Lorsque nous sommes en présence d’un objet ou d’un phénomène, comme par exemple un grand doute ou une grande colère qui se manifeste dans notre esprit, nous pouvons être surpris et porter un jugement de valeur sur nous-mêmes, nous pensons peut-être : « Je suis nul ! C’est pas possible ! ». Nous pouvons tomber dans la colère et la préoccupation de soi et proférer une litanie de mots qui ne trouvent pas leur place ici. Mais du moment où nous réalisons que c’est le guide spirituel qui active une expérience qui doit nous aider à comprendre quelque chose, nous y travaillions. Lorsque que de telles choses se manifestent dans notre esprit, au lieu de nous laisser berner par nos perturbations mentales, nous pouvons comprendre qu’en fait il s’agit d’une leçon de notre guide spirituel nous indiquant une leçon à apprendre.
Du même coup le problème perd toute sa consistance, et devient sans importance, sachant que c’est pour notre bien. Nous devons juste comprendre qu’il s’agit d’une leçon spirituelle. S’il s’agit, par exemple d’un fort attachement désirant, pour nous c’est clair que nous devons nous investir à résoudre ce problème d’attachement, en réfléchissant à « Qu’est ce qui provoque un tel attachement dans mon esprit ? » S’il s’agit d’une vue erronée nous disséquons celle-ci pour mieux comprendre notre erreur. « Qu’est-ce qui me fait croire que je fais juste ? ». Tout est question de la manière dont nous répondons à une situation qui se présente. Est-ce que nous allons donner notre assentiment à la perturbation mentale, en consentant d’être sous son influence ou trouvons nous le courage de relever le défi ? Tout comme dans la vie ordinaire, des épreuves de la vie spirituelle nous attendent dans celle-ci, et nous devons les surmonter.
Le fait de savoir que ces épreuves existent ne suffit pas, mais il faut savoir si nous relevons le défi ou si nous abandonnons. Combien de fois pensons-nous : « Oui, je sais… mais en … » Dans ces moments là nous devons être très vigilants, parce que si nous abandonnons ou si nous renonçons le danger est que cela devienne une mauvaise habitude. Par familiarité lorsque nous sommes confrontés à un nouveau défi nous renonçons sans tarder. C’est ce qui se nomme un effet qui est une tendance similaire à la cause. Plus nous abandonnons et plus nous aurons tendance à abandonner, comme dans un cercle vicieux et il sera très difficile d’inverser cette tendance. A ce stade, avons-nous vraiment la détermination de changer? Même si c’est difficile, nous allons persévérer avec joie. Cette joie se développe à partir de notre sagesse intérieure qui, telle une boussole nous oriente dans la direction de la vertu.
Donc, il est fondamental pour nous de savoir si nous sommes dans cette bonne direction. Alors comment le savoir? Il y a un test très simple pour cela et que chacun peut appliquer aisément. Si notre esprit est calme, paisible et clair, notre esprit est dominé par la sagesse qui comprend ce qui est vertueux. De ce fait, les décisions choisies, les actions et les conclusions seront fiables. Par contre, si notre esprit est agité, anxieux, triste et confus, c’est un signe que ce que nous faisons dans ces moments-là n’est pas fiable parce que provenant de l’action de nos perturbations mentales. Finalement, comme le disait à l’époque mon enseignant du Programme fondamental que nous pouvons comparer notre attitude face à un choix au célèbre personnage de dessins animés « Bugs Bunny » qui a dans son esprit un petit ange et un petit diable qui le conseillent. C’est à nous de savoir lequel il est préférable d’écouter. Est-ce que nous écoutons et suivons la voie de nos perturbations mentales? Ou bien est-ce que nous écoutons la voie de notre sagesse?
La voie spirituelle commence avec la compréhension claire de la nature de notre problème. Notre problème n’est pas du côté des objets et des événements qui apparaissent dans notre vie, notre problème est notre esprit. Notre esprit est malade de ses perturbations mentales. La cause de cette maladie est notre croyance en la validité de celles-ci dès l’instant où elles se manifestent dans notre esprit. C’est la voix du diable qui nous induit dans l’erreur et qui finalement nous fait souffrir. Cette voix malicieuse simule la sagesse en nous proposant des solutions trompeuses en nous promettant un meilleur avenir, une meilleure solution à nos problèmes. Alors, survient la question cruciale : « Pouvons-nous nous permettre de nous tromper? ». Dans l’affirmative, nous leurs donnons le pouvoir par notre assentiment à leurs suggestions fallacieuses. Pour anéantir cette stratégie, nous allons avoir à travers leurs mensonges et réaliser la supercherie.
Rédigé à partir de ma transcription et mes notes d’un enseignement donné par Kadam Ryan, lors du Programme Fondamental d’après le livre « Huit Etapes vers le Bonheur » au Centre Atisha à Genève en 2009.