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Adopter une stratégie gagnante pour surmonter nos fautes (1ère partie)

Le fait que nous faisons tant de fautes et d’erreurs malgré tous nos efforts pour les éviter diminue de façon significative notre confiance en soi. Nous avons tellement de perturbations mentales sur notre esprit que celui-ci est souvent hors de notre contrôle au point que nous sommes incapables de gérer les situations problématiques de notre vie. Même si nous tentons de surmonter nos fautes, elles nous maintiennent en échec parce que nous cédons continuellement à leur action. Et la conséquence de cette attitude est de renforcer notre sentiment d’impuissance pour finalement anéantir notre confiance en soi. Ayant moins de confiance, nous perdons le pouvoir de les combattre tandis que ce cercle vicieux se perpétue.

Comment inverser cette tendance néfaste pour notre esprit? Face à nos perturbations mentales, nous devons adopter une stratégie gagnante, grâce à laquelle nous pourrons compter nos victoires contre nos perturbations mentales. Ce faisant, nous retrouverons progressivement notre confiance jusqu’à ce que nous soyons à même de vaincre toutes nos perturbations mentales.

Pour expliquer cette stratégie, prenons une perturbation mentale qui nous est très familière : L’attachement désirant. Celui-ci peut se manifester de différentes manières comme par exemple l’alcool, la drogue, la cigarette, un partenaire, etc. L’attachement désirant est un état d’esprit qui pense qu’une certaine condition extérieure est la cause de notre bonheur. Et que sans cette condition précisément nous ne pouvons pas être heureux. Comme le bonheur est également un état d’esprit, la pensée d’une condition extérieure source de notre bonheur est une pure illusion. La seule vraie cause de notre bonheur est la paix intérieure, celle-là même qui est générée par des états d’esprit vertueux.

Voici comment cette stratégie fonctionne pour le cas de l’attachement à la cigarette. Lorsque nous pensons ou nous voyons une cigarette, automatiquement se produit en nous un intense désir de fumer. Dans ces conditions, prenons en compte les points ci-dessous.

  1. Quel est la nature du problème? La nature de l’attachement à la cigarette n’est pas quelque chose d’externe. Le problème est la sensation que produit la cigarette dans notre esprit.
  2. Quelle est la cause du problème? La cause de ce problème n’est elle non plus quelque chose d’externe, mais bien la perturbation mentale qui entretient cette sensation dans notre esprit.

Ainsi, pour venir à bout de notre attachement désirant, nous devons changer l’objet de nos désirs. Tant que nos désirs concernent des objets extérieurs comme la cigarette par exemple, nous réaliserons tôt ou tard que ce sont des bonheurs temporaires et trompeurs et qu’ils ils vont finalement nous décevoir. Tandis que si notre intention est d’obtenir des réalisations intérieures, seules sources de vrai bonheur, nous choisirons  de développer de tels états d’esprit vertueux. De façon générale, choisissons intentionnellement de négocier avec la perturbation mentale. C’est -à-dire qu’au lieu de donner suite instinctivement ou de manière impulsive à notre perturbation mentale, nous choisissons consciemment d’opter pour une action opposée à la perturbation mentale.

[Extrait d’un cours reçu de mon enseignant Kadam Ryan]

La parole est d’argent, mais le silence est d’or.

La parole est d’argent, mais le silence est dehors.

Quand on dit la parole est d’argent, mais le silence est d’or. Cela se réfère à ce silence que chacun a besoin dans un moment de son existence pour retrouver ses repères, son orientation, une bonne décision.

Où cela devient difficile c’est que l’on attend naturellement ce silence autours de nous, dehors, à l’extérieur de nous. Mais comment atteindre ce silence si notre esprit perturbé par mille et une choses n’arrête pas de bavarder et de nous brouiller par des suggestions le plus souvent trompeuses, parce que provenant de notre auto-préoccupation, de notre ego.

Le silence intérieur de notre esprit est effectivement présent lorsque les vagues de l’océan de nos perturbations mentales se calment enfin. Cela se passe lorsque, lâchant prise, cessant de tout vouloir contrôler, nous laissons la place à notre vrai SOI la possibilité de s’exprimer puis d’écouter ses conseils de sagesse. en méditant simplement sur sa propre respiration cela devient possible, même certain.

Burnout et dharma

Après un cauchemar de plusieurs nuits et des jours insensés, je rassemble  les quelques éléments susceptibles de d’étayer ma compréhension de tout ce que cet épisode de ma vie m’a à ce point écorché vif.

Dharmarakshita dit dans la La roue des armes aiguisées que si nous éprouvons maintenant des troubles mentaux cela vient du fait que dans le passé nous avons dérangé l’esprit des autres, et que la cause principale de toute maladie physique douloureuse dont nous faisons l’expérience est une action négative similaire que nous avons commise dans le passé [citat. La voie Joyeuse : Le Karma p. 260 de Guéshé Kelsang  Gyatso]. Seul Bouddha peut voir la relation exacte qui existe entre les actions et leurs effets.

Bouddha dit encore [page 265 du même livre] : Une action n’est jamais perdue. Les actions des êtres vivants ne sont jamais perdues, bien que des centaines d’éons puissent passer avant qu’ils ne fassent l’expérience de leurs effets. Les actions ne peuvent pas simplement disparaître et nous ne pouvons pas les donner à quelqu’un d’autre, évitant ainsi nos responsabilités. La seule manière de détruire les potentialités négatives est de pratiquer la purification des quatre pouvoirs d’opposition (déjà mentionnés dans un autre article).

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Alors j’en viens au rêve de la nuit passée. Habité par les tourments de mon esprit malmené par les vagues du samsara, je me suis échoué sur une île à la fois magnifique et sinistre. À la recherche de quelque nourriture, je pénétré à l’intérieur de la végétation luxuriante. À ma grande stupeur, je me suis trouvé face à une bête répugnante et menaçante qui s’approchait de moi. Celle-ci avait plusieurs têtes les unes plus menaçantes que les autres cherchant visiblement à me mordre. Soudain, je me suis souvenu cette histoire de la mythologie grecque « les 12 travaux d’Héraclès ». Pour sa seconde épreuve il devait débarrasser la population d’une bête terrifiante qui répand un venin toxique et possède d’innombrables têtes qui repoussent sitôt tranchées. Heureusement sur l’idée de de son neveux Iolas, Ensemble nous trouvons la solution qui consiste à cautériser par le feu chaque coupure afin que l es têtes ne repoussent pas. À partir de ce moment les deux hommes joignent leurs forces : Héraclès s’arme d’une serpe d’or et tranche de sa force légendaire les innombrables têtes tandis que son neveu cautérise de ses tisons les chairs ensanglantées évitant ainsi qu’elles se régénèrent.

L’interprétation de ce rêve est révélatrice de l’état d’esprit dans lequel je me trouve actuellement.  Mes principales perturbations mentales racine actuellement très virulentes m’assaillent de toutes parts cherchant à me déstabiliser, l’hydre qui les personnifient cherche par tous les moyens à me supprimer par ses poisons. Redoublant de vigueur je m’évertue à couper des têtes et des têtes sans grands succès. Mais grâce à mon estime sans limite en Dorjé Shugden mon protecteur, qui sec manifeste par le feu de Iolas, symbolisant la foi, cautérise les coupures infâmes de façon définitive. Me permettant de terrasser l’ignoble et terrifiante bête qui ne sont que mes perturbations mentales.

Et voici la ma requête :

Je t’adresse ma requête, Bouddha Shakyamouni,
Dont le corps provient d’innombrables vertus,
Dont la parole exauce les espoirs des mortels,
Dont l’esprit voit clairement tout ce qui existe.
Je t’adresse ma requête, mon bon et précieux enseignant,
Prends soin de ceux dont l’esprit est incontrôlé,
Indomptés par tous les bouddhas précédents,
Comme s’ils étaient des disciples fortunés
[La Voie Joyeuse de Ghéshé Kelsang Gyatso, pages 96-97]

Puisse la souffrance et la douleur que je traverse en faisant cette expérience être la cause profonde de la purification du karma de tous ceux qui sont confrontés au marasmes de leur esprit torturé par l’hydre qui les habite

Comment bien pratiquer

À priori, mettre en pratique les enseignements ne nous semble pas si compliqué. Les vraies difficultés surviennent lorsque nous recherchons à pratiquer d’une manière habile et efficace. La toute première chose que nous nous efforçons de faire consiste à identifier nos perturbations mentales et ne pas s’identifier à elles. Lorsque nous disons : « Je suis contrarié !!! », alors que nous ne sommes pas la contrariété. Notre esprit est conditionné par une perturbation mentale qui est la contrariété. Nous devrions plutôt nous identifier à notre potentiel pur et voir nos perturbations mentales comme des obstacles à notre développement spirituel.

Le fait de nous identifier à nos perturbations mentales entraîne différents problèmes. En plus de nous conditionner et de nous distraire, celles-ci font obstruction à notre progression spirituelle. Elles développent en nous un sentiment de culpabilité d’être à une telle distance de l’objectif fixé. Nous avons alors le sentiment : « Pfff … je ne vais jamais y arriver, c’est trop dur! ». Le plus souvent aussi, nous supprimons momentanément nos perturbations sans pour autant les éliminer complètement et ce n’est pas suffisant.

L’entraînement principal consiste donc à observer notre esprit. Nous devrions être constamment vigilants afin que nous puissions identifier cette perturbation dès son apparition dans notre esprit. Par analogie, le skipper sur son voilier veille constamment à garder son cap, ne se laissant pas dériver de sa trajectoire. Plus il attend pour réagir, plus il devra manœuvrer pour reprendre la bonne direction. De même, si nous identifions assez tôt une perturbation mentale naissante, il est relativement facile de l’empêcher de croître et de retrouver notre paix intérieure.

C’est pourquoi, cette première difficulté est réellement la plus coriace. Une fois que nous identifions la perturbation mentale dans sa phase initiale, il est relativement facile de l’éliminer. Tout ceci découle d’une claire compréhension de sa signification karmique  et d’une ferme détermination de l’éliminer.

Nous devons être absolument clairs et intransigeants à leur sujet en développant des pensées et des affirmations telles que : « Cela n’est pas moi! » ou bien « Je ne me reconnais pas dans cette perturbation » ou encore « Je ne te donne pas mon assentiment! ». En prenant pour cible nos perturbations mentales, nous les démasquerons rapidement pour finalement les anéantir définitivement. Sans s’attacher au résultat, nous essayons juste de réussir ce défi en faisant de notre mieux.

Les êtres vivants n’ont aucun défaut

Habitués à ne voir principalement que les défauts chez les autres, nous avons une grande difficulté à voir ceux-ci comme parfaitement bons et sans perturbations. Ainsi, comment pouvons nous considérer la personne en face de nous dont l’esprit est rempli de colère comme quelqu’un exempt de tout défaut? Cela nous paraît d’une certaine façon impossible.

Pourtant, en comprenant que tous les êtres sensibles sont en quelque sorte pris en otage par leurs perturbations mentales et ne réagissent qu’en fonction de celles-ci, ils sont simplement incapables de manifester autre chose. En d’autres termes, les êtres vivants sont tous atteints d’une maladie mentale qui s’appelle perturbations mentales.

Tout comme nous n’allons pas blâmer une personne pour la maladie qui la fait actuellement souffrir, nous ne pouvons par le même raisonnement blâmer une personne sous l’emprise de la maladie de ses perturbations mentales. En développant notre patience et notre compassion, nous pouvons ainsi faire abstraction des perturbations mentales manifestes, et nous pouvons voir tous les êtres sans aucun défaut.

Les êtres vivants n’ont aucun défaut est le thème du cours du mercredi 7 mars 2012