Avant de prétendre améliorer sa patience en présence d’une simple contrariété de notre vie quotidienne, il est très profitable de débusquer l’impatience. Chacun peut prétendre ne pas être habituellement impatient, mais pourtant celle-ci est très présente dans notre esprit à tous. Car tant que la préoccupation de soi nous influence et nous prend en otage, il y a comme une petite voix qui souvent se manifeste en disant : « Moi je suis important, et je n’ai pas de temps à perdre! ». Pour illustrer cela, prenons comme exemple l’expérience vécue, dans laquelle beaucoup d’entre nous se reconnaîtront.
J’ai besoin de contacter un établissement bancaire par téléphone pour avoir une information personnelle. Mon appel aboutit dans un Call center et une voix enregistrée me répond en quatre langues que mon appel est dans une liste d’attente, que je dois « prendre patience », de rester en ligne et qu’il me sera répondu dès que possible. Puis, pour meubler l’attente une musique m’accompagne. Au bout de cinq minutes, la même voix répète le message : « Actuellement tous nos collaborateurs sont occupés … votre appel sera pris dès que possible ». Un autre intervalle d’attente s’écoule et de nouveau le message revient à mes oreilles pour la troisième fois.
C’est là que commence quelque chose d’intéressant. Je pense alors : « voilà plus de quinze minutes que j’attends et cela me contrarie » et mon esprit n’est plus du tout calme. Et un peu plus tard je surenchère : « Cela commence à bien faire, je n’ai pas envie d’attendre moi car j’ai d’autres tâches à terminer ». Mon impatience devient palpable, que faire ? J’hésite à raccrocher. Mais peut être dans un instant ce sera mon tour… ou peut être pas, qu’est-ce que je fais alors ? L’impatience est sur le point de me prendre en otage. Les minutes passent et je suis toujours à attendre tandis que l’impatience est manifeste dans mon esprit.
À ce stade, il y a deux options à choix. Soit je donne mon assentiment à l’impatience avec toutes ses conséquences, soit je développe la patience, dussé-je attendre encore. Les conséquences de la première sont la colère et la frustration, le mécontentement qui vont envahir mon esprit sous la forme de souffrance. Tandis que le résultat de rester calme et paisible se traduira par une attitude vertueuse qui reconnaît la présence de l’impatience mais ne la suit pas. Avec de la persévérance de telles situations n’auront plus d’impact négatif sur mon esprit.
Ce scénario est applicable à un grand nombre de situations quotidiennes telles que les files d’attente au supermarché, dans les embouteillages, etc. Nous devons surmonter la colère et l’intolérance par l’acceptation patiente. La patience est un esprit vertueux capable de supporter toutes les souffrances et tous les maux. Nous pouvons la pratiquer à tout moment dans nos activités quotidiennes. Pour cela nous devons être attentifs et vigilants pour débusquer la moindre impatience en comprenant que celle-ci est sur le point de nous nuire.
Expérience personnelle documentée par mes lectures de « La Voie Joyeuse » et « Comment comprendre l’esprit » de G.K. Gyatso aux Ed. Tharpa
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