Archives pour le tag : sagesse

La pratique du don

Dans mon processus de métamorphose suite à mon burn-out, j’entreprends le nettoyage intégral de mon lieu de vie. Ainsi en triant une pile de feuilles de papier précieusement classées dans la catégorie « Ça peut peut me servir une fois », j’ai trouvé un texte intéressant, sous forme de conte qui fait allusion à la pratique du don. Comme malheureusement je n’ai pas noté la référence de la source, par respect pour son auteur, je vous la propose comme je l’ai découverte.

Un jour, une vieille sage qui se promenait dans les montagnes trouva une pierre précieuse au pied d’une cascade. le lendemain, elle rencontra un voyageur qui avait faim et partagea avec lui la nourriture qu’elle avait dans son sac. Le voyageur affamé vit la pierre précieuse dans le sac entrouvert de la vielle sage, l’admira et demanda à la sage de la lui donner. la femme lui tendit la pierre sans aucune hésitation.
Le voyageur repartit, heureux de sa bonne fortune. il savait que la pierre valait assez pour leur faire vivre durant toute sa vie.
Quelques jours plus tard, cependant, il revint dans les montagnes à la recherche de la vieille sage. Lorsqu’il l’a trouva, il lui remit la pierre et dit : « J’ai réfléchi, je sais combien vaut cette pierre, mais je vous la redonne dans l’espoir que vous m’offriez quelque chose de plus précieux encore. Si vous le pouvez, donnez-moi ce que vous avez en vous qui vous a permis de me donner la pierre ».

La pratique du don est une des six perfections enseignées par Bouddha, et pour cela très précieuse pour notre voie spirituelle. À méditer …

La foi dans une perspective bouddhiste

Qu’est-ce que c’est la foi? La foi dans le dharma est quelque chose de très différent de notre compréhension habituelle de la foi : « La foi est pour ceux qui ne peuvent pas penser pour eux-mêmes ». Et nous pensons que la foi est la réponse à toutes les questions pour lesquelles nous ne possédons pas de réponse. Ce type de foi est ce que l’on appelle la foi aveugle, totalement rejetée dans le dharma. La foi dans la perspective des enseignements de Bouddha est quelque chose de très différent. La foi dans le dharma est plutôt une confiance née de l’expérience. Du reste, les propres paroles de Bouddha disent : « Ne croyez pas un mot de ce que je vous dis, seulement parce que je m’appelle Bouddha! Faites-en votre propre expérience! » Selon les enseignements reçus du Vénérable Ghéshé Kelsang Gyatso, notre guide spirituel actuel, le bouddhisme est une science pragmatique, une technologie suprême. Il fonctionne de la même manière qu’une méthode scientifique. Ainsi, à partir d’hypothèses logiques qui découlent des informations existantes, nous pouvons vérifier dans chaque cas par des expériences spécifiques le bien-fondé de celles-ci. En obtenant de nouvelles preuves nous pouvons affiner leurs résultats et finalement aboutir à une conclusion. Cette dernière autorise avec certitude l’établissement d’une loi fiable.

Ainsi  la foi dans le bouddhisme est en relation étroite avec la sagesse. Comment? Le renforcement de la foi est un processus cyclique qui nourrit votre esprit de sagesse. La situation dans laquelle vous vous trouvez en ce moment est absolument parfaite pour votre développement spirituel . Lorsque vous reconnaissez que vous avez un problème sérieux, vous ne sentez pas immédiatement le pouvoir d’agir pour toutes sortes de raisons. Aussi longtemps que vous pensez : « Je n’y arriverai jamais! »; « Je n’en suis pas capable! »; « Je suis trop nul, tout va de travers! » et ainsi de suite vous êtes fixé sur une croyance négative qui n’apportera aucune solution.  En méditant, vous trouverez à coup sûr le souvenir d’un moment où ce problème ou cette situation momentanément n’existait pas et que vous aviez la capacité d’agir autrement.

C’est peut-être l’exception, mais c’est certainement une croyance positive qui est basée sur une raison valide d’avoir une foi croyante (1). Si cela a fonctionné une fois, cela peut fonctionner à nouveau. En essayant de débusquer ces « exceptions éphémères » Vous avez les arguments pour soutenir votre foi croyante si vous vous souvenez des bienfaits obtenus. Ces bons résultats vous étonneront peut-être, mais ils transforment  votre foi en foi admirative (2)  : « C’est génial!!! ». Les bonnes choses, le bonheur vient des bonnes causes, d’un bon karma. Les actions vertueuses produisent de bonnes choses. Tout naturellement alors vous en désirez encore plus, c’est la foi désirante (3). Cette dernière vous incite à faire d’avantage de ce qui marche et cessez de faire ce qui ne marche pas; on parle alors d’un effort joyeux (4) parce qu’utile et bénéfique. Et vous dites alors : « Waouu ! Ça marche !!! » Le résultat est que vous allez obtenir des expériences personnelles (5) de la vérité de ces instructions du dharma qui sont une sagesse, une nouvelle raison valide qui renforce votre foi croyante qui devient plus profonde et ainsi de suite de manière cyclique.

Prenez un problème actuel qui vous embarrasse et tentez d’appliquer cette méthode avec patience et assiduité, vous serez étonnés des résultats.

Transcrit et adapté d’après une session d’enseignement oral de Kadam Ryan au Centre Atisha de Genève en 2003

Ce qui m’arriva inspiré par Bouddha

Histoire inspirée de la légende de Lam Tchoung qui balayait la cour du temple, seule chose qu’il était à ce moment là capable de faire. [CF La Voie Joyeuse p 49-50]

Ce qui m’arrivait . Au plus profond de mon burnout, je réalisai que je m’étais des années durant éloigné des enseignements de la Tradition orale Gandèn, croyant bien faire pour ne me consacrer exclusivement à l’enseignement du cours que mes supérieurs m’avaient confiés depuis des années.  Les circonstances ont fait que le cours que j’animais s’est arrêté faute de participants. Alors, comme Lam Tchoung je fus très malheureux au plus profonde de mon burnout. Non seulement j’avais quitté les enseignements que j’étais sensé suivre, mais de plus maintenant je n’avais plus le cours que j’affectionnais et pour lequel j’investissais toute mon énergie.

Découragé et pleurant sur mon sort misérable par le pouvoir de sa clairvoyance, Bouddha me vint en aide. Puisque j’étais absolument incapable de me concentrer sur unes pratique ou un texte du dharma, il m’incita à rouler des mantras, chose que je fais avec beaucoup de plaisir. Ce faisant je me suis progressivement rapproché des bouddhas compatissants et j’ai pu progressivement guérir de ce cauchemar. c’est ce que je fais tant que je n’ai pas la capacité de faire d’autres pratiques et je vais progressivement de mieux en mieux.

[les mantras sont des prières sous forme de bandes de papier, roulées comme ci-dessus et qui servent à remplir les statues avant de les bénir]

J’ai lu … le 9 mars 2012

Dans « Huit étapes vers le bonheur » Guéshé Kelsang Gyatso écrit :

Un homme plein de compassion trouva un jour un gros poisson au bord de la route. Il était tombé d’un chariot d’un pécheur et vivait encore. Voulant le sauver, l’homme le ramassa avec soin et le mit dans un étang non loin de là. Peu de temps après cependant, les habitants qui vivaient là s’aperçurent que tous les petits poissons avaient disparu de l’étang en question et seul y restait le gros poisson. Lorsqu’ils comprirent que le gros poisson avait mangé tous les autres, ils furent très irrités et le tuèrent. L’action compatissante de l’homme eut pour conséquence la mort de non seulement  de tous les poissons de l’étang, mais aussi du gros poisson qu’il avait essayé de sauver.

Cette histoire nous montre que, si nous souhaitons vraiment aider les autres, nous avons  besoin d’avoir plus que le simple désir compatissant de les aider. Il est nécessaire de développer aussi notre sagesse, car sans sagesse nos efforts pour aider pourront souvent avoir des retombées négatives.

En effet souvent, animés d’une grande compassion, nous cherchons à aider les autres pensant sans autre que nous en serons capables. Ainsi, persuadés de pouvoir le faire, nous sommes parfois finalement déçus, n’ayant pu faire grand-chose par ignorance ou par maladresse. Nous souffrons alors de ne pas avoir obtenu de résultat. En écoutant notre sagesse, nous sommes à même de savoir si la situation est à notre portée et si nous sommes capables d’aider vraiment.

Pourtant, il ne faut pas se laisser aller au découragement, mais persévérer dans nos actions. À chaque expérience, nous pouvons faire de notre mieux, sachant que le résultat ne nous appartient pas. Si notre intention est profonde et sincère, nous développons sur notre esprit les potentialités de pouvoir le faire à l’avenir jusqu’à ce que finalement nous obtiendrons effectivement un résultat.