Si nous observons la nature ces temps-ci nous pouvons voir des changements significatifs. La couleur verte qui domine dans la végétation laisse la place au jaune, au rouge et au brun. La sève des arbres ne nourrit plus les feuilles et celles-ci prennent de belles couleurs pour finalement mourir et tomber sur le sol. La vie semble se retirer pour laisser la place à une période de repos et de frimas. Autrement dit la nature se meurt. En fait ce n’est pas étonnant que dans la culture occidentale cette période est associée à la mémoire des morts. Traditionnellement au début de novembre, par divers rituels et cérémonies, les gens se souviennent des êtres chers trop tôt disparus. Inconsciemment nous pensons que la mort n’arrive qu’aux autres. Bien que nous sachions que ce sera une fois notre tour, nous préférons ne pas trop y réfléchir, pensant que de toute manière ce n’est pas pour tout de suite. C’est ainsi que malheureusement pour nous, le moment où cela nous arrivera, nous serons soudainement surpris et nous ne serons pas préparés spirituellement à quitter cette vie sereinement. Méditer sur notre mort à venir est une méthode très bénéfique pour nous y préparer et nous familiariser avec elle. C’est pourquoi vous pouvez vous laisser guider par la méditation ci-dessous.
- Installez-vous confortablement, le dos bien droit et la tête dans sa position naturelle comme si vous observez quelque chose devant vous à l’horizontale.
- Vous pouvez fermer les yeux si vous le souhaiter ou les laisser juste entrouverts, pour laisser juste un filet de lumière.
- Prenez maintenant contact avec votre respiration que vous accompagnez naturellement sans contrainte.
- Et portez toute votre attention à la sensation de l’air qui entre et sort par vos narines.
- Laissez-vous entraîner par son va-et-vient et faites-le pendant quelques instants
- Silence (2 minutes)
- Il est possible que nous soyons mal à l’aise en entendant parler de la mort, mais le fait de méditer et de contempler la mort est très important pour l’efficacité de notre pratique.
- Le but de la méditation sur notre mort est d’empêcher la paresse de l’attachement, le principal obstacle à notre pratique du dharma.
Notre pratique spirituelle est souvent en contradiction avec notre désir de profiter des plaisirs de ce monde. - Tant que nous maintiendrons cette paresse dans notre esprit, nous continuerons à éprouver malheur et souffrance dans cette vie et dans toutes nos vies futures.
- La méditation sur la mort est la méthode nous permettant de vaincre cette paresse. Pour cela nous devons méditer encore et encore sur notre mort jusqu’à en avoir une profonde réalisation.
- Actuellement nous avons tous une compréhension intellectuelle de la mort, mais notre prise de conscience reste superficielle.
- La conséquence habituelle d’un tel état d’esprit est que nous pensons à chaque instant : « Je ne vais pas mourir aujourd’hui, je ne vais pas mourir aujourd’hui ».
- Une situation que tout le monde a connu une fois peut illustrer cela. « Par un temps hivernal une pluie givrante a recouvert le trottoir sur lequel vous marchez. Pour progresser vous pouvez avoir deux attitudes : soit vous vous dites : « J’avance sans problème car de toute manière je ne vais pas tomber » soit vous vous dites : « J’avance prudemment car je pourrais bien tomber ». Dans la première situation vous serez surpris en tombant tandis que dans la deuxième vous pouvez anticiper la chute et éviter de vous faire mal.
- De la même manière l’esprit qui pense chaque jour spontanément : « Il se peut très bien que je meure aujourd’hui » ne sera pas surpris le moment venu.
- Cette pensée ne nous trompera pas parce qu’elle provient de notre sagesse.
Penser à la mort nous incite à rester humble et plus réaliste quant à nos véritables besoins. - La mort, d’une manière très naturelle nous place dans une perspective correcte dans notre vie.
- C’est donner d’une certaine manière une force et un intérêt approprié au contenu de notre existence, en lui donnant beaucoup plus de sens.
- Car de toutes nos vies antérieures, qui furent dénuées de sens, nous n’avons apporté que souffrances et perturbations mentales.
- Ainsi, chaque fois que nous sommes sur le point de faire une action dans notre vie, essayons de tenir compte de la mort dans notre réflexion en pensant :
- « Si je venais à mourir aujourd’hui, qu’est-ce que je déciderais de faire maintenant? ».
- « Si je devais mourir aujourd’hui comment je réagirais dans telle ou telle situation? ».
Tout en nous souvenant de ce qui a été dit, laissons ce genre de questionnement prendre une place dans notre esprit quelques instants encore. - Silence (10 minutes)
Tout en nous souvenant de notre précédente contemplation et en conservant notre concentration, nous pouvons écouter ce qui va suivre. - Comme nous sommes peu enclins à penser à la mort dans notre vie de tous les jours, nous nous exposons à être très surpris le moment venu.
- En continuant de penser : « Je ne vais pas mourir aujourd’hui, je ne vais pas mourir aujourd’hui »
- Même le jour de notre mort nous serons toujours en train de faire des projets ou de penser à ce que nous allons faire dans quelques instants, dans quelques jours, la semaine prochaine et ainsi de suite.
- Il est certain que la mort viendra et rien ne peut l’empêcher.
- Que je naisse dans le règne du samsara le plus heureux ou dans l’enfer le plus profond, je vais devoir rencontrer la mort.
- Où que j’aille, je ne trouverai aucun endroit pour me soustraire à la mort.
- Il est certain que je vais mourir. Il n’y a aucun moyen d’éviter la dégradation finale de mon corps.
- Ma vie s’écoule jour après jour, d’instant en instant et je ne sais pas du tout quand je vais mourir. Le moment de la mort est totalement incertain.
- Il se peut très bien que je meure aujourd’hui. Il se peut très bien que je meure aujourd’hui.
Ce sentiment nous conduira progressivement à la conclusion : « Puisque je dois bientôt quitter ce monde, cela n’a aucun sens de m’attacher aux choses de cette vie. Je vais plutôt consacrer toute ma vie à la pratique du dharma ».
- Cette détermination est l’objet de notre méditation que nous maintenons sans l’oublier aussi longtemps que possible.
Silence (10 minutes)