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Sans nom, les choses ne peuvent pas exister

Sans nom, les objets ne peuvent exister. Cette affirmation peut paraître surprenante tellement nous avons l’habitude de nommer les objets par leur simple nom. Il est intéressant de développer cette affirmation avec l’éclairage du dharma et plus précisément à partir d’une autre affirmation enseignée par Bouddha : « Tout est création de l’esprit« . Pour cela, attardons-nous sur le rôle de l’esprit dans cette démarche. Dans le livre « Comment comprendre l’esprit« , du point de vue de sa fonction, l’esprit peut se diviser en esprits principaux ou consciences et en facteurs mentaux. Pour la compréhension de cet article, mais sans entrer dans les détails, précisons ces deux notions.

Un esprit principal est un connaisseur qui appréhende principalement la simple entité, la réalité abstraite d’un objet. Par exemple ausculter une bougie. Pour mieux connaître son objet, un esprit principal est toujours associé à plusieurs facteurs mentaux. Ceux-ci sont des connaisseurs qui appréhendent principalement les attributs particuliers ou caractéristiques de l’objet. Dans le cas d’une bougie, d’ausculter la forme, la couleur, sa position, etc. Esprit principal et facteurs mentaux agissent conjointement, car ils se concentrent sur le même objet, ils apparaissent et disparaissent en même temps. Ils œuvrent en équipe mais cependant ils ont des fonctions différentes. Donc il y a une relation dépendante entre un esprit principal et ses facteurs mentaux, et par conséquent entre l’objet et l’esprit.

Il y a six types d’esprits principaux : la conscience de l’œil, la conscience de l’oreille, la conscience du nez, la conscience de la langue, la conscience du corps et la conscience mentale. Pour illustrer le propos de cet article, prenons la conscience de l’œil à l’état de veille. À chaque seconde de notre vie quotidienne, notre regard « balaie » ce qui nous entoure. L’esprit principal de l’œil, associé en permanence au minimum aux cinq facteurs mentaux qui sont la sensation, la discrimination, l’intention, le contact et la focalisation va « explorer par balayage » tout ce qui est dans son champ. Chacun de ces facteurs mentaux joue un rôle bien particulier dans ce processus.

C’est le facteur mental discrimination qui le premier permet à la conscience de l’œil de distinguer un objet parmi la multitude d’objets en présence. Parce que tout objet possède des caractéristiques qui l’individualise, sur la base de celles-ci, l’objet se manifeste à notre œil par un nom ou pas. Dans ce dernier cas, le nom pourra se révéler plus tard après une autre investigation, au même titre que nous faisons une recherche dans un dictionnaire ou une encyclopédie permettant de lui donner tout de même un nom. Tant qu’un nom ne peut être attribué à l’objet, l’esprit de l’œil ne pourra le connaître correctement et entièrement, et pour lui l’objet n’existe pas. Si notre conscience de l’œil était privée de discrimination, elle ne pourrait pas reconnaître tout objet parmi d’autres.

Dès l’instant où un nom est trouvé pour l’objet en question, le processus de reconnaissance de l’esprit peut se poursuivre. Attribuer un nom à l’objet est une imputation, une simple désignation. L’objet est la base d’imputation et le nom est sa désignation, son étiquette. Ainsi, sans même nous en rendre compte, nous sommes constamment en train de « coller une étiquette » à tout ce que nous voyons. Avec les autres facteurs mentaux mentionnés, l’esprit va se diriger vers l’objet avec l’intention. Il va se centrer sur un attribut particulier au moyen de la focalisation, avec le contact il va percevoir l’objet comme agréable, désagréable ou neutre. Et finalement l’esprit va ressentir l’objet comme agréable, désagréable ou neutre, grâce à au facteur mental sensation. Il est impossible de connaître un objet sans le ressentir. Ainsi chaque facteur mental possède une fonction spécifique permettant à l’esprit ou à la conscience d’appréhender l’objet à partir de son nom. en l’absence de celui-ci, l’esprit ne peut l’appréhender et donc pour lui l’objet n’existe pas.

Rédigé d’après les enseignements du Programme Fondamental « Comment comprendre l’esprit » au CMK Genève en 2014 et de mes révisions personnelles.

Crédits Illustrations http://fr.123rf.com

 

Nourrir notre nature de félicité

Nous mettons tant d’énergie à trouver cette sensation de félicité en nous sans la trouver, alors qu’elle est déjà là. Nous mettons tant d’énergie à développer quelque chose qui est déjà là en nous, alors il suffit d’enlever tout ce qui empêche de le découvrir. Cela est pareil Felicite-01lorsque nous cherchons désespérément nos lunettes alors que celles-ci sont sur notre nez. Nous pensons devoir chercher nos lunettes parce que nous ne voyons pas très clair, alors que celles-ci sont sur notre nez mais couvertes de saleté. Le monde que nous percevons est conforme à ce à quoi nous prêtons attention. Bien souvent nous sommes obnubilés par les effets pervers de nos perturbations mentales et oublions notre vraie nature. Au lieu de nous identifier à nos perturbations mentales nous serions bien inspirés de reconnaître notre potentiel de pure félicité et de nous connecter à lui.

Felicite-02Notre état d’esprit est semblable à ce que nous pensons. Si nos pensées sont tristes et pessimistes notre esprit l’est également. Tandis que si nos pensées sont joyeuses et empreintes de félicité nous nous sentons légers et pleins de joie. Le fait par exemple de se réveiller de mauvaise humeur est capable de nous empoisonner toute la journée si nous ne voyons pas une meilleure alternative. Nos perturbations mentales nous attirent comme un aimant et plus elles sont présentes plus elles nous conditionnent. Si nous arrivons à mettre une distance de sécurité entre elles et nous, nous pouvons momentanément nous libérer de leur influence. En ne donnant pas notre assentiment à ce qui nous met de mauvaise humeur, naturellement nous faisons la place à ce sentiment de félicité.

Il arrive parfois qu’un souvenir négatif se manifeste de manière récurrente dans notre esprit. Celui-ci conditionne fortement notre manière de penser. À chaque fois il active une potentialité similaire, une graine négative qui, s’ajoutant aux autres graines, finit par prendre en otage notre esprit. Ces souvenirs projetés dans l’avenir sont telles des prophéties qui finissent par se réaliser. Voici un exemple pour illustrer cela. Une personne de mon entourage se plaint continuellement d’être seule parce que toutes ses tentatives de trouver l’âme sœur échouent. Elle pense : « Je n’arrive à rien dans mes relations, je suis nulle et me sent abandonnée de tous ceux que je rencontre ». Elle répète cette phrase comme un mantra. Ce faisant elle entretient cette potentialité « d’être abandonnable ». Alors je lui ai posé la question : « Y a-t-il dans ta vie une fois où tu t’es sentie acceptée et accueillie et que tu étais heureuse ? ».

Il suffit souvent de changer notre façon de voir et les choses et les événements que nous regardons changeront. Je me souviens encore quand à un certain moment de mon burnout au printemps 2012, alors que je m’enfonçais dans la dépression, avoir ainsi changé ma façon de percevoir. Il m’a suffi de me connecter le plus souvent possible à ma nature profonde, ce sentiment de félicité, pour que progressivement je retrouve ma sérénité. Lorsque nous sommes accablés ou confus, il nous vient instinctivement le besoin de soupirer profondément. Felicite-03S’il procure un soulagement physique immédiat, ce soupir libérateur est le seuil de la porte qui donne accès à ce sentiment de félicité. Il nous suffit juste prendre conscience de cela pour sortir de la confusion. Celui-ci peut prendre mille aspects différents à chaque moment de notre vie, comme par exemple une saveur particulièrement agréable, l’enchantement d’un beau coucher de soleil, le souvenir d’une musique ou toute autre chose. Ce sentiment de félicité est notre nature divine, notre nature de bouddha. Alors si petit soit ce sentiment, en enlevant tous ce qui nous empêche de le manifester, nous pouvons progressivement nourrir notre nature de félicité.

Donner moins … mais donner plus …

Cadeaux-01Comme chaque fin d’année, cette période de fêtes semble fonctionner comme une machine bien huilée, celle d’une société de consommation. Très tôt les médias en tout genre occupent le terrain avec leurs suggestions attractives et très mercantiles auxquelles beaucoup d’entre-nous succombent tôt ou tard. Jusque dans les transports publics des écrans vidéo vous rappellent la nécessité de faire un cadeau! Selon une étude statistique de l’Université de St Gall les suisses dépenseront cette année près de 600 CHF pour leurs cadeaux de Noël!

Cadeaux-02Donner moins « juste pour avoir bonne conscience », ou « parce que c’est l’usage et la tradition en pareille circonstance », ou parce que nous nous sentons obligés ou pire encore par cupidité. Mais donner plus avec l’intention de faire simplement plaisir, par générosité spontanée. La première façon correspond à répondre à des conditions extérieures sociales et mondaines tandis que la deuxième façon répond à une motivation intérieure qui vient du cœur et de notre esprit. Il s’agit simplement de garder le cœur et l’esprit ouvert dans chaque situation et de répondre par la vertu.

Souvent notre intention de donner est en quelque sorte « contaminée » par l’attachement à un résultat : celui de recevoir également de la part de celui ou celle à qui l’on donne ou encore celui de renforcer notre ego. Qui n’a pas entendu une fois une personne froissée dire ainsi : « Puisqu’elle ne m’a rien offert l’année passée, je ne lui ferai aucun cadeau cette année! ». Pourtant à mesure que tombent les barrières qui entourent notre cœur nous avons plus de bienveillance pour nous-mêmes et pour les autres.

L’importance de notre intention transforme une action ordinaire en une action vertueuse autrement dit elle transforme notre action ordinaire en une action extraordinaire. En changeant notre intention imputée sur un même objet change totalement notre raison de donner cet objet. Si nous faisons des cadeaux importants et coûteux, cela n’implique pas que notre mérite spirituel sera plus grand que si nous donnons des petits. Parce que la force de notre motivation vertueuse est un facteur très important.

Je me souviens encore de cette image d’enfance, dans les années 50. La circulation en ville aux heures de pointe était réglée par un policier et, durant la période des fêtes, certains automobilistes venaient déposer un cadeau au pied de son podium au centre du giratoire. Beaucoup de personnes de mon entourage renoncent aux cadeaux prestigieux et coûteux et optent pour de petits présents avec une profonde motivation de faire spontanément plaisir.
RoseD’autres, irritées par ces manipulations de marketing, ont décidé de faire des cadeaux plus personnels à d’autres moments de l’année : un anniversaire, une réussite scolaire ou professionnelle par exemple. Une rose offerte avec empathie juste au moment où une personne traverse une difficulté est mille fois plus auspicieux qu’un immense bouquet de fleurs offert juste parce que c’est Noël!

Pratiquer le don selon les enseignements de Bouddha revient à contempler ses bienfaits afin de développer le désir de donner comme étant une pratique spirituelle.

Notre manque de concentration

La principale cause de notre faible concentration vient de notre environnement où les distractions abondent. Nous sommes tellement habitués à consommer des distractions que le plus souvent nous créons nos propres malheurs et difficultés. À croire que, comme le papillon de nuit, nous sommes attirés par ce monde de distractions au point de nous brûler les ailes et de nous détruire.

Concentration-02Souvenez-vous le nombre de fois que vous avez oublié quelque chose d’important en quittant votre domicile ou le nombre fois que vous vous êtes trompé d’itinéraire par manque d’attention. Ou encore à trop vouloir, vous tentez de faire plusieurs choses à la fois et finalement rien n’est fait correctement.

Concentration-01Pour nous concentrer nous avons besoin d’un certain calme, loin du bruit. Les distractions interfèrent avec notre esprit et le rendent inapte à se concentrer. Avez-vous observé un enfant jouant avec un nouveau jouet. Il est tellement concentré et absorbé par ce qu’il fait que le monde pourrait bien s’écrouler autour de lui sans qu’il ne s’en aperçoive.

Tant que notre esprit est agité par les distractions, nous sommes comme un petit bateau constamment ballotté par  les vagues. Les distractions ont parfois un effet pervers. Elles nous permettent d’occulter nos problèmes et nos soucis qu’il serait pourtant important de résoudre. Ainsi elles deviennent une stratégie de fuite, en nous disant : « Ah … j’y réfléchirai plus tard …! ». Ou bien encore nous avons besoin d’un « bruit ambiant » tels que musique ou jeux sur notre téléphone portable qui ne tardent pas à devenir une dépendance normale et nous coupent du moment présent.

Concentration-03Du point de vie spirituel, nous distinguons trois types de concentration : la concentration sur les objets non-vertueux, sur les objets neutres et sur les objets vertueux. Les premiers sont vivement déconseillés parce qu’ils créent des causes karmiques de malheur. Seuls les deux derniers nous sont utiles pour notre développement spirituel. Nous avons tous une certaine concentration, cela ne veut pas dire pour autant que nous sommes capables de l’appliquer à notre quête spirituelle.

Pour atteindre les réalisations spirituelles du dharma, nous devons nécessairement développer à la fois une concentration vertueuse et une concentration neutre. La concentration vertueuse est celle qui a pour objet des pensées et des actions en rapport avec notre développement spirituel, (la méditation, le discipline morale, etc.). La concentration neutre est nécessaire pour empêcher que notre esprit ne devienne distrait au cours des tâches ordinaires comme notre travail et nos occupations domestiques.

Observez le déroulement d’une de vos journées et remarquez combien de choses faites-vous sans concentration mais simplement par  habitude tout en ayant l’esprit distrait par autre chose.

Avoir un esprit consciencieux

Cette semaine, à plusieurs reprises j’ai entendu dans les conversations autour de moi des personnes faire le constat : « Il me semble que cette année a passé terriblement vite! » ou bien encore : « j’ai l’impression de n’avoir pas vu passer le temps et nous voici déjà à la fin de l’année! » Pourquoi ce sentiment de s’être fait aspirer par  cette vie à grande vitesse? Pourquoi cette impression de n’avoir rien fait de concret? Autant de questions qui sont venues alimenter ma réflexion méditative.

Dans la frénésie de ce monde, nos activités ordinaires sont rythmées par un emploi du temps toujours plus chargé. Le résultat en est que beaucoup de stress et frustration détruisent peu à peu notre paix intérieure, seule vraie source de bonheur. Avec notre esprit perturbé, nous sommes focalisés sur ce qui semble être la réalité  et nous donnons notre assentiment à son action en constante accélération.

Par notre ignorance de saisie du soi et par notre attachement nous nous laissons distraire par ces apparences trompeuses et nos vivons par anticipation dans le souci de quoi sera fait le moment à venir. Ainsi, par distraction et à cause de nos perturbations mentales, nous « oublions » de vivre pleinement le présent en conscience et avec sagesse. Étant donné que seul l’instant présent nous est accessible, de se projeter soit dans le passé soit dans le futur nous empêche de vivre pleinement.

Avoir un esprit consciencieux est notre capacité de nous focaliser sur nos perturbations mentales afin de nous empêcher de les suivre dans des activités futiles du corps, de la parole et de l’esprit. L’esprit consciencieux évalue le bien-fondé de notre intention et de notre motivation à passer à l’action. Sans celui-ci, nous entretenons une attitude irresponsable et négligente. Ceci nous conduit à une tendance à céder aux envies du moment, aux activités perturbées et à la création de karma négatif.

Comme nous sommes très familiers avec nos perturbations mentales, pour diminuer cette familiarité nous avons besoin d’un esprit consciencieux. À travers nos trois portes sensorielles du corps, de la parole et de l’esprit, nous expérimentons notre monde ordinaire. Il est donc très important que cet esprit consciencieux agisse sur celles-ci si nous voulons maintenir une pratique pure de la discipline morale. La discipline morale  est la détermination vertueuse d’abandonner toute faute, à l’origine d’une action corporelle ou verbale. Motivée par une telle détermination, elle nous aide à pacifier nos distractions qui sont l’obstacle principal à la libération du samsara.

Pratiquer l’esprit consciencieux veut dire avant tout cultiver la vigilance , l’esprit d’alerte, le sentiment de honte d’engendrer des actions non-vertueuses et avoir de la considération pour les autres dans le respect. Ainsi nos actions du corps, de la parole et de l’esprit deviennent pures dans notre pratique spirituelle.

En pensant que nous allons continuer à vivre dans ce monde pour toujours nous nous trompons grossièrement. Nous sommes simplement des voyageurs qui traversent ce monde et comme tels nous devons penser à bien nous équiper pour notre voyage. En pratiquant régulièrement notre entraînement de l’esprit par la méditation, jour après jour, nous avons la possibilité d’acquérir un esprit consciencieux capable de nous protéger.

 

Une signification de prendre refuge

Prendre refuge dans des objets ordinaires, tel que le chocolat ou les intoxicants ou tel que le mental ne sont d’aucune utilité lorsque vous êtes en difficulté. j’en ai fait l’expérience à un moment particulièrement critique durant mon burn-out.

Alors que je peinais à donner une consistance à mon quotidien,  je dormais plus que de raison au point de dérégler mon horloge biologique interne et de perdre toute mon énergie. Je ne me suis pas rendu compte qu’en fait je donnais mon assentiment à mon mental, à mon auto-préoccupation. Celle-ci, sollicitée par les conditions extérieures, me dictait que la meilleure chose à faire était de me réfugier dans le sommeil au fond de mon lit des heures durant. Et plus je dormais, plus je donnais mon accord à mon auto-préoccupation, lui laissant prendre le pouvoir sur moi. Le cercle vicieux était amorcé et je m’enfonçais au plus profond de ma déprime!

Heureusement qu’un mécanisme de survie s’enclencha un lundi matin. Pour illustrer cela, imaginez que vous expirez et retenez votre respiration. C’est possible durant quelques dizaines de secondes, mais à un certain moment vous êtes inconditionnellement obligé d’inspirer à nouveau. Du point de vue de l’esprit cela se manifeste par le retour à la conscience pour prendre refuge dans votre potentiel pur, votre esprit omniscient qui sait ce qui est bon pour vous mais que vous n’avez pas voulu entendre précédemment. Écoutant cette sagesse interne, j’ai cessé immédiatement ce comportement trompeur pour adopter un nouveau contenu de mes journées, qui se résume simplement par une réponse sortie « par hasard » de la bouche d’une personne de mon entourage : « Dormir moins … et bouger davantage! » Cela a été un tournant décisif dans mon processus de guérison. Depuis, lorsque je prends refuge dans ma pratique quotidienne, sa signification a pris plus de valeur. Je la ressens plus profondément et mes journées sont organisées autour de plein d’activités intéressantes et bénéfiques pour ma santé physique et spirituelle.

Soyez vigilants, n’écoutez pas ce que vous suggère votre mental, votre auto-préoccupation mais la voix de votre sagesse intérieure omnisciente.