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Le monde que nous expérimentons est celui auquel nous prêtons attention

Dans les enseignements de Bouddha, il est dit que la fonction de notre esprit est de percevoir et de connaître les objets et les phénomènes. Les objets et les phénomènes n’existent pas de manière intrinsèque mais en relation dépendante de notre état d’esprit. Ainsi, nous pouvons comprendre l’importance de cet état d’esprit en rapport avec la nature des choses et des phénomènes de notre environnement quotidien.

Monde-01Le monde que nous expérimentons est celui auquel nous prêtons attention et nous n’avons pas toujours la sagesse de discerner ce qui est bénéfique ou pas pour notre développement spirituel et notre paix intérieure. Nous sommes constamment sollicité par d’innombrables informations en tout genre, que les médias ne manquent pas d’utiliser partout ou il y a une présence humaine. La plupart de ces informations relatent les misères et les déboires de nos congénères ou bien les drames et les catastrophes dans notre voisinage ou dans le monde. Il suffit de regarder les manchettes de certains journaux ou les information à la télévision pour s’en convaincre.

Monde-02Si nous ne sommes pas vigilants, comme des éponges, nous absorbons ces choses et cela affecte notre paix intérieure jusqu’à penser que tout va mal de part le monde et que nous sommes de malheureuses victimes sans défense. Alors qu’avec discernement, nous pouvons également mettre en lumière tout ce qui est positif et bénéfique dans notre vie. Tout cela dépend simplement de notre état d’esprit. Et tant que nous entretenons les perturbations mentales qui sont à l’origine de cette situation, notre vision du monde sera forcément négative et pessimiste.

Monde-03Par exemple, on me racontait dimanche le cas d’une personne qui va d’échec en échec dans sa vie et qui est convaincue que le monde lui est continuellement hostile et la prive de son bonheur. Pour elle, c’est toujours sur elle que cela tombe, tandis que les autres ont de la chance et de la réussite dans leur vie. Persuadée que c’est au monde et aux autres de changer, elle développe de la convoitise pour ceux qui réussissent et reste dans une complainte quant à sa propre situation. Il suffit parfois d’un simple petit changement d’état d’esprit pour que la situation change progressivement.

Je me souvient d’avoir lu une citation de Edward Murphy, qui dit : « Si une chose peut mal se passer, elle se passera certainement mal ». Du point du vue du fonctionnement de l’esprit, si nous anticipons le fait que cela peut mal se passer, nous créons une vision déformée de notre perception des choses au point que finalement nous sommes persuadé que cela va aller mal. Nous créons les causes et les conditions pour que cela se passe ainsi.  Autrement dit nous prêtons attention à tout ce qui va mal exclusivement et nous avons des expériences similaires. En ignorant tout ce qui  par ailleurs va bien dans notre vie nous gardons la conviction que tout est contraire à nos aspirations de bonheur et de réussite.

Changez donc votre façon de voir les choses et les phénomènes et les choses et les phénomènes que vous regardez changeront.

L’illusion d’un citron

Les choses existent en relation dépendante de celui qui les observe et non de façon inhérente.

Imaginez que vous tenez dans vos mains un citron bien mûr. Vous sentez la texture de sa peau par le toucher. Vous le faites tourner dans vos mains tout en percevant son poids et son volume.

Imaginez ensuite que vous partagez ce citron en deux parties à l’aide d’un couteau. Vous sentez alors l’odeur qui s’en dégage, les molécules d’huile essentielle du citron.
Prenez maintenant chaque moitié dans vos deux mains, la face coupée tournée vers vous, juste là devant vous. Et regardez attentivement la partie tranchée du citron.

Remarquez l’épaisseur de l’écorce, les fines nervures qui délimitent les quartiers, la texture de la chair du citron, son jus qui a tendance à vous couler sur les mains.
Pensez maintenant à la saveur de ce citron. Est-il très acide? Ou pas trop? Comment le savoir ? Alors imaginez que vous portez la moitié que vous tenez dans votre main droite à votre bouche pour y goûter.

Reconnaissez que c’est le seul moyen de savoir vraiment le goût du citron! Alors imaginez que vous mordez dans ce citron. Quelle est la sensation qui se manifeste dans votre bouche? Si vous n’êtes pas convaincu de la saveur du citron, imaginez le mordre une seconde fois? Que ressentez-vous? Reconnaissez-vous la saveur astringente de ce citron? Peut-être tout de même pas encore.

Par contre, vous constatez de façon évidente l’abondance de salive dans votre bouche. Salive produite par les glandes salivaires en présence de ce goût particulièrement astringent afin de rétablir un certain équilibre dans votre bouche.

Que c’est-il passé? L’esprit ne fait pas la distinction entre un citron imaginé et un réel citron que vous tenez dans vos mains. Le citron de votre expérience a été tout simplement créé par votre esprit. Il n’existe qu’en relation dépendante de votre propre imagination. Cessez de penser à votre citron et il disparaît immédiatement et n’existe plus.

Les êtres vivants n’ont aucun défaut

Habitués à ne voir principalement que les défauts chez les autres, nous avons une grande difficulté à voir ceux-ci comme parfaitement bons et sans perturbations. Ainsi, comment pouvons nous considérer la personne en face de nous dont l’esprit est rempli de colère comme quelqu’un exempt de tout défaut? Cela nous paraît d’une certaine façon impossible.

Pourtant, en comprenant que tous les êtres sensibles sont en quelque sorte pris en otage par leurs perturbations mentales et ne réagissent qu’en fonction de celles-ci, ils sont simplement incapables de manifester autre chose. En d’autres termes, les êtres vivants sont tous atteints d’une maladie mentale qui s’appelle perturbations mentales.

Tout comme nous n’allons pas blâmer une personne pour la maladie qui la fait actuellement souffrir, nous ne pouvons par le même raisonnement blâmer une personne sous l’emprise de la maladie de ses perturbations mentales. En développant notre patience et notre compassion, nous pouvons ainsi faire abstraction des perturbations mentales manifestes, et nous pouvons voir tous les êtres sans aucun défaut.

Les êtres vivants n’ont aucun défaut est le thème du cours du mercredi 7 mars 2012

Amour et dépendances

Quand on aime, est-ce l’autre qui est au centre de nos élans ou est-on amoureux de l’idée de l’amour? Telle est la question que les amoureux devraient se poser.

Si à chaque fois qu’on prononce:

«Tu me manques», on se demandait: «Est-ce l’autre qui me fait défaut, ou moi qui suis en manque d’amour?» sans doute serions-nous plus heureux en amour.