Archives pour le tag : sagesse

Nous faisons toujours les mêmes erreurs

À l’origine d’une erreur, il y a un acte de l’esprit qui tient pour vrai ce qui est faux, ou inversement. C’est du moins ce que dit le dictionnaire dans ce contexte. L’erreur est donc le résultat d’une action. L’erreur est une expérience inéluctable qui a pour origine sa cause. La loi universelle de la causalité explique qu’il n’y a pas d’expérience sans cause et inversement sans cause il ne peut y avoir d’expérience ou résultat. C’est exactement de cette manière que nous devons comprendre le fonctionnement de notre karma. Or nous avons tous un karma négatif considérable accumulé dans nos vies passées, dont les conséquences sont les disfonctionnements, les maladresses, les vues erronées qui nous empoisonne l’existence dans cette vie-ci.

La sagesse qui comprend le karma nous amène à constater que toutes nos erreurs passées proviennent de notre ignorance et de notre préoccupation de soi. Notre ignorance est un manque de connaissance ou de compréhension, elle est semblable à une obscurité intérieure qui nous empêche de comprendre avec clarté. Cette ignorance entretient notre manque de discernement quant à ce qui vertueux ou non vertueux, autrement dit ce qui est cause de bonheur ou cause de souffrance. Et notre préoccupation de soi nous conduit à nous engager dans des actions qui créent la souffrance et notre malheur. De plus, la préoccupation de soi peut se dissimuler derrière toutes sortes d’apparences pour mieux nous tromper.

Cela dit, pourquoi donc faisons-nous toujours les mêmes erreurs ? Par familiarité, une sorte connaissance intime de nos erreurs. Tout comme nous sommes habitués à faire une tâche quotidienne donnée d’une certaine manière, nous sommes habitués à faire également certaines erreurs de façon répétitive sans effort, presque inconsciemment. Comment expliquer ce comportement compulsif qui, sans cesse nous fait commettre une erreur ? Dans son livre « La Voie Joyeuse », G.K. Gyatso nous enseigne les effets des actions non vertueuses. Dans ce contexte, les effets similaires à la cause d’une action non vertueuse et plus précisément les tendances similaires à la cause expliquent ce mécanisme.

Plus loin dans ce même livre, il nous dit, je cite : « Les tendances similaires à la cause sont des effets où nous continuons à avoir une forte compulsion à répéter le même genre d’actions non vertueuses« . Autrement dit, plus nous faisons une action spécifique et plus aisément nous la ferons à nouveau. Pour illustrer ce comportement, prenons l’exemple du golfeur. Plus celui-ci entraîne la répétition du geste avec son club, plus sa précision augmentera et plus facilement il frappera la balle dans la direction voulue. Du point de vue spirituel, chaque fois que nous faisons une action non vertueuse, nous créons des effets conformément à la loi de causalité définie auparavant, des effets similaires à la cause. Autrement dit, chaque fois que nous faisons une action non vertueuse nous créons la cause de la refaire encore plus souvent.

Comment inverser cette tendance ? Pour cela nous devons agir sur trois niveaux qui sont : Identifier notre erreur, réduire la fréquence de sa répétition, supprimer notre erreur. Tout d’abord c’est de prendre conscience que nous faisons l’erreur en affutant notre vigilance. Toujours dans ce même livre, dans le chapitre « La voie de la libération« , il est dit que : « Sans un esprit consciencieux, nous laisserons notre esprit faire tout ce qu’il veut« . L’esprit consciencieux se pratique de façon concertée avec la vigilance. La vigilance est ce type de sagesse qui comprend les défauts qui sont la conséquence de l’erreur. Si grâce à la vigilance nous avons débusquer l’erreur sur le point de se produire, nous la stoppons immédiatement. En agissant systématiquement de cette manière, progressivement nous ne commettrons plus cette erreur et nous nous désaccoutumerons de celle-ci définitivement. Bien sûr ce ne se fera pas du jour au lendemain, mais avec patience et persévérance nous progresserons dans l’entraînement de notre esprit. Si nos mauvaises habitudes de faire des erreurs nous rendent la vie dure, nous pouvons également rendre la vie dure à nos mauvaises habitudes de faire des erreurs.

Compilation de notes personnelles et de textes du dharma consultés lors de séances d’étude et de méditation durant ma pause sabbatique en 2018

Crédits Illustrations http://fr.123rf.com

Jeu de miroirs … jeux de dupes

Si vous observez un chien qui se trouve soudainement face à un miroir, que se passe-t-il ? Le chien, voyant un congénère dans le miroir prend peur et se met à grogner. Ne comprenant pas qu’il s’agit de son reflet, sous l’emprise de son ignorance, il est persuadé qu’en face de lui se trouve un autre chien qui semble avoir aussi peur que lui car il grogne également en guise de réponse. Dans l’esprit du chien, son ignorance de saisie d’un soi induit la présence d’un véritable chien qui lui fait face. Vu de notre point de vue extérieur, il nous est facile de comprendre la supercherie dont le chien est victime.

Mais au fait, en quoi cette situation peut-elle révéler notre propre fonctionnement ?

Contrairement à notre observation extérieure du chien ci-dessus, où nous pouvons prouver la non-existence du chien dans le miroir, nous ne pouvons le faire dans notre cas. Tout ce que nous percevons est bel et bien une image projetée dans notre esprit, comme dans un miroir. Et comme le chien qui perçoit son image dans le miroir, nous percevons tout ce qui est extérieur à notre esprit comme ayant une existence de son propre côté. Où que nous posions notre regard, quelque chose se trouve bien devant nous à l’extérieur. Comme le chien nous sommes persuadés de cette présence qui suscite en nous attirance, répulsion ou indifférence.

Dans ce sens, nous avons le même comportement que notre chien décrit ci-dessus. En effet, nous avons la certitude que tout ce qui apparaît à notre esprit a bien une existence réelle, intrinsèque. Ne pouvant être à la fois acteur et observateur de notre propre situation, nous ne pouvons vérifier si oui ou non quelque chose existe « derrière le miroir ». En conclusion, nous sommes également victime d’une semblable tromperie, car aucun objet ou phénomène que nous percevons, que nous voyons n’existe de la manière dont il nous apparaît,  pas plus que le chien dans le miroir.

À méditer …

Réflexion sur un passage d’un enseignement lors de la transmission de Mandjoushri donné par Kelsang Jikgyob au Novotel de Genève le mois passé.

Crédits Illustrations http://fr.123rf.com

Tara, notre Mère spirituelle

En Suisse, traditionnellement un événement annuel à lieu le deuxième dimanche du mois de mai. Cette fête est la fête des mères, occasion de rendre hommage à toutes les mamans. Or, cette année il se trouve que cette fête à lieu le 8 mai. C’est donc une occasion unique et spéciale de fêter notre mère spirituelle Tara, jour qui Tara-verte-05coïncide avec la fête des mères de notre vie ordinaire. Que le 8 mai tombe sur un dimanche n’est pas courant, la prochaine fois se sera en 2022.

Le bouddha féminin qu’est Tara a pour nous tous pratiquants du dharma une signification particulière. Ainsi, dans son commentaire sur la sadhana d’Arya Tara, G.K. Gyatso nous dit dans l’introduction, je cite : « Tara est un être illuminé. C’est sous la forme d’une femme qu’elle a généré la bodhitchitta, mené à terme toutes les étapes de l’entraînement du bodhisattva et finalement atteint l’illumination. Elle est appelée la ‘Mère de tous les bouddhas’ « .

Tara est donc une manifestation de la sagesse illuminée, elle est très puissante et très rapide pour nous aider. Il y a une raison pour expliquer la rapidité de Tara à satisfaire nos désirs. Quand nous atteignons l’illumination, les cinq éléments impurs (terre, eau, feu, vent et espace) qui nous constituent sont entièrement purifiés. Comme l’élément vent a la nature du mouvement, il est plus rapide que les autres éléments. Par conséquent Tara, qui la manifestation Tara-verte-06de l’élément vent purifié, est très rapide dans sa manière de nous aider et de nous protéger. Lire anecdote ci-dessous.

Si nous nous ne remettons à Tara avec une grande foi, nous recevrons rapidement sa protection et ses bénédictions. De nombreux écrits bouddhistes relatent la relation très proche de maîtres avec Tara, comme Atisha, Tchandrakirti et bien d’autres. Et pour ceux qui ont une familiarité avec les prières adressées à Tara, ils pourront ce jour-là la sadhana « Libération hors de la douleur » une pratique très bénie et très facile à pratiquer.

Extraits et notes tirées à partir du « Commentaire sur la sadhana d’Arya Tara » de Vénérable G.K.Gyatso, fondateur de la Nouvelle Tradition Kadampa, l’Union Internationale du Bouddhisme Kadampa.

Anecdote

J’ai personnellement vécu un événement semblable à ceux rapportés dans les écritures concernant la protection de Tara. Ce Devant-chez-moi 03jour-là je faisais justement la pratique de Tara chez moi. Durant celle-ci, alors qu’un  violent orage sévissait, un torrent sortit de son lit empruntant les routes pour traverser le quartier. Tel fut ma surprise en sortant plus tard de mon immeuble. En me renseignant j’appris que de nombreuses caves avaient été inondées, notamment dans les deux immeubles de part et d’autre de celui où j’habite. Et sans explication rationnelle les caves de mon immeuble furent épargnées de l’inondation. Merci Tara !

Être satisfait de ce que l’on a

Cette attitude n’est pas forcément innée. Preuve en est que nous nous plaignons tout le temps de manquer de ceci, de vouloir cela ou de rêver à ce que nous pourrions bien obtenir encore. En conclusion, nous sommes plutôt malheureux à cause de tout ce que nous n’avons pas. Ainsi nous sommes sans cesse en quête du dernier objet tendance, de meilleures conditions de travail, de nouveaux amis et ainsi de suite. Ce processus se fonde sur le fait que nous recherchons à l’extérieur, dans le monde matériel ce qui pourrait enfin nous rendre heureux. Nous sommes persuadés que ce qu’il nous manque doit bien exister à quelque part dans le samsara. À peine nos achats de fin d’année terminés que déjà nous nous précipitons pour faire de nouveaux achats afin de profiter de cette période de soldes. Non content de notre dernière acquisition, nous sommes déjà à la recherche de quelque chose pour la remplacer.

Satisfait-Content-02D’où vient ce manque de satisfaction? Lorsque nous saisissons par exemple un objet convoité, nous le faisons parce que l’objet « répond » à nos attentes, parce qu’il va nous plaire. Mais en fait, cette « envie de plaire » où se trouve-t-elle? Est-ce que c’est l’objet qui est plaisant ou est-ce que c’est nous qui avons envie que l’objet nous plaise? C’est là que nous tombons dans le piège. Pourquoi? Parce que si l’objet est plaisant de manière intrinsèque, il devrait l’être tout le temps. Or, nous savons par expérience que ce n’est pas le cas. Un objet nous plaît un certain temps puis nous lasse et nous souhaitons en changer. L’objet n’a aucun pouvoir de nous plaire de son côté. En toute honnêteté nous devons nous poser la question : « Est-ce que cet objet plaisant me donne envie de le posséder, ou bien est-ce moi qui ai envie de cet objet plaisant? ». Cette simple question met en évidence une des six perturbations mentales racines appelée attachement désirant.

Dans le premier cas, nous pouvons ne pas donner suite « à l’appel » de l’objet plaisant. Et dans le second nous activons déjà l’intention de posséder l’objet. Cette intention est le produit de notre attachement désirant. Dans son livre « Comment comprendre l’esprit », G.K. Gyatso nous donne la définition de l’attachement désirant, je cite « L’attachement désirant est, par définition, un facteur mental perturbé qui observe son objet contaminé, le considère comme étant cause de bonheur, et le désire ». C’est pour cette raison, qu’en accord avec cette définition nous sommes constamment sollicités par des objets de désir que nous ne possédons pas et qui de ce fait nous rendent malheureux. Notre souffrance provient de notre ignorance, persuadés que nous sommes en croyant que les objets extérieurs à notre esprit ont le pouvoir de nous faire succomber à la tentation.

Satisfait-Content-01Si nous contemplons nos désirs, nous constaterons qu’ils sont excessifs. Pour être satisfaits nous voulons posséder toutes les meilleures choses, que ce soit le travail, le partenaire, la voiture, le téléphone portable et ainsi de suite. Si nous ne possédons pas les meilleures choses dans quelque domaine que ce soit, nous éprouvons un sentiment de déception. Contrairement à l’idée reçue, nous ne sommes pas obligés de changer de téléphone portable chaque année pour profiter de l’offre exceptionnelle de notre fournisseur. Malgré les offres alléchantes des médias, nous ne sommes pas astreints d’acquérir toutes ces choses qui captivent nos désirs sans fin. Si l’obsolescence appliquée aux biens de consommation s’impose à notre insu, nul n’est besoin d’en accélérer l’échéance par de nouvelles acquisitions compulsives. Alors comment faire pour ne pas tomber dans cet engrenage qu’est le samsara?

Les enseignements du dharma nous donnent la solution pour ne pas suivre les perfidies du samsara. En contemplant ses défauts, nous serons rapidement persuadés que la nature du samsara est de nous maintenir dans la souffrance. Pour nous tirer d’affaire, nous devons remplacer notre attachement aux choses par un état d’esprit opposé, le renoncement. Ce qui ne veut pas dire que nous devons nous priver et abandonner ce que nous possédons. Nous devons empêcher l’attachement désirant de se manifester dans notre esprit. L’attractivité de l’objet quel qu’il soit n’est pas une caractéristique intrinsèque de celui-ci mais le résultat de notre ignorance. En comprenant ceci, notre sagesse naturellement nous dira : « Mieux être heureux avec ce que l’on a que d’être malheureux en nous focalisant sur ce que nous n’avons pas ».

Rédigé à partir de mes notes personnelles d’un enseignement du Programme Fondamental basé sur le livre « La Voie Joyeuse » de G.K. Gyatso reçu au Centre Atisha de Genève

Crédits Illustrations http://fr.123rf.com

Verre à moitié plein, verre à moitié vide

Imaginons que Vincent et Pierre observent deux verres posés sur la table devant eux et soyons attentifs à leurs propos. Des deux verres observés, quel est celui qui est à moitié plein et quel est celui qui est à moitié vide ? Vincent dira : « C’est celui de gauche qui est à moitié plein et celui de droite qui est à moitié vide ! » Non, rétorquera Pierre : « C’est le verre de gauche qui est à moitié vide et celui de droite qui est à moitié plein ! » Qui de Vincent ou de Pierre a raison?

D’un certain point de vue les deux ont raison. Pourtant, d’un autre point de vue les deux verres, de par leur aspect ils sont identiques. Alors, par exemple, qu’est-ce qui fait dire à Vincent que c’est le verre de gauche qui est celui à moitié plein? Il doit bien y avoir une caractéristique du côté de l’objet qui atteste cela. Mais si tel était le cas, cette caractéristique serait contestée par Pierre qui dit exactement le contraire. Cette contradiction nous amène logiquement à la conclusion que les caractéristiques intrinsèques « à moitié plein »  et « à moitié vide » ne peuvent coexister simultanément du côté du verre. De la même manière qu’un objet ne peut être à la fois noir et blanc. En d’autres termes, le verre ne possède pas de telles caractéristiques puisqu’elles s’excluent l’une l’autre.

Verre-moitié-moitié-02Pourtant, Vincent et Pierre sont de bonne foi dans leur affirmation. Alors comment comprendre cela? Chacun a la conviction d’avoir raison, pourquoi? Parce que leur état d’esprit est différent, et selon l’état d’esprit du moment, l’un voit le verre à moitié plein et l’autre à moitié vide. Chacun désigne l’objet qu’il voit soit avec l’étiquette « verre à moitié plein » soit avec l’étiquette « verre à moitié vide ». Cette étiquette, cette désignation ou encore cette imputation est créée par l’esprit en relation dépendante de l’objet perçu. Cette caractéristique du verre est un attribut ou une qualité affectée par l’esprit qui le perçoit. En fait, nous attribuons des noms, des caractéristiques et des états à tout ce que nous percevons. Et au cours de toute notre vie, nous avons appris à désigner et nommer les choses perçues.

À ce propos, les enseignements de Bouddha sont sans équivoque. Tout est création de l’esprit. Rien n’existe de manière intrinsèque, de son propre côté en dehors de notre esprit. Oui bien sûr, ils existent d’une manière conventionnelle mais de manière ultime ce n’est pas le cas. C’est là que cela devient intéressant. Chaque fois que nous percevons un objet et que nous avons la conviction qu’il existe de la manière dont il nous apparaît, nous sommes sûrs de nous tromper. Chaque fois que nous avons l’évidence d’un objet qui existe en face de nous, nous sommes piégés par notre ignorance. Comprendre l’existence vraie d’un objet fera appel à notre esprit de sagesse qui, par une analyse méthodique, arrivera à la conclusion qu’un tel objet est vide d’existence inhérente. En conclusion, aussi bien « le verre à moitié vide » que « le verre à moitié plein » n’ont d’existence indépendamment de notre esprit.

Compilé d’après mes notes prises durant une période de retraite en 2015 d’après une transcription d’un cours au Centre Atisha de Genève

Réflexions à propos du guide spirituel

Tout comme pour soutenir une voute d’un édifice existe une pierre particulière importante appelée clef de voute, le guide spirituel est en quelque sorte la clef de voute de notre pratique spirituelle.

Guide spirit-01Sans lui, construire une pratique efficace nous conduisant vers l’illumination sera quasi impossible. Parce que si nous maîtrisons la pratique qui consiste à « s’en remettre à un guide spirituel », nous pouvons faire autant de progrès en un seul instant que de pratiquer d’autres pratiques durant mille éons. La pratique suprême consiste à considérer tout ce que nous percevons comme quelque chose émané par notre guide spirituel. En d’autres termes, cela consiste à ramener toutes nos pratiques à une seule, « s’en remettre à notre guide spirituel », communément appelée le gourou-yoga. Comment comprendre cela? Si nous imaginons par exemple Bouddha Shakyamouni dans l’espace devant nous, c’est l’endroit où nous imaginons un bouddha. Appliquer le gourou-yoga, c’est imaginer notre guide spirituel dans l’aspect de Bouddha Shakyamouni. De manière plus étendue, lorsque nous disons « C’est mon guide spirituel dans l’aspect de … », c’est en fait une pratique du gourou-yoga.

Un bouddha est apte à manifester différentes formes dont celle de notre guide spirituel. De ce point de vue, nous pouvons également considérer tout ce que nous percevons comme une manifestation de notre guide spirituel émané par Bouddha Shakyamouni. Pourquoi cette manière de pratiquer est si puissante? Tout simplement parce que : où nous imaginons un bouddha, un véritable bouddha se manifeste à cet endroit; à l’endroit où se manifeste un bouddha, celui-ci accompli la fonction d’un bouddha qui est d’accorder ses bénédictions. Ainsi, d’une manière générale, nous pouvons nous souvenir des quatre reconnaissances principales relatives au guide spirituel.

  • Toutes les formes, et en particulier nos proches, nos amis du dharma sont le corps de notre guide spirituel.
  • Tous les sons que nous entendons, et en particulier les instructions elles-mêmes sont les paroles de notre guide spirituel.
  • Toutes les activités mentales, et en particulier les idées du dharma sont les pensées provenant de l’esprit du guide spirituel.
  • Et que tout ce qui est présent actuellement se passe dans l’esprit omniscient de notre guide spirituel, le dharmakaya.

Guide spirit-02Grâce à cette vue, en intégrant ces quatre reconnaissances nous imaginons recevoir les bénédictions de toutes les formes, de tous les sons, de toutes les pensées et toutes les actions de notre guide spirituel qui nous amène à l’illumination. Dans son livre « Huit étapes vers le bonheur », Ghéshé Kelsang Gyatson écrit à la page 178, je cite : « En entrainant notre esprit à voir des enseignements spirituels dans tout ce que nous vivons, nous pouvons en arriver à considérer tout être et toute chose comme notre enseignant spirituel, et nous pouvons  transformer à notre avantage toute situation sans exception ». Donc, si nous imaginons qu’absolument tout est émanation de notre guide spirituel dans l’aspect de quelqu’un ou quelque chose, véritablement celui-ci entre dans les formes et les objets. Et en faisant le rapport avec n’importe quelle chose en la considérant comme une émanation de notre guide spirituel, nous recevrons ses bénédictions à travers cette chose.

Tout se passe comme si nous prenions la décision de ne plus voir les choses et les objets comme ordinaires, mais de les percevoir comme des émanations de notre guide spirituel. Habituellement nous n’avons pas cette capacité de considérer notre existence et notre environnement. Ceci est dû à notre renaissance contaminée dans un corps ou un esprit contaminé et nos obstructions nous empêchent d’avoir un point de vue autre que celui d’un esprit grossier et impur. Mais en fait, en considérant qu’il s’agit d’une émanation de notre guide spirituel, à travers ses bénédictions nous purifions notre esprit en le soustrayant à l’apparence ordinaire des choses. C’est comme si une nouvelle perception motivée par la sagesse transforme notre vision des choses. Si nous considérons les personnes et les choses comme ordinaires, nous faisons avec elle un rapport ordinaire. Par contre, si nous faisons un rapport avec ces mêmes personnes et ces mêmes choses d’une manière pure, en les considérant comme une émanation du guide spirituel, tout apparaîtra comme étant pur.

Compilé et inspiré d’un enseignement du Programme Fondamental d’après le livre « La Voie Joyeuse » de Kelsang Gyatso, Ed. Tharpa, donné par Kadam Ryan au Centre Atisha en 2004

Crédits Illustrations http://fr.123rf.com

Les vacances de l’esprit

L’été est pour beaucoup synonyme de détente, de loisirs, de vacances. Il est aussi pour certains une opportunité de prendre du temps pour soi, de mettre une distance entre l’agitation de tous les jours et l’esprit qui a besoin de tranquillité pour se ressourcer. Dans ce but, nous recherchons un endroit adéquat où nous pourrons profiter pleinement de ce temps si précieux, que ce soit par un voyage, par un séjour à la campagne ou à la montagne. Seul ou parmi les gens, nous avons à chaque instant l’opportunité de vivre en pleine conscience le moment présent. Il ne se passe pas un seul moment où ce que nous percevons ne soit pas une expérience spirituelle. Pourquoi? Parce que, comme l’enseigne Bouddha, tout Temps_Medit-02est création de notre esprit. Il n’y a pas quelque chose ou quelqu’un là à l’extérieur de notre esprit qui attend que nous le rencontrions, que nous le découvrions. Ce quelque chose ou ce quelqu’un est une simple émanation de notre esprit animé par le karma qui mûrit à ce moment-là.

Nous projetons ainsi beaucoup d’attentes sur ce temps de vacances. Et c’est là que cela devient intéressant, car au-delà de toutes les expectatives, les expériences que nous faisons parfois ne correspondent guère à nos envies. Et au lieu de vitupérer sur tout et n’importe quoi, nous serions bien inspirés de tout regarder avec les yeux du dharma. Parce que ce n’est pas par hasard que nous rencontrons telle ou telle difficulté, que nous sommes accostés par une personne en apparence très désagréable ou que le service de l’hôtel est exécrable. Ce ne sont que des échos karmiques de nos propres états d’esprit perturbés. Ce qu’il y a d’extraordinaire avec le dharma, c’est que nous pouvons apprendre de tout et de tout le monde, même si la réponse n’est pas immédiate. Nous pouvons faire en sorte que les bonnes conditions comme les mauvaises conditions nous servent à grandir intérieurement.

Temps_Medit-03Rappelons-nous, que nous ne pouvons changer les personnes que nous côtoyons, ni changer les conditions qui nous entourent. Si, comme ces jours passés de canicule il faisait 38°C à l’ombre, notre intention fusse-t-elle vertueuse n’avait aucune influence sur la température ambiante. La personne désagréable, visiblement agacée par la chaleur, n’allait pas se transformer par le simple pouvoir de notre souhait. Lorsque nous rencontrons des gens ou des situations « difficiles » naturellement nous mettons en œuvre ce qui pourrait nous faire aller mieux, mais souvent de manière inadéquate. Pourtant, ce sont justement de telles expériences qui, faisant voler en éclat notre complaisance et notre préoccupation de soi, nous incitent à rechercher une issue favorable et vertueuse. Si nous commençons à développer cette sagesse là, alors nous pourrons utiliser aussi bien les bonnes comme les mauvaises conditions pour nous faire grandir intérieurement.

Les difficultés, vues avec des yeux de sagesse, ne sont plus un problème pour nous. Pour cela nous devons apprendre à ne plus voir les difficultés comme des problèmes mais comme des opportunités de faire grandir notre expérience spirituelle. Dans chaque situation nouvelle, nous pouvons nous posez la question : « Qu’est-ce que je peux apprendre de cet événement? Comment changer ma perception de ce contexte pour me sentir à l’aise avec cela? » ou d’autres questions du même genre. C’est seulement parce que nous possédons actuellement une précieuse vie humaine avec ses libertés et ses dotations que nous pouvons tirer profit de chaque circonstance. Quand nous comprenons la grande valeur et la rareté de notre précieuse vie humaine, nous faisons grandir une forte détermination de ne pas gaspiller un seul instant et d’en faire le meilleur usage possible en mettant le dharma en pratique.

Temps_Medit-01j’ai eu le bonheur d’une escapade en montagne durant toute une semaine dans un petit chalet d’alpage et de vivre une retraite solitaire. j’ai pu ainsi approfondir ma compréhension de la pratique du Mandala de Herouka et de sa contemplation. Puisse le mérite que j’ai ainsi accumulé être adressé à chacune de mes lectrices et chacun de mes lecteurs assidus ou occasionnels.

 

 

 

De précieux amis

Nous avons tous envie d’avoir de puissants et précieux amis. Quelqu’un qui puisse nous aider en toute circonstance, que les conditions soient bonnes ou mauvaises. Le plus souvent c’est lorsque les conditions sont mauvaises que nous recherchons leur Precieux-amis-01aide. Nous appelons de tels amis à la rescousse lorsque nous nous sentons en danger, que avons besoin de protection ou bien que nous manquons de moyens pour résoudre un problème insurmontable. Mais lorsque tout va bien dans notre vie nous les oublions peut-être. Lorsque nous sommes confrontés à une difficulté ou un problème, très rapidement notre sérénité et notre bonheur disparaît remplacé par la souffrance et l’inconfort. Tous les êtres vivants sans exception souhaitent être heureux et ne pas souffrir.

Si actuellement nous avons peut-être ce souhait, c’est que nous ne sommes pas vraiment heureux et que nous rencontrons des problèmes. Ce qui veut dire que nous n’avons pas encore trouvé ce qui nous rendrait heureux et ce qui nous épargnerait de souffrir. Si nous n’avons pas encore trouvé cela veut dire que nous n’avons pas cherché au bon endroit. Et si nous persistons dans notre recherche nous disposons de deux seules possibilités : soit ce que nous recherchons est impossible à trouver, soit nous ne cherchons pas au bon endroit. De plus ces deux possibilités ne s’excluent pas l’une l’autre. Nous pouvons chercher quelque chose qui n’existe pas au mauvais endroit! Quelle est la réponse à ce dilemme ? Pourquoi sommes-nous si souvent malheureux et continuons de souffrir ? En fait ce que nous recherchons est impossible à trouver à l’endroit où nous le cherchons habituellement.

Precieux-amis-02Quand nous rencontrons des problèmes et des situations difficiles, vers quoi nous tournons-nous ? Que cherchons nous immédiatement à changer ? Ce vers quoi nous nous tournons ou ce que nous recherchons semblent se manifester à l’extérieur de notre esprit. Si nous nous sentons si mal, notre réflexe est de chercher à l’extérieur ce qui ne va pas. C’est-à-dire les gens, notre partenaire, notre travail, le climat et ainsi de suite. Nous cherchons une raison externe à notre mal-être. Or, combien de fois n’avons nous pas tenté de changer les gens, notre partenaire, notre situation ? Combien de fois n’avons-nous pas ambitionné l’amélioration de notre existence ? Si la clé pour être heureux et ne plus souffrir consiste à changer et améliorer les conditions extérieures, alors pourquoi sommes-nous encore insatisfaits ?

Cela peut paraître puéril de dire que le bonheur est avant tout un état d’esprit. Les causes et les conditions extérieures ne font pas le bonheur. Qu’est-ce qui changerait dans notre vie si nous étions profondément convaincus que ce que nous avons à changer avant tout, lorsque nous avons des problèmes, c’est notre esprit. La source de tous nos problèmes et de toutes nos souffrances se trouve à l’intérieur de notre propre esprit. Ce sont tous ces états d’esprit qui nous mènent dans la mauvaise direction. Si nous apprenons à connaître notre esprit et à différencier les états d’esprit cause de bonheur des états d’esprit cause de souffrance, à cultiver les uns et se libérer des autres, alors nous allons progressivement faire l’expérience d’une paix intérieure de plus en plus grande.

Precieux-amis-03Malgré la succession possible des événements malheureux, nous nous sentons bien quand même. Si notre esprit est paisible quelles que soient les conditions extérieures nous sommes heureux. Dans le cas contraire, nous sommes malheureux dans les mêmes conditions. Il est donc tout à fait possible d’être profondément déprimé dans un environnement idyllique et parfait. Ceci est donc une bonne nouvelle. Parce que vouloir contrôler ou changer les conditions extérieures est une tâche épuisante et inefficace. Si nous comprenons les bienfaits des réalisations spirituelles telles que les réalisations intérieures de la sagesse, de l’amour et de la compassion nous les acceptons en toutes circonstances. Ces richesses intérieures nous protègent face aux situations difficiles, ce sont de vraies amies.

Compilé d’après une transcription et mes notes personnelles d’un enseignement sur le Refuge dispensé par Kelsang Jikgyob au Centre Atisha de Genève au mois de septembre 2013

Crédits Illustrations http://fr.123rf.com

Notre entraînement à la bodhitchitta

La bouddhéité et l’illumination dépendent de notre réalisation de notre bodhitchitta, laquelle vient naturellement de notre grande compassion, qui à sont tour découle de l’esprit qui chérit les autres. Si nous chérissons les autres, il devient facile de générer de la compassion. De par la réalisation de la compassion naturellement nous faisons grandir notre bodhitchitta. Ces différentes vertus s’enchaînent en une relation dépendante. C’est pourquoi, il est important de bien commencer. Dans son livre « Un Bouddhisme moderne » Ghéshé Kelsang Gyatso écrit : « La bodhitchitta est un esprit  qui désire spontanément atteindre l’illumination pour venir directement en aide à chaque être ». En considérant profondément cette citation, nous pouvons penser de chaque personne que nous rencontrons devient un être pour lequel nous prenons la responsabilité de l’amener également à l’illumination. Mais tant que nous n’avons pas nous-mêmes atteint ce but final, nous ne pourrons pas y amener les autres directement. C’est pourquoi, nous développons une « bodhitchitta qui aspire », c’est-à-dire que nous entreprenons tout ce qui en notre capacité pour le faire vraiment.

dev-bodhitchitta-01En adoptant cette vue, nous pouvons nous demander chaque jour dans les nombreuses circonstances de notre vie : « Qu’est-ce que je peux faire dans ma relation avec cette personne pour l’orienter et progresser dans la direction de l’illumination? ». En d’autres termes, nous devons gérer nos relations aux autres avec l’intention de les amener à l’illumination. Ce faisant, nous transformons nos relations mondaines ordinaires en relations pleines de sens spirituel. Bien sûr, nous réalisons que nous ne sommes absolument pas capables de le faire maintenant, et c’est pour cette raison que nous devons atteindre nous-mêmes la bouddhéité pour accomplir cet objectif. D’une certaine manière, nous assumons la responsabilité de faire en sorte que les autres aussi atteignent l’illumination. Lorsque nous voyons une personne que nous pensons pouvoir aider, ne pouvant actuellement le faire personnellement, nous envoyons une émanation du bouddha approprié pour lui venir en aide.

C’est peut-être subtil, mais si nous imaginons un bouddha entrer dans l’esprit d’une personne, un bouddha alors rempli la fonction d’un bouddha, c’est-à-dire d’accorder aide et bénédictions à celle-ci. Un bouddha lui peut faire cela, nous pas. Parfois, nous sommes tentés de faire nous-mêmes quelque chose pour autrui, croyant posséder l’habileté de le faire. Ou encore croyant bien faire, dans la précipitation, nous faisons exactement ce qu’il ne fallait pas faire. Ceci nous démontre que, même si nous avons une très forte intention de venir en aide à quelqu’un, nous devons le faire avec sagesse et selon nos capacités du moment quitte à s’en remettre à un bouddha. Car si nous dépassons nos capacités à venir en aide, nous échouerons et finalement nous serons découragés par notre insuccès. Et lorsque nous perdrons la joie de le faire, nous finirons par abandonner notre envie de venir en aide aux autres et perdrons la motivation qui nourrit notre bodhitchitta.

dev-bodhitchitta-02En fait, nous ne pouvons développer notre bodhitchitta sans le concours des autres. Comment pourrions-nous y parvenir si les autres n’ont apparemment pas que faire de notre aide? Certes il nous sera le plus souvent impossible de changer l’autre personne, mais nous pouvons l’aider à changer d’elle-même. Comment? La personne qui commet une faute n’acceptera pas spontanément que quelqu’un la prenne en flagrant délit. Celle-ci, se sentant « coupable » tentera de se disculper par une argumentation qui expliquera son point de vue, elle sera sur la défensive. Et c’est là qu’intervient notre bodhitchitta, qui consiste non pas à blâmer la faute perçue, mais à pratiquer la réjouissance dans l’appréciation de la faute en question. Ne se sentant pas jugée et condamnée, la personne sera plus réceptive et créera d’elle-même dans son esprit une espace de réflexion susceptible de provoquer un changement d’attitude.

Car la faute commise n’est rien moins qu’un écho karmique d’une empreinte similaire sur notre propre esprit et qui nous donne une opportunité d’y travailler. C’est parce que les autres, de par leurs fautes, révèlent nos propres faiblesses qu’ils sont précieux et naturellement nous allons les chérir. Nous sommes des experts pour identifier les fautes et erreurs des autres. Notre travail consiste alors à apprécier la valeur de celles-ci en tant que moyen habile pour nous de pratiquer. Grâce aux fautes et erreurs des autres nous pouvons vraiment pratiquer notre bodhitchitta. Ainsi par exemple, nous pouvons pratiquer la patience avec une personne qui nous met en colère, approfondir notre compréhension de la loi du karma en présence d’une personne au comportement paranoïaque et ainsi de suite. Les autres nous forcent à changer notre attitude envers eux. Au niveau du pratiquant du dharma, les fautes des autres représentent une grande qualité et un grand intérêt pour notre entraînement à la bodhitchitta.

Inspiré d’un enseignement et du commentaire du « Guide de mode de vie d’un boddhisattva » de Kelsang Gyatso, donné par Kadam Ryan au Centre Atisha de Genève en 2004

Crédits Illustrations http://fr.123rf.com

Réflexions sur la paix intérieure

Le désir fondamental de tout être vivant est d’éviter toute forme de souffrance et d’être heureux tout le temps. Pour satisfaire ce désir, nous devons nous poser la question de savoir qu’est-ce qui est une cause de bonheur et qu’est-ce qui est une cause de souffrance. Si nos perturbations mentales sont à l’origine de toutes nos souffrances, la cause essentielle pour la réalisation de notre bonheur est la paix intérieure de notre esprit. Si notre esprit est en paix, nous sommes heureux et dans le cas contraire nous sommes malheureux. En d’autres mots, ce qui détermine la présence du bonheur dans notre esprit est la présence de la paix intérieure. Ceci nous amènent naturellement à contempler quelles sont les états d’esprit qui soutiennent le bonheur et quels sont ceux qui au contraire nous rendent malheureux et nous font souffrir. Donc par définition, un esprit vertueux est un esprit habité par la paix intérieure.

Lorsque nous mélangeons notre esprit à un état vertueux, nous créons le karma qui génère la paix intérieure. Et si nous mélangeons notre esprit avec un état non vertueux, c’est-à-dire une perturbation mentale, nous créons le karma qui détruit notre paix intérieure. Ainsi, ce qui est vertueux entretient la paix intérieure dans notre esprit et ce qui est non vertueux la détruit. Comme notre bonheur dépend essentiellement de la paix intérieure de notre esprit, nous comprenons bien son impact sur notre esprit. Notre bonheur est une réalisation indépendante des conditions extérieures. Si nous cherchons à connaître notre degré de bonheur, nous devons évaluer Paix-int-01la présence de la paix intérieure dans notre esprit. Et puisque sa présence est fortement conditionnée par la présence de perturbations mentales ou pas, nous devons identifier l’impact de celles-ci sur notre paix intérieure.

Nous pouvons tous vérifier cela par de nombreux exemples de la vie quotidienne, comme par exemple l’attachement à la réussite d’un objectif. Si notre esprit est complètement « bloqué » sur la réussite de celui-ci, de nombreuses pensées perturbantes se manifestent et détruisent notre paix intérieure. Nous pensons : « Il me faut coûte que coûte réussir, sinon qu’est-ce que mon entourage va penser de moi? » ou encore : « Si je n’y arrive pas, il ne me restera plus qu’à disparaître! » ou encore : « En cas d’échec, je vais avoir l’air de quoi? Autant de réflexions qui ne manqueront pas de détruire notre paix intérieure. Nous avons tous été une fois pris de remords après avoir fait une « grosse bêtise ». Si sur le moment, nous avons donné notre assentiment à cette action négative, après quelques instants ou quelques jours une certaine culpabilité s’est manifestée dans notre esprit mettant à mal notre paix intérieure.

Autant de situations qui démontrent de quelle manière une action peut détruire complètement notre paix intérieure. Lorsque par exemple nous sommes sous l’influence de notre préoccupation de soi, nous éprouvons des tensions à l’intérieur de notre esprit. Celles-ci sont dues au fait que nous croyons ses subterfuges. Ces tensions apparaissent parce qu’à cet instant précis deux forces, deux états d’esprit contradictoires s’affrontent : d’une part le désir de notre préoccupation de soi et d’autre part le désir fondé sur notre sagesse intérieure. Et aussi longtemps que ces deux forces antagonistes coexistent dans notre esprit, nous serons perturbés et agités. Quand bien même nous savons que notre préoccupation de soi cherche à nous trahir, habituellement nous lui donnons notre Paix-int-02assentiment et en résultat nous souffrons du manque de paix intérieure. Pour accroître notre paix intérieure, nous devons faire grandir notre sagesse pour détruire nos perturbations mentales.

Souvenons-nous de comment nous étions il y a quelques mois, quelques années. Nous ne pouvons désavouer les changements qui sont intervenus depuis dans notre vie. Actuellement, nous sommes pour la plupart d’entre-nous au stade initial de notre développement spirituel. Et par conséquent nous devons faire de grands efforts pour obtenir des  résultats si petits soient-ils. Mais au fur et à mesure de notre pratique et de nos expériences nous obtiendrons finalement facilement des résultats. Tous les effets qui mûrissent dans notre vie actuelle sont en grande partie la conséquence des actions de nos vies passées et tout ce que nous faisons maintenant sera un bénéfice pour nos vies futures. Quelle que soit la longueur du chemin qui mène à notre destination finale, celui-ci sera parcouru en faisant le premier pas … puis suivi par beaucoup d’autres petits pas.

Inspiré d’un enseignement sur « L’identification des perturbations mentales » du programme fondamental du livre « La voie Joyeuse » donné par Kadam Ryan au Centre Atisha de Genève en 2005.