Méditation : La compassion, l’opposant à la méchanceté

  • Chaque méditation que nous faisons crée un grand mérite sur le continuum de notre esprit. Ce mérite, sous la forme de potentiel peut être activé dans nos vies futures pour produire leur fruit, les réalisations spirituelles.
  • Dans cette méditation, nous allons mieux réaliser ce que signifie éradiquer la méchanceté en faisant grandir notre compassion.
  • Alors, installons-nous confortablement, le dos bien droit et la tête dans sa position naturelle comme si nous observons quelque chose devant nous à l’horizontale.
  • Nous pouvons fermer les yeux si nous le souhaitons ou les laisser entrouverts, pour laisser passer juste un filet de lumière.
  • Prenons maintenant contact avec notre respiration que nous accompagnons naturellement sans contrainte.
  • Et portons toute notre attention sur la sensation de l’air qui entre et sort par nos narines.
  • Nous imaginons qu’à chaque expiration nous expirons toutes nos distractions sous l’aspect d’une fumée noire.
  • Et qu’à chaque inspiration nous inspirons une lumière blanche qui remplit notre corps et notre esprit.
  • Silence (2 minutes)
  • En raison des empreintes d’ignorance accumulées depuis des temps sans commencement, nous saisissons avec la plus grande vivacité notre je.
  • Notre esprit saisit automatiquement ce je de cette manière parce que nous le considérons de la plus haute importance.
  • Que quelque chose vienne ternir ou mettre en doute cette importance et nous générons immédiatement la préoccupation du soi, l’attachement, la colère, la jalousie et ainsi de suite.
  • Derrière cette riposte se dissimule le plus souvent à des degrés divers et sous toutes ses formes une certaine méchanceté.
  • Or, dans « Comment comprendre l’esprit » Ghéshé la définit la méchanceté comme un facteur mental perturbé qui désire que d’autres êtres vivants souffrent.
  • Pourtant, qui n’a pas une fois fomenté des intentions de vengeance à la suite d’une dispute, d’un conflit où nous avons perdu notre superbe importance, en pensant : « Je vais le lui faire payer chèrement ! ».
  • La jalousie, si elle n’est pas désamorcée, peut conduire au crime passionnel.
  • L’attachement, hors de notre contrôle, devient une raison de commettre des actions dommageables envers les autres.
  • Cette méchanceté latente qui se cache derrière de tels comportements est pour les bouddhiste le principal objet à abandonner.
  • Et pour juguler le facteur mental méchanceté nous devons progressivement accroître notre compassion. Celle-ci est l’opposant direct à la méchanceté.
  • Alors, comment faire grandir notre compassion ?
  • Pour cela amenez votre attention au milieu de votre poitrine dans le chakra du cœur. Et de cet endroit contemplez ce que vous allez entendre maintenant.
  • À cause de notre jalousie, de notre colère, de notre attachement ou de notre ignorance nous sommes capables de faire souffrir quelqu’un, de lui souhaiter du mal.
  • Si nous voulons éradiquer la méchanceté de notre esprit, nous devons cesser immédiatement de faire souffrir les autres et générer en lieu et place la compassion universelle.
  • Cet esprit qui désire sincèrement libérer tous les êtres vivants de la souffrance.
  • Ce désir naît de la contemplation de la souffrance des êtres qui ont tous été nos mères.
  • À cause de leurs obstructions karmiques, certains sont actuellement des êtres de l’enfer et en tant que tels subissent continuellement d’atroces brûlures, se sentent torturés de toutes sortes de manières.
  • À cause d’une renaissance animale, certains doivent lutter chaque jour pour leur survie en craignant à chaque instant d’être dévoré vivant par d’autres animaux.
  • D’autres ont pris des renaissances dans le pays des esprits affamés. De ce fait, avec le ventre vide et la bouche desséchée, ils sont pourtant incapables de trouver la moindre nourriture ou boisson.
  • Plus proches de nous, des êtres humains se complaisent dans la non vertu en accomplissant des actions négatives innommables.
  • Non seulement ils agissent ainsi à cause de leurs perturbations mentales, mais créent également les causes de leur souffrance future.
  • Quelle que soit la situation de tous ces êtres sensibles, nous pouvons imaginer et contempler leur souffrance et souhaiter qu’elle cesse le plus rapidement possible.
  • Laissons donc naître en nous une forte compassion qui souhaite que plus aucun de ces êtres sensibles ne souffre et soit définitivement libéré de ce cycle insupportable du samsara.
  • Nous déterminons avec fermeté dans notre cœur, notre envie de libérer définitivement tous les êtres vivants de la souffrance, en pensant :
  • « Je ne peux pas supporter la souffrance de ces innombrables êtres mères qui se noient dans l’océan vaste et profond du samsara, le cycle des renaissances contaminées,
  • Ils sont ainsi obligés d’éprouver des souffrances physiques et des douleurs mentales insupportables, dans cette vie et dans les innombrables vies futures.
  • Je dois absolument libérer définitivement tous ces êtres vivants de leurs souffrances ».
  • Nous méditons en seul point sur cette affirmation pendant quelques instants.
  • Silence 5 minutes
  • Puis progressivement, nous sortons chacun à son rythme de cette méditation en conservant dans notre cœur le message de cet enseignement.

Méditation inspirée du Programme Fondamental « Comment Comprendre l’Esprit » de G.K. Gyatso, au Centre Atisha de Genève en 2016

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