Archives de la Catégorie : 1.1 Expériences vécues

Ce qui m’est arrivé

Le monde que nous expérimentons est celui auquel nous prêtons attention

Dans les enseignements de Bouddha, il est dit que la fonction de notre esprit est de percevoir et de connaître les objets et les phénomènes. Les objets et les phénomènes n’existent pas de manière intrinsèque mais en relation dépendante de notre état d’esprit. Ainsi, nous pouvons comprendre l’importance de cet état d’esprit en rapport avec la nature des choses et des phénomènes de notre environnement quotidien.

Monde-01Le monde que nous expérimentons est celui auquel nous prêtons attention et nous n’avons pas toujours la sagesse de discerner ce qui est bénéfique ou pas pour notre développement spirituel et notre paix intérieure. Nous sommes constamment sollicité par d’innombrables informations en tout genre, que les médias ne manquent pas d’utiliser partout ou il y a une présence humaine. La plupart de ces informations relatent les misères et les déboires de nos congénères ou bien les drames et les catastrophes dans notre voisinage ou dans le monde. Il suffit de regarder les manchettes de certains journaux ou les information à la télévision pour s’en convaincre.

Monde-02Si nous ne sommes pas vigilants, comme des éponges, nous absorbons ces choses et cela affecte notre paix intérieure jusqu’à penser que tout va mal de part le monde et que nous sommes de malheureuses victimes sans défense. Alors qu’avec discernement, nous pouvons également mettre en lumière tout ce qui est positif et bénéfique dans notre vie. Tout cela dépend simplement de notre état d’esprit. Et tant que nous entretenons les perturbations mentales qui sont à l’origine de cette situation, notre vision du monde sera forcément négative et pessimiste.

Monde-03Par exemple, on me racontait dimanche le cas d’une personne qui va d’échec en échec dans sa vie et qui est convaincue que le monde lui est continuellement hostile et la prive de son bonheur. Pour elle, c’est toujours sur elle que cela tombe, tandis que les autres ont de la chance et de la réussite dans leur vie. Persuadée que c’est au monde et aux autres de changer, elle développe de la convoitise pour ceux qui réussissent et reste dans une complainte quant à sa propre situation. Il suffit parfois d’un simple petit changement d’état d’esprit pour que la situation change progressivement.

Je me souvient d’avoir lu une citation de Edward Murphy, qui dit : « Si une chose peut mal se passer, elle se passera certainement mal ». Du point du vue du fonctionnement de l’esprit, si nous anticipons le fait que cela peut mal se passer, nous créons une vision déformée de notre perception des choses au point que finalement nous sommes persuadé que cela va aller mal. Nous créons les causes et les conditions pour que cela se passe ainsi.  Autrement dit nous prêtons attention à tout ce qui va mal exclusivement et nous avons des expériences similaires. En ignorant tout ce qui  par ailleurs va bien dans notre vie nous gardons la conviction que tout est contraire à nos aspirations de bonheur et de réussite.

Changez donc votre façon de voir les choses et les phénomènes et les choses et les phénomènes que vous regardez changeront.

Rechercher un objet

chaise-01Lorsque nous portons notre attention sur un objet familier, celui nous semble parfaitement connu. Prenons un cas concret. Par exemple observons une chaise. Nous avons l’impression qu’il s’agit d’une vraie chaise et que tout le monde devrait pouvoir identifier comme étant une chaise. Même s’il existe une multitude de chaises différentes, nous pourrons toujours la reconnaître. C’est une chaise qui existe par elle-même, indépendamment de notre esprit. Elle semble exister à nos yeux, en dehors de ses parties, des causes et conditions et en dehors de notre esprit. Mais si nous l’examinons plus précisément nous ne pouvons pas la trouver. Car la manière dont la chaise apparaît à nos sens est trompeuse et en contradiction avec la manière dont la chaise existe réellement. Cette conclusion peut paraître déconcertante.

Ainsi nous pouvons examiner attentivement cette chaise en nous demandant : « Qu’est-ce  exactement que cette chaise? Où est cette chaise?  Quelle est sa nature réelle? » Si nous examinons cette chaise de cette manière, nous ne pouvons pas la trouver. Au lieu de trouver une chaise, celle-ci disparaîtra suite à notre examen. La chaise n’existe que dans la mesure où nous ne cherchons pas une chaise réelle derrière sa simple apparence.

Il y a deux manières de rechercher un objet, par exemple cette chaise.

  • La première, que nous appellerons recherche conventionnelle, consiste à rechercher une chaise devant nous. Ce type de recherche nous permet de trouver l’objet en question, que tout le monde s’accorde à dire que c’est bien une « chaise ». C’est sa simple désignation.
  • chaise-02Mais si nous ne sommes pas satisfait de la simple apparence de cette chaise et que nous voulions déterminer exactement ce qu’est cette chaise, nous allons effectuer une recherche ultime. Nous regardons alors à l’intérieur de la chaise elle-même pour trouver quelque chose qui serait la « chaise ».  Est-ce que l’une ou l’autre des parties de la chaise prise séparément est la chaise? « Est-ce que le dossier de la chaise est la chaise? » Est-ce que les pieds dont elle est pourvue est la chaise? Est-ce que le siège de la chaise est la chaise elle-même? » et ainsi de suite. Lorsque nous procédons ainsi, nous nous contentons de désigner un aspect de l’objet, la chaise, pour ensuite dire : « C’est une chaise ». Nous voulons savoir à quoi le mot « chaise » se rapporte effectivement, comme si nous voulions séparer mentalement la chaise de tout ce qui ne l’est pas et finalement affirmer : « Voilà ce qu’est réellement la chaise! ».

Nous voulions trouver une chaise, mais en vérité il n’y a aucune chaise. Dans le Soutra Bouddha dit : « Si vous chercher l’objet avec sagesse, vous ne pouvez pas le trouver ». L’objet qui vous apparaît, la chaise, existe conventionnellement et n’existe pas de manière intrinsèque ou de son propre côté. Car si vous éliminez toutes les parties de la chaise qui ne sont pas la chaise, il ne restera plus rien du tout.

Vous pouvez avec profit appliquer cette réflexion à tout ce qui vous entoure pour apprivoisez ce paradigme.

La sagesse au quotidien

sagesse-03Nous pensons parfois que la sagesse est une exclusivité d’un nombre restreint d’érudits ou de personnes ayant obtenu de grandes réalisations dans leur vie. Or la sagesse existe dans chacun de nous et le fait de ne pas la reconnaître vient de notre esprit égocentrique et perturbé par l’ignorance. Tant que nous ne lui laissons pas l’espace pour se développer elle restera au stade embryonnaire.
La sagesse est une qualité qu’il faut savoir découvrir. Je cite : « On ne reçoit pas la sagesse, il faut la découvrir soi-même après un trajet que personne ne peut faire pour nous, ne peut nous épargner, car elle est un point de vue sur les choses. (M. Proust)« . Avoir la sagesse c’est faire preuve de discernement dans la réflexion et la recherche d’une explication qui calme notre esprit.

sagesse-02La sagesse est un esprit vertueux et intelligent dont la fonction est de reconnaître les objets sans se tromper. En fait nous pratiquons la sagesse chaque fois que nous portons notre attention sur un objet en nous posant la question de savoir si cela est bénéfique ou pas pour notre cheminement spirituel. Bouddha nous enseigne trois types de sagesse :

  • La sagesse qui vient de l’écoute. Cette attitude d’être concentré sur ce que nous écoutons, afin de déceler la signification profonde de ce qui se dit. Par exemple, nous développons cette sagesse lorsque nous écoutons attentivement une personne qui explique quelque chose de vertueux et que nous comprenons ce qu’elle dit.
  • sagesse-01La sagesse qui vient de la contemplation. Lorsque nous nous arrêtons un instant observons en détail un objet pour en reconnaître tous les bienfaits qu’il peut apporter dans notre vie. Par exemple, lorsque nous interrompons la lecture d’un texte du dharma et que nous réfléchissons et appliquons nos propres raisonnements et analyses pour comprendre.
  • La sagesse de la méditation. Laquelle se développe progressivement chaque fois que nous faisons une méditation analytique, tout en étant motivé par le désir du renoncement et celui de nous libérer de la souffrance. Par exemple, si après avoir contemplé un objet et que nous méditons ensuite sur l’objet, nous obtenons une expérience spéciale qui est la sagesse qui vient de la méditation.
  • Nous améliorons ces trois sagesses en répétant celles-ci de façon à atteindre une familiarité avec ce processus. De cette manière elles s’amélioreront de jour en jour, de mois en mois.

Un exemple pratique d’entraînement à la sagesse tiré de notre vie de tous les jours.
Depuis quelques temps, dans les bus de l’endroit où j’habite, sont installés des écrans de télévision proposant des nouvelles d’actualité, de la publicité ainsi que des « pensée du jour ». Celle que j’ai vue ce matin attira mon attention et que je prendrai comme support pour appliquer la sagesse.
« Toi et moi sommes un. Je ne peux te faire de mal sans me blesser moi-même ». La sagesse de Bouddha nous dit que karmiquement toute action aura tôt ou tard un effet, une conséquence. Cet effet est une expérience similaire à la cause. Ce qui veut dire que le mal que je fais à l’autre, j’en ferai moi-même l’expérience à l’avenir. Comme notre but principal dans la vie est justement de se délivrer de la souffrance, nous comprenons que de cette façon nous développons sur notre continuum mental une potentialité de souffrance. La sagesse nous amène à la conclusion de ne pas faire de mal à autrui.

Compilé à partir de mes lectures dans « La Voie joyeuse de Guéshé Kelsang Gyatso. Ed. Tharpa et de ma propre pratique au quotidien.

Sans effort, nous n’obtenons rien !

Effort-01L’effort est l’une des six perfections enseignées par Bouddha. Si notre pratique n’est pas soutenue par l’effort, nous n’atteindrons jamais son fruit, l’illumination. Même dans notre vie courante nous n’obtenons rien sans effort. Du point de vue spirituel, l’effort est par définition  l’esprit qui se délecte dans l’accomplissement de ce qui est bienfaisant et vertueux. Sachant que des intentions positives et pures sont la source de toute action vertueuse et que des intentions négatives sont la source de tous nos malheurs actuels et futurs, nous devons avoir la sagesse d’appliquer notre effort dans la bonne direction.

Couramment, l’effort est nécessaire pour transformer toute intention en une action correspondante. Si l’effort entrepris pour réaliser un objectif  nous semble insurmontable, le plus souvent c’est parce que notre enthousiasme avait surestimé notre capacité de le faire ou parce que nous manquons de patience, espérant recevoir des réalisations immédiates. Alors nous sommes envahis par le découragement et nous sommes tentés d’abandonner complétement notre intention. Un tel résultat est l’effet d’espérances irréalistes.

Effort-02Si nous voulons atteindre nos buts dans cette vie, nous devons continuellement faire des efforts dans les limites de notre capacité. Et celles-ci ne sont pas immuables, car avec la patience de l’entraînement et la persévérance nous pouvons progressivement repousser ces limites et atteindre des résultat inespérés il y a seulement quelques temps passés. Si nous pensons trop vite : « Ah! Je n’y arriverai pas, c’est impossible pour moi », il est certain que nous n’y parviendrons pas. Je me suis souvent rappelé cette citation de Mark Twain : « C’est parce qu’ils ne savaient pas que c’était impossible, … ils l’on fait! »

Effort-03Souvenez-vous dans vos apprentissages les énormes efforts que vous avez investi pour acquérir un savoir-faire, des connaissances linguistiques ou artistiques. Si vous aviez laissé la paresse interrompre vos efforts, vous ne seriez pas arrivés où vous êtes aujourd’hui. L’effort initial qui demande souvent une grande énergie devient progressivement un effort « joyeux » parce que nous pouvons déjà apprécier partiellement un résultat. À ce stade l’effort devient facile et plaisant parce qu’il donne du sens à ce que nous entreprenons.

Alors comme chaque début d’année, nous prenons tous de bonnes résolutions pour améliorer notre vie spirituelle et notre vie de tous les jours. Ayons la sagesse de fixer des limites raisonnables à nos ambitions, quitte à les augmenter ultérieurement, évitant ainsi d’être découragés. Le moyen principal de développer la perfection de l’effort c’est d’éliminer tous ses opposants.

Avoir un esprit consciencieux

Cette semaine, à plusieurs reprises j’ai entendu dans les conversations autour de moi des personnes faire le constat : « Il me semble que cette année a passé terriblement vite! » ou bien encore : « j’ai l’impression de n’avoir pas vu passer le temps et nous voici déjà à la fin de l’année! » Pourquoi ce sentiment de s’être fait aspirer par  cette vie à grande vitesse? Pourquoi cette impression de n’avoir rien fait de concret? Autant de questions qui sont venues alimenter ma réflexion méditative.

Dans la frénésie de ce monde, nos activités ordinaires sont rythmées par un emploi du temps toujours plus chargé. Le résultat en est que beaucoup de stress et frustration détruisent peu à peu notre paix intérieure, seule vraie source de bonheur. Avec notre esprit perturbé, nous sommes focalisés sur ce qui semble être la réalité  et nous donnons notre assentiment à son action en constante accélération.

Par notre ignorance de saisie du soi et par notre attachement nous nous laissons distraire par ces apparences trompeuses et nos vivons par anticipation dans le souci de quoi sera fait le moment à venir. Ainsi, par distraction et à cause de nos perturbations mentales, nous « oublions » de vivre pleinement le présent en conscience et avec sagesse. Étant donné que seul l’instant présent nous est accessible, de se projeter soit dans le passé soit dans le futur nous empêche de vivre pleinement.

Avoir un esprit consciencieux est notre capacité de nous focaliser sur nos perturbations mentales afin de nous empêcher de les suivre dans des activités futiles du corps, de la parole et de l’esprit. L’esprit consciencieux évalue le bien-fondé de notre intention et de notre motivation à passer à l’action. Sans celui-ci, nous entretenons une attitude irresponsable et négligente. Ceci nous conduit à une tendance à céder aux envies du moment, aux activités perturbées et à la création de karma négatif.

Comme nous sommes très familiers avec nos perturbations mentales, pour diminuer cette familiarité nous avons besoin d’un esprit consciencieux. À travers nos trois portes sensorielles du corps, de la parole et de l’esprit, nous expérimentons notre monde ordinaire. Il est donc très important que cet esprit consciencieux agisse sur celles-ci si nous voulons maintenir une pratique pure de la discipline morale. La discipline morale  est la détermination vertueuse d’abandonner toute faute, à l’origine d’une action corporelle ou verbale. Motivée par une telle détermination, elle nous aide à pacifier nos distractions qui sont l’obstacle principal à la libération du samsara.

Pratiquer l’esprit consciencieux veut dire avant tout cultiver la vigilance , l’esprit d’alerte, le sentiment de honte d’engendrer des actions non-vertueuses et avoir de la considération pour les autres dans le respect. Ainsi nos actions du corps, de la parole et de l’esprit deviennent pures dans notre pratique spirituelle.

En pensant que nous allons continuer à vivre dans ce monde pour toujours nous nous trompons grossièrement. Nous sommes simplement des voyageurs qui traversent ce monde et comme tels nous devons penser à bien nous équiper pour notre voyage. En pratiquant régulièrement notre entraînement de l’esprit par la méditation, jour après jour, nous avons la possibilité d’acquérir un esprit consciencieux capable de nous protéger.

 

Réflexion sur l’attachement

Lors de ma retraite de la semaine dernière, dans le livre « Vivre de manière sensée et mourir dans la joie » (Ed. Tharpa), je me suis arrêté sur le paragraphe : « L’attachement » et j’ai lu :
« L’attachement est un facteur mental qui observe un objet contaminé, le ressent comme attirant, exagère cet attrait et désire le posséder. [….] Sa fonction est double: il désire obtenir l’objet et ne jamais en être séparé ».
Cela n’est pas pour autant quelque chose d’exceptionnel, mais fonctionne de manière subtile, perceptible et invisible.

Pour mieux comprendre sa nature, je vais utiliser un exemple. Prenez un aimant de bureau, de ceux qui servent à tenir un papier sur un tableau métallique. En saisissant l’aimant d’une main et une agrafe de bureau de l’autre, rapprochez les en observant ce qui se passe.

  • Plus on les rapproche, plus vous sentez une force d’attraction.
  • Une fois ensemble, il est difficile de les séparer.
  • Si l’on tente de les maintenir à une distance rapprochée, cela devient difficile.
  • Pourtant l’agrafe de bureau n’a aucun pouvoir d’attraction! Car, si vous rapprochez une agrafe de bureau d’une autre, il ne se passe rien du tout.

Tout comme il est difficile de séparer l’aimant de l’agrafe, il est difficile de séparer l’esprit de l’objet auquel il est attaché.  Pourtant l’objet de son propre côté n’a pas de pouvoir d’attraction. Notre attachement, une fois reconnu, nous pouvons réduire sa prise sur notre esprit. Méditez sur vos propres attachements et contemplez ceux que vous pouvez sans grande peine éliminer. Votre vie vous semblera plus facile.

La découverte, tel un enfant.

Samedi dernier, j’ai répondu à l’invitation d’une amie qui publiait son premier livre pour enfants intitulé « Marie et la Sorcière de la Sarine ». Ainsi, par ma visite, je suis allé sans attente, l’esprit curieux rendre honneur à sa création. J’ai trouvé mon amie Nathalie déjà entourée de plusieurs personnes. D’autres feuilletaient le livre ou admiraient les magnifiques illustrations originales présentées sous forme de tableaux.

En entrant dans la salle d’exposition, j’ai ressenti dans mon cœur une présence, celle d’un enfant, cette partie de notre esprit, curieuse, espiègle, capable de s’émerveiller de toute chose. Donnant mon assentiment à cet état d’esprit enfantin, avec bonheur j’ai feuilleté le livre, lu ses textes, contemplé ses images et admiré les superbes tableaux accrochés aux murs de la salle.

Imprégné de cette atmosphère, je laissai la magie du conte s’installer dans mon esprit dans mon cœur avec beaucoup de douceur. j’étais  redevenu pour quelques instants cet enfant aux yeux brillants comme des lucioles. Je réalisai combien agréable était cette sensation, comme dans un rêve merveilleux. Ce fût une délicieuse rencontre, entouré de gens que j’aime beaucoup.

Une fois rentré chez moi, tandis que le souvenir de ces moments étaient encore présents, spontanément j’ai commencé à méditer. Nous avons tous connu de tels moments dans notre enfance. Pourtant, une fois adulte, nous laissons de moins en moins d’espace et de temps de parole à cet enfant intérieur. Lui qui possède cette spontanéité, cette candeur, cette curiosité ne connaît pas le jugement, le stress, la compétitivité, etc. Absorbés par notre vie trépidante et contraignante, nous oublions que nous avons été un enfant capable de s’émerveiller de tout et de rien. Nous sommes devenus des marionnettes soumises au profit et la consommation. Nous laissons toute la place à nos préoccupations mondaines et peu à notre potentiel pur, celui d’un enfant.

Le temps d’une visite a suffit pour me rassurer, il n’est jamais trop tard pour retrouver l’état d’esprit d’un enfant et de voir le monde différemment. Et vous quelle place accordez-vous à l’enfant que vous êtes au plus profond de votre esprit?

Vous trouverez plus d’informations sur le livre et sa création sur le site : http://plumes.homepage.bluewin.ch

Une signification de prendre refuge

Prendre refuge dans des objets ordinaires, tel que le chocolat ou les intoxicants ou tel que le mental ne sont d’aucune utilité lorsque vous êtes en difficulté. j’en ai fait l’expérience à un moment particulièrement critique durant mon burn-out.

Alors que je peinais à donner une consistance à mon quotidien,  je dormais plus que de raison au point de dérégler mon horloge biologique interne et de perdre toute mon énergie. Je ne me suis pas rendu compte qu’en fait je donnais mon assentiment à mon mental, à mon auto-préoccupation. Celle-ci, sollicitée par les conditions extérieures, me dictait que la meilleure chose à faire était de me réfugier dans le sommeil au fond de mon lit des heures durant. Et plus je dormais, plus je donnais mon accord à mon auto-préoccupation, lui laissant prendre le pouvoir sur moi. Le cercle vicieux était amorcé et je m’enfonçais au plus profond de ma déprime!

Heureusement qu’un mécanisme de survie s’enclencha un lundi matin. Pour illustrer cela, imaginez que vous expirez et retenez votre respiration. C’est possible durant quelques dizaines de secondes, mais à un certain moment vous êtes inconditionnellement obligé d’inspirer à nouveau. Du point de vue de l’esprit cela se manifeste par le retour à la conscience pour prendre refuge dans votre potentiel pur, votre esprit omniscient qui sait ce qui est bon pour vous mais que vous n’avez pas voulu entendre précédemment. Écoutant cette sagesse interne, j’ai cessé immédiatement ce comportement trompeur pour adopter un nouveau contenu de mes journées, qui se résume simplement par une réponse sortie « par hasard » de la bouche d’une personne de mon entourage : « Dormir moins … et bouger davantage! » Cela a été un tournant décisif dans mon processus de guérison. Depuis, lorsque je prends refuge dans ma pratique quotidienne, sa signification a pris plus de valeur. Je la ressens plus profondément et mes journées sont organisées autour de plein d’activités intéressantes et bénéfiques pour ma santé physique et spirituelle.

Soyez vigilants, n’écoutez pas ce que vous suggère votre mental, votre auto-préoccupation mais la voix de votre sagesse intérieure omnisciente.

Le temps qu’il fait …

L’autre jour dans le bus, sans le vouloir j’ai suivi la conversation entre deux personnes. Devinez de quoi parlaient-elles? …. Du temps qu’il fait et des prévisions du temps !!! De retour chez moi, j’ai repensé à cette conversation surprise dans le bus. j’ai laissé mon esprit s’attarder sur ce thème : le temps qu’il fait. C’est inouï de constater à quel point le temps qu’il fait est le sujet dont tout le monde parle, dont tout le monde veut être au courant et dont chacun veut en savoir plus que les autres par qu’il parle en connaisseur!

C’est clair que nous voulons savoir le temps qu’il va faire pour organiser notre temps. Parce que de ce point de vue, chacun a le sien … de temps et celui des autres est moins important pour nous. Tout porte à penser que l’activité humaine d’une façon générale dépend du temps. Ceci est vrai dans notre vie ordinaire. Du reste nous sommes très bien renseignés  grâce aux nombreux bulletins météo ou sur Internet le site de Météo-Suisse qui illustre notamment une carte des dangers possibles ou probables dans tout le pays.

C’est justement de cette carte des dangers en association avec la conversation dans le bus qu’est partie ma réflexion. Du point de vue extérieur à notre esprit, c’est parfaitement justifié de s’inquiéter du temps. Mais qu’en est-il du point de vue intérieur de notre esprit. Car finalement c’est de son état que dépend notre bonheur et notre malheur.

À l’image de la carte des dangers de Météo-Suisse notre esprit peut par analogie être également représenté par une carte des dangers : nos perturbations mentales sous la forme d’un puzzle. Les pièces blanches représentant les zones où règne une certaine paix intérieure tandis que les zones de couleur, du clair au plus foncé, représentent les zones plus ou moins perturbées. Les parties de couleur orange-rouge étant les perturbations mentales en activité qui mettent  en danger de façon imminente notre paix intérieure. Mais cette carte-là ne nous soucie guère étant persuadés que notre bonheur tout comme notre malheur dépendent de circonstances extérieures à notre esprit!

Nous serions bien inspirés d’observer plus fréquemment notre état d’esprit afin de débusquer les perturbations mentales susceptibles de nous faire mal agir et finalement de nous faire souffrir. Par la méditation, nous pouvons objectivement analyser nos faits et gestes et de voir dans quelle mesure ceux-ci sont source de bonheur ou de souffrance pour nous. Comme déjà dit, nous pouvons très bien observer de près et accepter la présence de nos perturbations mentales mais pas leur validité et, en changeant notre état d’esprit progressivement, nous pouvons purifier celui-ci afin de retrouver la paix intérieure seule vraie source de bonheur.

Et vous …, comment votre carte des dangers de perturbations mentales?

Les 24 heures d’un esprit dans la tempête

La semaine passée, de mémoire je ne me souviens pas d’avoir vécu un tel jour, un des pires de ma vie peut-être. Sous l’emprise de mon esprit perturbé, j’ai pataugé misérablement et maladroitement dans les marécages glauques et nauséabonds de mon mal-être. Dans ces parties de mon esprit où se tiennent le doute, la colère, le déni, la culpabilité et toutes les graines karmiques de ce genre.

Comme un zombie ou un automate j’ai fait des choses sans entrain, machinalement. Le plus souvent avec mon attention dans le flou total comme dans une brumé épaisse incapable de retrouvé la paix et la sérénité une heure après l’autre, j’ai parcouru le cadran de la journée sans m’en rendre compte. La nuit me surprend alors, je ne peut que constater le désastre : « Aujourd’hui, j’ai gaspillé le premier jour de cette précieuse vie qui me reste ». Nul ne sait, ni l’heure ni le jour où la mort nous prend. Cette constatation me saisi d’effroi! Alors, avant de fermer les yeux et m’endormir, j’ai fait la requête suivante à Bouddha : « Puisse cette expérience aussi pénible et terrible soit-elle, être une cause profonde de la purification de mon karma négatif et de de même de celui de tous les êtres vivants qui traversent quelque chose de semblable ».