Se méprendre sur qui nous sommes

Aussi longtemps que nous nous identifions à quelque chose qui par nature est contaminé, nous sommes terriblement limités dans notre développement spirituel. Or du fait même de notre renaissance samsarique, nous sommes piégés dans un corps contaminé et dans un esprit contaminé. Cette contamination n’est pas due à un microbe ou à un virus ordinaire, provenant du monde extérieur, elle est due à Méprendre-01la présence d’innombrables perturbations mentales sur le continuum mental à l’intérieur de notre esprit. Et les effets de celles-ci nous font rencontrer des situations qui sont la cause de notre souffrance. Pourquoi? Parce que nous pensons que ce corps et cet esprit, nos agrégats contaminés, sont géniaux et peuvent nous procurer le bonheur que nous recherchons.

En octroyant des qualités susceptibles de nous rendre heureux à nos agrégats contaminés, nous nous trompons complètement. Ils ne sont rien d’autre qu’un piège dans lequel nous nous trouvons. Et plus nous essayons de tirer profit de ces agrégats contaminés, plus nous nous amalgamons avec eux. Parce que nous sommes convaincus que là est la source de notre bonheur, essayer d’extraire un quelconque plaisir de nos agrégats contaminés, est un piège fatal. Nous n’avons pour cela pas besoin de contempler longuement le bilan des avantages et des désavantages de nos agrégats contaminés pour conclure qu’ils nous procurent nettement plus de souffrances que de plaisirs. À vrai dire, notre vie dans le samsara est essentiellement remplie de souffrances.

Méprendre-02Ce corps que nous chérissons tant nous a fait souffrir dès notre naissance entretiendra cette souffrance jusqu’à notre mort en passant par la maladie et le vieillissement. Lorsque nous rencontrons quelques instants de plaisir, tôt ou tard nous serons déçus et trahis par les conséquences des souffrances qui en résulteront. Notre esprit ordinaire est quant à lui encore moins fiable que notre corps ordinaire. Notre esprit ordinaire nous trahit à chaque instant. Notre esprit ordinaire nous donne systématiquement le conseil à l’opposé de ce qui serait bon pour nous. La fonction de nos perturbations mentales est de nous induire dans l’erreur. Comment pouvons-nous vraiment faire confiance en ce corps et à cet esprit qui nous font tant souffrir alors que nous attendions d’eux un bonheur durable?

En conclusion de ce qui précède, nos agrégats contaminés, notre corps et notre esprit ordinaires ne sont pas dignes de confiance. Ils ne sont pas fiables! Et si nous avons choisi ceux-ci pour établir la base de notre bonheur, nous avons effectivement fait le mauvais choix. Mais heureusement, nous ne sommes pas ces agrégats contaminés. Nous sommes bien le possesseur de ceux-ci, mais nous ne sommes pas ceux-ci. Nos agrégats contaminés sont le résultat de notre karma négatif depuis des temps sans commencement. Ils sont la preuve même de notre manière de fonctionner depuis des temps sans commencement. Si nous voulons vraiment développer notre confiance en qui nous sommes, nous devons réaliser qui est notre vrai soi.

Méprendre-03Qui nous sommes est notre potentiel pur, notre graine de bouddha, notre vrai Soi. Tenant compte de cela, arrêtons de nous identifier à notre corps et notre esprit ordinaires en les considérant source de bonheur. Actuellement, de manière aveugle nous nous en remettons aux mauvais conseils de notre esprit ordinaire. Nous suivons inconditionnellement celui-ci systématiquement. Mais en fait il y a une autre source de conseils dans notre esprit, notre potentiel pur que nous pouvons considérer comme un guide spirituel. Notre travail consiste d’apprendre à comment nous en remettre exclusivement à lui avec confiance. Une des raisons principale pour laquelle nous nous n’en remettons pas à lui est tout simplement parce que nous ne l’entendons pas ou que nous ne l’écoutons pas.

Pourquoi fonctionnons-nous ainsi? Parce que nous n’avons pas encore compris le fait que les conseils de notre esprit ordinaire sont faux et que nous n’avons pas saisi le bienfondé des conseils de notre guide spirituel. Nous faisons de la résistance envers le plan du guide spirituel. De cette attitude soit nous pensons qu’il n’a pas un bon plan pour nous, soit nous pensons ne pas mériter celui-ci parce nous ne nous sentons pas capables de le mettre en pratique dans notre vie. Nous pensons peut-être savoir ce qui est le meilleur pour nous. Une lutte incessante dans notre esprit nous accapare ne sachant discerner entre notre vie ordinaire et notre vie spirituelle. Seule la foi nous dirigera vers la voie spirituelle. C’est normal que cela suscite des peurs de changer d’habitude.

Inspiré du Cours du Programme fondamental basé sur le livre « Huit Etapes ver le Bonheur » reçu au Centre Atisha de Genève en 2009.

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