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Ma retraite

Herouka

Durant le mois de janvier 2014. je serai en retraite chez moi. De ce fait mon activité sur ce blog sera momentanément réduite. Cependant, je me réjouis de vous retrouver au mois de février 2014. Que les bienfaits du mérite accumulé durant ma retraite puisse rejaillir dans la vie de toutes mes lectrices et tous mes lecteurs durant cette année dans le Saint Dharma.

Merci de votre fidélité et de votre compréhension. À bientôt.

À toutes mes lectrices et tous mes lecteurs

Paysage-lumiere-01

Traditionnellement cette période de fin d’année est propice au partage. Partage de notre temps avec notre famille, avec nos amis proches ou lointains mais aussi l’occasion de faire grandir notre compassion pour ceux qui sont seuls ou pour qui c’est plus difficile.

Nous sommes tous, sans exception, sur un chemin plein d’espoir. Espoir de trouver les réponses à nos errements dans le samsara afin de pouvoir bientôt s’en libérer.

Du fond de notre cœur, en laissant la lumière de l’amour briller dans toutes les directions, puisse celle-ci nous rapprocher, nous consoler dans la peine et nous encourager à poursuivre ce chemin de vie du mieux que nous pouvons.

Telle une étoile dans le ciel de notre esprit, puisse la lumière de Bouddha nous guider vers la libération définitive du cycle de nos infortunes.

Vous toutes et tous qui occasionnellement ou régulièrement m’accompagnez sur les lignes de ce modeste blog trouvez ici l’expression de ma gratitude et de mes remerciements . Par vos nombreuses visites vous m’avez confirmé votre intérêt pour les enseignements de Bouddha. Puissent-ils vous éclairer dans votre quotidien comme ils m’éclairent également jour après jour. Avec tous mes vœux de bonnes Fêtes et bonne Année 2014.

Apprendre à gérer le stress

Le stress est un mal de société moderne qui concerne beaucoup de gens. Souvent abordé dans les medias sous ses aspects psychologiques et neurologiques, il est rarement abordé sous l’aspect spirituel. Samedi dernier, j’ai eu l’occasion de recevoir un enseignement sur le stress d’une perspective bouddhiste, par Kadam Hélène Oester  du Centre Dromtönpa de Bern. Ce précieux enseignement présente le stress et comment y faire face d’une manière différente et intéressante dont je voudrais partager ma compréhension avec vous mes lecteurs.

Stress-01Si d’un certain point de vue le stress possède un aspect positif, parce qu’il nous stimule dans l’aboutissement de nos objectifs, il reste surtout négatif, parce que source de beaucoup de problèmes et de souffrances. Il suffit pour en rendre compte d’écouter les réflexions du commun des mortels que nous sommes : « Il me stresse! », « Mon patron me stresse ! », « Le travail me stresse en ce moment! », « Je me sens stressé par ma situation », etc. Si l’aspect positif du stress peut temporairement nous aider, parce qu’il peut augmenter notre capacité d’obtenir le résultat escompté, nous ne devons pas en abuser. À trop vouloir bien faire avec cette adrénaline nous finirons par l’épuisement de notre énergie. Arrivés à ce stade nous sommes dépourvus de force et de vigueur et nous disons : « Je n’en peux plus! », « Je ne sais plus quoi faire », « Je ne sais plus où j’en suis! ». En faisant trop et trop longtemps cela peut même se terminer par un burnout.

Il n’y a pas de recette miracle pour enrayer le stress. Faire une liste de toutes les situations qui génèrent du stress est impossible. Néanmoins les quelques indications ci-dessous peuvent nous donner des pistes pour identifier les sentiments et les perceptions révélatrices du stress en nous.

  • Avoir un sentiment d’être sous pression, d’être contraint à faire quelque chose, d’être pressé ou accablé par des conditions difficiles.
  • Avoir un sentiment d’agitation intérieure et de perdre son calme.
  • Avoir le sentiment de perdre le contrôle et d’être une machine qui ne peut plus s’arrêter-
  • Avoir un sentiment d’être submergé parce que tout nous semble trop difficile et que les tâches les plus simples prennent une dimension disproportionnée.
  • Tout en déclinant une aide, nous pensons continuellement à tout ce que nous devons faire et que nous n’avons pas encore fait.
  • Avoir le sentiment d’être épuisé, de manquer de concentration
  • Les situations stressantes perturbent notre sommeil et même dans nos rêves
  • Etc.

Remarquons dans les exemples ci-dessus qu’il s’agit systématiquement d’une perception de notre esprit. Pourtant nous sommes le plus souvent persuadés de l’existence de quelque chose ou quelqu’un à l’extérieur de nous qui nous stresse. Plutôt que de nous limiter à une compréhension intellectuelle nous devons vraiment voir ce qui nous affecte sentimentalement.  Nous devons investiguer sur ce que nous ressentons pour savoir où nous en sommes dans notre vie. Alors d’où vient ce sentiment de stress? Provient-il de notre travail, de notre chef ou de notre partenaire? Est-ce la situation familiale ou encore la société moderne qui nous stresse? En réponse à cela les enseignements de Bouddha sont on peut plus clairs. Si toutes les situations mentionnées sont des causes circonstancielles qui peuvent induire un état de stress, la vraie cause substantielle de notre stress se situe dans notre esprit. La raison de notre bonheur, de notre souffrance tout comme la raison de notre stress se trouve dans notre esprit. Nous devons donc changer notre vision des choses : La racine du stress se situe à l’intérieur de notre esprit et non dans les conditions extérieures. Contrairement aux idées reçues, ne perdons pas de vue que les possibilités de faire quelque chose existent vraiment. Nous avons la possibilité de nous libérer de ces circonstances, même difficiles, par un travail visant à changer notre état d’esprit, c’est le but à atteindre. Cessons de croire que ce sont le travail, le ou la partenaire, le chef, etc. qui nous stressent. Ce ne sont que des circonstances externes projetées par notre esprit qui entretiennent notre état de stress.

Stress-02D’une manière générale nos actions prennent naissance par une intention dans notre esprit. Une action ne peut se concrétiser sans qu’il y ait une intention préalable. Toutes nos actions mentales, verbales ou physiques sont le résultat d’une intention. Ainsi notre mode de pensée et nos habitudes peuvent dans certaines cas être à l’origine de notre stress lorsque notre esprit est préoccupé par :

  • Se contraindre à faire quelque-chose
  • Avoir de très hautes exigences envers soi-même et les autres, que ce soit dans le travail ou la vie
  • La perfection devient un trouble obsessionnel compulsif
  • Croire que le succès s’obtient en travaillant durement
  • Croire que la fuite dans le travail est la seule issue à nos problèmes.
  • Etc.

Malgré notre quête incessante de la perfection à l’extérieur nous ne pourrons jamais être parfaits tant que nous ne changeons pas quelque chose à l’intérieur de notre esprit. Et nous ne changerons pas les conditions extérieures aussi longtemps que nous ne changerons pas notre état d’esprit. Du point de vue bouddhiste, seul Bouddha est parfait parce que complètement libéré de toutes les obstructions qui empêchent d’atteindre la perfection. C’est pourquoi, nous devons nous aussi cultiver des qualités d’amour, de sagesse, de force, de joie avec patience pour espérer un jour lui ressembler. Si nous possédons ces qualités intérieures, toutes nos tâches extérieures se feront d’autant plus facilement.

Stress-04Comment pourrions-nous changer la situation intérieure de notre esprit? Bien que parfois une situation extérieure soit également nécessaire, celle-ci est rendue possible dès l’instant où nous entreprenons un changement intérieur. Ce changement passe par la pratique de la méditation. En pratiquant par exemple une méditation sur la respiration chaque jour 5 à 10 minutes ou une méditation sur notre précieuse vie humaine, nous nous couperons de cette pression et de ce sentiment et nous prendrons l’ascendant sur notre stress. (Pour ceux que cela intéresse, vous trouverez une explication détaillée de ces deux méditations dans le livre de Ghéshé Kelsang Gyatso, « Le nouveau manuel de méditation » aux Editions Tharpa). Immergés dans le travail et les difficultés nous oublions cette chance, cette possibilité de travailler notre esprit, de nous aider nous-mêmes à être heureux. Dans ce sens notre vie humaine est pleine de sens. Habituellement, nos préoccupations sont dirigées vers nos activités ordinaires, notre travail, nos amis, nos problèmes et ainsi de suite. Et l’idée de reconnaître la chance que nous avons d’être un homme, une femme n’est de fait pas dans nos habitudes mentales. Si vraiment nous réalisons la valeur de notre vie humaine, alors nous pouvons entrevoir la possibilité de changer notre point de vue sur notre travail, nos problèmes et ainsi de suite. Les enseignements de Bouddha nous ouvrent  à de nouvelles structures, de nouveaux modes de pensée qui, progressivement nous donnent le moyen de supprimer le stress de notre esprit.

Enseignement donné le samedi 12 octobre 2013, dans le cadre du programme du Centre Atisha de Fribourg par Kadam Hélène Oester, enseignante du Centre Dromtönpa de Berne

Que se cache-t-il derrière le sourire de Bouddha

Nous avons tous observé des images, des tankas ou des statues de Bouddha et nous l’avons fait de diverses manières selon notre état d’esprit du moment. Samedi dernier, j’ai eu l’occasion d’assister à un enseignement qui nous a fait découvrir le sourire de Bouddha et que je partage avec vous.

Sourire-01Observer le sourire de Bouddha est comme regarder dans un kaléidoscope. Derrière ce regard il y a toutes les qualités de Bouddha. Son sourire est l’expression de ses nombreuses qualités. C’est l’expression de son bien-être mental. Un bien-être mental que nous ne pourrons jamais expliquer avec des paroles. Nous pouvons tout au plus faire des comparaisons, de donner des exemples qui reflètent les expériences même de l’esprit de Bouddha. C’est un état d’expérience que nous pouvons à peine décrire tant il est vaste. Néanmoins nous pouvons tenter de comprendre certaines de ses qualités qui apparaissent comme très importantes.

  • Le sourire de Bouddha est l’expression de sa tranquillité et de sa paix profonde. Vous pouvez vous imaginer une paix profonde qui ne s’arrête jamais, qui n’a pas de commencement et pas de fin. Une tranquillité qui n’est jamais bouleversée par le mécontentement, le stress, les soucis. C’est une paix intérieure semblable à un immense océan tranquille, limpide et clair.
  • Le sourire de Bouddha est l’expression de son calme. Un esprit calme qui n’a plus besoin de réagir aux choses extérieures. C’est l’expression de son imperturbabilité, parce c’est un esprit qui est capable de laisser les choses comme elles sont, sans vouloir les changer.
  • Le sourire de Bouddha est l’expression de sa certitude. Cette certitude qui n’a pas de doutes, pas de peurs. Un esprit qui peut agir de manière juste et sans hésitations. Cette certitude intérieure qui agit spontanément.
  • Le sourire de Bouddha est l’expression d’un amour infini et d’une compassion universelle. L’amour infini et la compassion universelle de Bouddha sont comme un soleil qui rayonne de manière égale dans toutes les directions, sans faire de distinctions quant aux bénéficiaires de ses rayons. Toutes les qualités d’un bouddha sont spontanées, sans effort.
  • Le sourire de Bouddha est l’expression de sa sagesse. L’esprit de Bouddha n’est pas séparé de la vacuité. Tout ce que voit un bouddha est dans la nature de la vacuité. Il nous dit notamment : « Les choses qui nous apparaissent ne sont pas comme elles existent véritablement, ce n’est pas la réalité ». Bouddha voit les choses comme elles existent grâce à sa réalisation de la vacuité. La sagesse de Bouddha comprend le karma, la loi de cause à effet.

Ces quelques aspects révélés de manière très subtile ont fait que chaque fois que je regarde une représentation de Bouddha, derrière son expression souriante je me rappelle de ses innombrables qualités. Il a dit aussi : « Ce que j’ai fait, chacun d’entrevous peut le faire également ». Puissiez-vous en faire de même.

Enseignement donné le samedi 14 septembre 2013, dans le cadre du programme du Centre Atisha de Fribourg par Kadam Hélène Oester, enseignante du Centre Dromtönpa de Berne

Comprendre ce que j’ai besoin de comprendre

Dans un cheminement spirituel, nous sommes amenés à lire des textes sur les enseignements, à écouter des enseignements. Ce faisant nous sommes en présence de beaucoup d’informations, de conseils et d’explications qui peuvent paraître à priori difficiles à assimiler dans leur intégralité. C’est pourquoi, ce que les maîtres conseillent est de prendre et de retenir que ce qui est confortable pour soi selon son avancement. Ne mettons pas nos attentes à un niveau d’exigences trop élevé. La transmission des enseignements spirituels se passent d’une manière particulière. Les informations sont reçues à deux niveaux : celui de notre compréhension immédiate et celui d’une compréhension différée sous forme latente. Celle-ci, telle une graine mettra un certain temps à mûrir, jusqu’à ce que les conditions de leur compréhension soient remplies.

Comprendre-01Je me souviens encore du conseil de mon enseignant qui me disait : « Ce que tu peux comprendre en ce moment c’est ce que tu as besoin de comprendre. Ça doit être dans tous les cas confortable, léger et joyeux ». Un signe révélateur de notre compréhension est notre degré de satisfaction. Si nous avons joué la carte de l’obstination, en forçant les choses, il est certain que nous serons fatigués, embrouillés et confus et nous aurons parfois l’impression de n’avoir rien compris. Au contraire si nous avons bien compris ce que nous avions besoin de comprendre, nous sommes ressourcés et contents.

Nous avons sûrement tous fait une fois ou l’autre l’expérience d’essayer de comprendre quelque chose de totalement nouveau. Notre approche est très subjective dans ce cas. Il suffit que nous pressentions un degré élevé de difficulté pour qu’une appréhension s’installe qui nous conditionne défavorablement. Souvent : « À vouloir trop bien faire, nous finissons par ne rien faire correctement ». À vouloir tout contrôler, c’est à ce moment-là que nous perdons le contrôle. La peur de ne pas comprendre, de ne pas réussir nous paralyse. Si nous nous laissons vaincre par le sentiment que c’est trop difficile, ce sera effectivement difficile. Comprendre-02Par contre, si nous nous permettons une certaine crédulité, une curiosité, nous aurons une meilleure compréhension immédiate. Nous sommes dans ces conditions plus confiant et plus détendu. Et parfois de mieux comprendre quelques jours plus tard en pensant : « Ça y est, maintenant je sais pourquoi ! ».

Dans ce cheminement spirituel, vous n’êtes pas seul. Votre guide spirituel intérieur est constamment à vos côtés et n’oubliez pas qu’il est là pour vous aider. Alors, dans votre for intérieur vous pouvez valablement lui adresser vos requêtes comme par exemple : « S’il te plaît, révèle- moi la meilleure façon de comprendre ce que traverse en ce moment »; « S’il te plaît donne-moi un indice me permettant de trouver la solution à mon problème ». Si vous faites cela avec une grande confiance en lui, les réponses ne tarderont pas à venir.

Vœux pour l’année 2013

Chères lectrices et chers lecteurs,

Vous qui visiter mon blog parce que le bouddhisme vous intéresse, soyez remerciés pour votre intérêt et votre fidélité. En ces temps de fêtes je vous souhaite tous mes meilleurs vœux.

Mantras-remplissageQue l’année 2013 soit remplie de belles réalisations intérieures et de bonheur, de paix et de sérénité tout comme l’on rempli l’intérieur d’une statue de Bouddha avec des rouleaux de mantras sur lesquelles sont écrites de prières et des requêtes pour atteindre l’illumination.

Fin de retraite

Je termime aujourd’hui une semaine de retraite qui avait pour thème : La cocentration. Un soleil magnifique m’a accompagné chaque jour.
De mon expérience, j’ai pu vérifier ce que les maîtres nous enseignent, je cite :
« Quand notre esprit est libéré de la turbulence des conceptions distrayantes, il devient calme et doux. Quand nous profitons du bonheur et de la paix intérieure, notre soif des sources externes de plaisr diminue naturellement et il nous est facile de rester content. »
[« Comprendre l’esprit » de Ghéshé Kelsang Gyatso, Ed. Tharpa]

Puissent tous les biefaits et le mérite de cette retraite profiter à tous mes lecteurs

L’illusion d’un citron

Les choses existent en relation dépendante de celui qui les observe et non de façon inhérente.

Imaginez que vous tenez dans vos mains un citron bien mûr. Vous sentez la texture de sa peau par le toucher. Vous le faites tourner dans vos mains tout en percevant son poids et son volume.

Imaginez ensuite que vous partagez ce citron en deux parties à l’aide d’un couteau. Vous sentez alors l’odeur qui s’en dégage, les molécules d’huile essentielle du citron.
Prenez maintenant chaque moitié dans vos deux mains, la face coupée tournée vers vous, juste là devant vous. Et regardez attentivement la partie tranchée du citron.

Remarquez l’épaisseur de l’écorce, les fines nervures qui délimitent les quartiers, la texture de la chair du citron, son jus qui a tendance à vous couler sur les mains.
Pensez maintenant à la saveur de ce citron. Est-il très acide? Ou pas trop? Comment le savoir ? Alors imaginez que vous portez la moitié que vous tenez dans votre main droite à votre bouche pour y goûter.

Reconnaissez que c’est le seul moyen de savoir vraiment le goût du citron! Alors imaginez que vous mordez dans ce citron. Quelle est la sensation qui se manifeste dans votre bouche? Si vous n’êtes pas convaincu de la saveur du citron, imaginez le mordre une seconde fois? Que ressentez-vous? Reconnaissez-vous la saveur astringente de ce citron? Peut-être tout de même pas encore.

Par contre, vous constatez de façon évidente l’abondance de salive dans votre bouche. Salive produite par les glandes salivaires en présence de ce goût particulièrement astringent afin de rétablir un certain équilibre dans votre bouche.

Que c’est-il passé? L’esprit ne fait pas la distinction entre un citron imaginé et un réel citron que vous tenez dans vos mains. Le citron de votre expérience a été tout simplement créé par votre esprit. Il n’existe qu’en relation dépendante de votre propre imagination. Cessez de penser à votre citron et il disparaît immédiatement et n’existe plus.