensoriel de l’œil, la perception sensorielle de l’oreille se développe en dépendance du pouvoir sensoriel de l’oreille, et de même pour les autres perceptions sensorielles. Chacun de ces pouvoirs sensoriels a pour fonction de générer la perception de l’organe correspondant. Ainsi, le pouvoir sensoriel de l’œil a pour fonction de générer directement la perception de l’œil. Les autres pouvoirs restant se comprennent de manière semblable. Pour chaque perception sensorielle il existe une condition dominante commune et une condition dominante non commune.

Pour qu’une perception se développe, celle-ci a besoin d’un pouvoir mental qui est sa condition dominante non commune. Sans le pouvoir sensoriel correspondant, la perception ne pourrait pas se développer. Ce n’est pas parce que nous possédons l’organe œil par exemple que forcément nous pouvons voir. S’il n’y a pas le pouvoir sensoriel de l’œil, même si nous avons nos deux yeux, nous ne pouvons voir. Parce que la perception de l’œil dépend avant tout du pouvoir sensoriel de l’œil. Toujours dans le livre « Comment comprendre l’Esprit », il est mentionné que :  « Le pouvoir sensoriel de l’œil est un pouvoir intérieur, ou énergie qui réside au centre même de l’organe œil, dont la fonction est de générer directement la perception de l’œil« . Si nous n’avons pas ce pouvoir sensoriel de l’œil ou que ce dernier est défectueux, nous n’allons pas pouvoir voir. De même avec l’oreille, l’organe oreille, sans le pouvoir sensoriel de l’oreille, parce que absent ou défectueux, soit nous n’allons pas pouvoir entendre, soit nous allons entendre mal.

Ce que nous connaissons à travers nos perceptions sensorielles nous aide à générer un esprit conceptuel, c’est-à-dire une pensée qui appréhende son objet par l’intermédiaire d’une image. Lorsque nous disons que « Tout est création de l’esprit » cela veut dire que celui-ci crée une image de l’objet. Lorsque nous observons une bougie allumée, aucune bougie allumée ne se trouve dans notre esprit, mais seulement son image générique. Et à partir de cette image  l’esprit génère une perception conceptuelle en imputant une désignation, une étiquette « bougie » à cet objet perçu. Selon le même processus de raisonnement nous pouvons développer la réflexion pour l’oreille, la langue, le nez et le toucher.

Rédigé d’après mes révisions du livre « Comment comprendre l’Esprit », sujet du Programme fondamental enseigné en 2016 au Centre Atisha de Genève.

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D’où vient le bonheur et d’où vient la souffrance

Actuellement nous, les êtres humains, vivons dans le règne du désir. Ce désir se manifeste dans notre vie principalement par deux aspirations : celle d’être heureux et celle de ne pas souffrir. Malheureusement notre quête du bonheur est continuellement anéantie par la souffrance produite par nos perturbations mentales. Et lorsque nous croyons enfin être heureux, ce bonheur n’est que de courte durée, emporté par une grande insatisfaction. Nos désirs ne se concrétisent jamais complètement. Dans la méditation d’une personne de capacité intermédiaire du livre « Comment comprendre l’Esprit », G.K. Gyatso écrit, je cite : « Nous avons d’innombrables désirs, mais quels que soient nos efforts pour les satisfaire, nous n’avons jamais l’impression d’y parvenir. Même quand nous obtenons ce que nous voulons, nous ne l’obtenons pas de la manière dont nous l’aurions voulu« .

Si nous contemplons l’explication de G.K. Gyatso, naturellement une question profonde surgit dans notre esprit : Mais alors : « D’où vient le bonheur et d’où vient la souffrance », si nous avons tant de difficultés à réaliser notre bonheur et à supprimer la souffrance dans notre vie ? Nous persistons à croire que dans le samsara, il doit bien exister quelque chose qui puisse nous rendre heureux durablement et faire cesser nos souffrances définitivement. En fait, notre grande ignorance nous fait croire cela. Bouddha nous dit pourtant que dans le samsara, il n’y a absolument rien qui puisse nous rendre heureux et que nous devons renoncer à lui sous peine de souffrir encore et encore. Le samsara n’est pas un endroit géographique, c’est une création de notre propre esprit impur sous l’emprise de l’ignorance de la saisie d’un soi et des perturbations mentales.

Pour développer le renoncement au samsara, nous devons appliquer dans notre vie un nouveau paradigme. A savoir que tout ce que manifeste le samsara dans notre esprit est trompeur et nous serions bien inspirés d’en tenir compte à chaque instant. Ce ne sont que des apparences ou des illusions qui habitent notre esprit. Cela va-t-il vouloir dire que nous devrions renoncer à notre logement, notre travail, notre partenaire, nos amis et ainsi de suite et vivre comme un ermite dans une caverne loin de toute civilisation ? La finalité de tout objet samsarique ne peut nous éviter la souffrance et nous procurer le bonheur durable que nous recherchons depuis toujours. Alors que faire ? Il est très important de bien comprendre ce à quoi nous renonçons. Depuis des temps sans commencement nous nous sommes trompés à ce sujet. Plus précisément, nous nous sommes trompés sur la vraie origine du bonheur et de la souffrance.

Notre erreur vient du fait de croire que le bonheur et la souffrance viennent de l’extérieur de notre esprit. Notre bonheur semble dépendre de la possession de choses samsariques ou au contraire du rejet de ces mêmes choses samsariques. Nous pensons : « Il faut que je possède et accumule certaines choses » ou bien : « Il faut que je me débarrasse de certaines autres choses ». Ce faisant nous pouvons passer d’un extrême à l’autre, à savoir de la possession maladive de tout ce qui nous fait envie au rejet le plus total. Ni l’un ni l’autre ne nous rendront heureux et sans souffrance. Ne comprenant pas leur véritable provenance, nous échouons dans toutes nos tentatives de libération de ceux-ci. Cette erreur cruciale, nous la commettons tous. Ce manque de compréhension nous fait penser que le bonheur vient de la richesse provenant du monde ordinaire dans lequel nous vivons et que la souffrance provient de causes et de conditions issues de ce même monde ordinaire.

Nous attribuons la capacité de nous rendre heureux à quelque chose se trouvant à l’extérieur de notre esprit. De même nous attribuons la cause de nos souffrances à quelqu’un ou quelque chose d’extérieur. Ne comprenant pas que le bonheur et la souffrance viennent de l’intérieur, intellectuellement oui nous comprenons cela, mais nous devons vraiment le vivre au quotidien en contemplant nos réactions aussi bien lorsque nous sommes fatigués ou en colère, que tout va de travers dans notre vie que lorsque nous avons l’impression d’avoir goûté au bonheur, fusse-t-il même de courte durée. Nous blâmons ou nous exaltons uniquement des causes extérieures dans ces moments-là. Si nous possédons un esprit insatisfait et perturbé, où que ce soit et quelles que soient les conditions extérieures nous serons malheureux.

Nous avons besoin d’isoler notre esprit des perturbations mentales. Lorsque nous utilisons des moyens extérieurs pour dompter notre esprit, nous allons de fait dépendre de ces moyens extérieurs ainsi nous allons nous attacher à ces conditions extérieures pour maintenir notre esprit paisible. Le danger réside dans l’attachement à ces conditions extérieures. Le moyen de se libérer des perturbations mentales est l’entraînement spirituel. Ce qui veut dire : identifier les perturbations mentales, les réduire et les abandonner, en cultivant leurs opposants qui sont l’amour, la compassion, la sagesse et la patience. L’obtention du vrai bonheur, la désagrégation de notre souffrance et de manière ultime la libération, ne peuvent être faits qu’avec une action de l’esprit.

Rédigé et compilé à partir d’un enseignement du Programme fondamental sur la base du livre « Comment comprendre l’Esprit », les méditations, reçu au Centre Atisha à Genève

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Un précieux mentor

Porté par la foi et l’envie d’être heureux, l’aspiration nous incite à faire des efforts pour maintenir une discipline morale impeccable dans notre vie quotidienne. À chaque fois que nous avons suffisamment envie de faire une action spécifique, nous agissons en fonction de critères produits par l’état momentané de notre esprit. Seulement voilà, nos actions sont parfois telles que, au lieu de nous rendre la vie facile et nous conduire vers le bonheur, elles nous plongent dans les difficultés et la souffrance. Pourquoi ? Parce que nous donnons notre assentiment à nos préoccupations ordinaires produites par nos perturbations mentales.

Pourtant, nous avons toutes et tous le moyen de nous tirer de pareils faux pas malheureux. Parmi les onze facteurs mentaux vertueux présent dans notre esprit, il en est un très précieux que nous avons intérêt à apprécier davantage si nous voulons être heureux : le sentiment de honte. Là encore, il ne faut pas s’y méprendre car ce n’est pas ce que dit la croyance populaire, bien au contraire. Dans son livre « Comment comprendre l’Esprit », G. K. Gyatso nous donne la définition du sentiment de honte, je cite : « Le sentiment de honte est, par définition, un facteur mental dont la fonction est d’éviter les actions inappropriées pour des raisons qui nous concernent« .

Ainsi, lorsque nous nous retenons de faire une action négative, en pensant que pour une raison valide elle n’est pas judicieuse, nous donnons raison à notre sentiment de honte. Autrement dit, lorsque nous nous abstenons de produire une action négative, parce que nous comprenons que cette action ne correspond pas à la ligne de conduite dictée par notre discipline morale, nous évitons de créer des conséquences fâcheuses. Le sentiment de honte agit en amont de l’action que nous nous prêtons à commettre. Si par contre, l’action est déjà effectuée, nous ne pouvons qu’avoir du regret mais en aucun cas un sentiment de honte.

Le sentiment de honte fonctionne à la manière d’une alarme préventive. Celle-ci va se déclencher en étant simplement attentif à ce qui se passe dans notre esprit au moment où nous avons détecté le danger de commettre une action négative. Grâce à l’attention et à la vigilance qui observent le signal du sentiment de honte, nous nous surprenons sur le point de commettre quelque chose pouvant porter un préjudice. Nous pouvons alors immédiatement interrompre notre mauvaise intention avant de passer à l’acte. À ce moment précis, le sentiment de honte nous en a empêché.

Sans lui, nous pouvons bien dire et faire tout ce qui nous passe par l’esprit, sans retenue et sans contrôle. Les effets collatéraux d’une telle attitude, non seulement vont à l’encontre de notre vœu de discipline morale, mais surtout seront sans considération pour les autres. Nous générons ainsi beaucoup de souffrances autours de nous parfois même sans nous en apercevoir. Nous devons « écouter » cette petite voix qui nous murmure : « Non, je ne vais pas faire telle ou telle action, parce que cela ne correspond pas à l’attitude que j’ai choisie pour ma vie spirituelle ». C’est dans notre intérêt de suivre les conseils de ce précieux mentor.

Rédigé et compilé d’après mes révisions du Programme fondamental d’après le livre « Comment comprendre l’Esprit » de G. K. Gyatso, suivi au Centre Atisha en 2016.

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À quoi reconnaît-on une perturbation mentale ?

Nous sommes nombreux à subir un continuum de situations plus ou moins désagréables dans la multitude d’expériences quotidiennes de notre vie. Et, par ignorance, inlassablement nous mettons toute notre énergie à trouver la cause de tels événements. Par habitude, nous recherchons la cause de nos désagréments, de nos échecs, de nos vicissitudes, finalement de notre souffrance dans le monde qui nous entoure. Qui n’a pas une fois incriminé son supérieur, son conjoint, son collègue d’être responsable de ses divers tourments ? D’une manière générale, nous avons une tendance innée à rechercher « le coupable » à l’extérieur de notre esprit dans les personnes et les objets qui nous entourent.

Dans ses enseignements des « Quatre Nobles Vérités », Bouddha nous apprend que la cause de notre souffrance n’est pas extérieure mais intérieure. La cause se trouve au niveau de notre esprit dont le fonctionnement est contaminé par des perturbation mentales. Pour remédier à cette malheureuse situation, nous serons bien inspirés de reconnaître ces perturbations mentales et de les neutraliser afin de reconstruire la paix intérieure de notre esprit. Mais qu’est-ce au juste qu’une perturbation ? Dans son livre « Comment comprendre l’esprit », G.K. Gyatso nous livre sa définition, je cite : « Une perturbation mentale est, par définition, un facteur mental qui provient de la focalisation inappropriée et dont la fonction est de rendre l’esprit agité et incontrôlé ».

La seule et unique fonction d’une perturbation mentale est donc de nous faire souffrir. Pour reconnaître à coup sûr si nous avons une perturbation mentale ou pas, il nous suffit de savoir si notre esprit est agité et incontrôlé, autrement dit de savoir si nous sommes bien ou pas à un moment donné. La focalisation inappropriée sur les objets de nos perturbations mentales se fait à travers nos portes sensorielles, l’œil, l’oreille, le nez, la langue, le corps. Simultanément le facteur mental discrimination appréhende ce qui différentie l’objet particulier de la perturbation mentale des autres objets, nous permettant de le reconnaître et de maintenir l’activité de celle-ci. Une mauvaise focalisation associée à une discrimination insuffisante entretient la confusion dans notre esprit qui lui donne alors son assentiment.

Pour remédier à cette pénible situation, nous devons impérativement contrôler l’accès à nos portes sensorielles. La qualité de notre esprit dépend des états d’esprit qui l’accompagnent. Les états d’esprit négatifs notamment sont causés par les perturbations mentales et non par les objets et les conditions extérieures. Ce que nous croyons être perçu à l’extérieur n’est qu’une image générique, une illusion dans notre esprit. Comment pouvons-nous être tributaires d’une illusion ? Simplement par ignorance, l’ignorance de saisie d’un soi qui nous fait croire que les phénomènes et les objets existent indépendamment de notre esprit, de leur propre côté ou de manière intrinsèque. Les perturbations mentales nous induisent en erreur et nous font rechercher le bonheur au mauvais endroit.

Bien que nous développions les perturbations mentales dans notre esprit, nous avons besoin de connaître avec précision les états d’esprit résultants. Les états d’esprit perturbés sont la cause de toutes les actions négatives et la source de toutes les souffrances et de tous les dangers. En identifiant puis en éliminant nos perturbations mentales nous pouvons résoudre tous nos problèmes.

D’après un enseignement sur le thème « Se guérir du passé » avec Kelsang Jigkyob au IRC de Kailas en 2014 et de mes notes personnelles

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Régression et transformation, les balises de notre vie

Notre esprit, créateur de toute chose, est capable de créer de l’ordre, potentiellement des choses d’une complexité phénoménale. Mais il peut aussi engendrer le désordre inextricable ou même nuisible, sous l’effet des perturbations mentales. Dans le premier cas, nous sommes capables de mobiliser nos intentions vers des situations où nous ressentons joie, sérénité et satisfaction. Nous renforçons nos capacités créatrices et contribuons à rendre meilleur le monde autour de nous. Nous sommes capables de venir à bout de situations difficiles ou conflictuelles, comme nous sommes capables en cas de problèmes de nous ressaisir en adoptant une stratégie dite transformative. Cette stratégie consiste à convertir les conditions adverses en conditions bénéfiques pour notre vie de tous les jours et pour notre développement spirituel.

Dans le cas contraire, notre esprit ressemble à un torrent impétueux sous la dictature de nos perturbations mentales et principalement notre attachement, notre colère et notre ignorance. Dans ces conditions, nous pouvons aussi bien passer d’une idée à l’autre, nourrir des pensées sombres que de nous enliser dans des situations de stress et de régresser sur le plan spirituel. C’est alors que tout nous semble se dresser contre nous. Nous avons l’impression que notre entourage devient hostile, que les gens ne nous comprennent plus et de ce fait ne nous sont d’aucun secours. En d’autres termes, nous déprimons nous-même, et notre entourage progressivement nous abandonne. Nous consacrons un temps excessif à des activités sans rapport avec ce qui devrait être important pour nous. Nous adoptons une véritable stratégie de régression qui nous enfonce de plus en plus dans le samsara. C’est adopter la fameuse loi de E. A. Murphy qui dit : « Tout ce qui est susceptible de mal tourner, tournera nécessairement mal ».

Bouddha nous enseigne que notre paix intérieure dépend essentiellement de notre capacité à développer nos aptitudes à convertir les éléments négatifs ou neutres de nos expériences en éléments positifs et bénéfiques. Pour illustrer ce propos, par exemple celui de perdre son travail, chose malheureusement assez fréquente. Suite à ce licenciement nous nous sentons déprimé, outragé par ce que nous considérons comme une injustice, nous prenons refuge dans les addictions de toute sorte et c’est le début de l’effondrement, d’une régression sur tous les plans. Au contraire, et c’est ce que j’ai fait à une certaine époque de ma vie, nous prenons ces événements pénibles comme l’occasion de prendre un nouveau départ dans la vie, avec de nouveaux projets, par exemple l’apprentissage d’une nouvelle langue, etc. nous développons une énergie de renouveau. Ce faisant, ce rebond sera perçu par ceux de notre entourage qui, au lieu de nous éviter, viendront nous proposer leur aide.

Comment est-ce possible ? Fréquemment processus de régression et processus de transformation s’associent si nous pensons à la loi de causalité du karma. Ainsi, au moment des faits, nous pouvons nous mettre en colère dont les effets collatéraux seront nombreux. À tort, nous faisons souffrir notre entourage, nous perdons confiance en nos réelles compétences. Puis, après quelques heures, quelques jours, ces états d’esprit destructeurs s’amenuisent et disparaissent tandis que le calme et la sérénité reprennent leur place de manière constructive. Ceci est possible du moment que nous comprenons que, quand bien même les apparences le contredisent, nous sommes le seul responsable de ce qui nous arrive car nous en avons créé les causes par le passé. Nous devons accepter que nous somme le géniteur de ce chaos momentané dans notre esprit et que nous seul pouvons y remédier.

Grâce à notre potentiel pur, notre graine de bouddha, nous avons une capacité de résilience inimaginable qu’il suffit d’utiliser avec sagesse. Tous autant que nous sommes avons connus des épisodes dans notre existence où tout va de travers. Mais face à l’adversité nous avons également surmonté bien des épreuves avec plus ou moins de succès. Les gens qui prétendent que pour eux tout est facile et sans problèmes ne sont pas sincères et manquent grandement d’humilité. La souffrance est endémique dans le samsara et le bonheur apparent qu’il nous propose est trompeur. Les pseudo-bonheurs que nous trouvons dans celui-ci ne sont que des souffrances changeantes, des diminutions temporaires de souffrance. En faisant grandir notre renoncement à cet univers fallacieux nous allons progressivement nous libérer de toutes souffrances de manière définitive en construisant notre nirvana.

Compilé à partir de notes personnelles et d’expériences vécues. Puissent ces quelques lignes inspirer celles et ceux qui sont momentanément dans la confusion de leur esprit.

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