Les épreuves de l’adversité, sont souvent prises comme une sorte de fatalité. Celles-ci expriment un état dans lequel on a le sort contre soi. De nombreuses personnes se sentent alors dans l’incapacité de réagir persuadées que de toute façon c’est peine perdue. Dans de telles conditions aucune alternative ne sera présente et la personne ne tardera pas à sombrer dans le découragement et la résignation. Face à l’adversité notre esprit de préoccupation de soi n’est pas le meilleur ami, bien au contraire. Dans le pire des cas il entretient un sentiment de culpabilité. Notre esprit se barricade alors dans sa zone de confort et sabote toutes les velléités d’un éventuel dépassement. Si nous sommes persuadés que la difficulté existe vraiment ses effets seront vraiment sur notre chemin.
Encore une fois, tout est création de notre esprit. Et si celui-ci crée des obstacles apparemment insurmontables, il nous sera difficile de les franchir. Au contraire, le premier moment d’abattement passé, en changeant d’état d’esprit, ceux-ci se transformeront en une opportunité de dépassements. Dans une situation difficile, toute notre attention doit se focaliser sur la meilleure manière de dépasser la difficulté. Ce faisant, en aucun moment nous pensons à l’échec possible. Nous mettons toute notre énergie à croire que c’est possible. Tant que nous considérons l’obstacle comme un objet extérieure à notre esprit et possède une existence intrinsèque, nous n’avons aucune influence sur lui. En réalité nous percevons une projection subjective générée par notre esprit et cette image est le fruit de nos perturbations mentales.
Les limites de notre « zone de fonctionnement » ou zone de confort est totalement subjective. C’est pourquoi nous les plaçons arbitrairement en fonction de notre état d’esprit qui s’inspire des apparences trompeuses du samsara. Pour savoir où ces limites se trouvent, il vaut mieux être à l’écoute de sa sagesse intérieure que de sa préoccupation de soi. La première nous incite élargir notre « zone de fonctionnement » pour nous faire apprendre et progresser, tandis que la deuxième nous dissuade de le faire par peur du changement et de l’inconnu. La première nous propose des défis à relever, la seconde le rejet ou le statu quo.
Cette sagesse intérieure vient de notre potentiel pur, de notre guide spirituel alors que notre préoccupation de soi vient de notre attachement aux mirages de ce monde. Combien de fois prenons-nous les solutions « clé en main » proposées par des personnes bien intentionnées sans les évaluer avec notre sagesse pour savoir si cela est bénéfique pour nous. Nous sommes des individus et avons chacun et chacune un chemin de vie et un karma personnel différents. Une expérience similaire à la nôtre vécue par une autre personne sera certainement différente pour nous, car les causes et les conditions ne sont pas identiques.
Nous voudrions tellement que la vie soit aussi facile que nous le montre les publicités qui foisonnent dans notre environnement. Il nous semble que la vie est une sorte de supermarché où tout est disponible à profusion, qu’il n’y a qu’à mettre ce que nous voulons dans le caddie et passer à la caisse. Or, il n’y a pas de supermarché à l’extérieur de notre esprit, et c’est bien là ce qui nous confronte à l’adversité. Si nous considérons la vie comme une compétition, nous devons savoir que la réussite des uns signifie obligatoirement l’échec de certains autres. Finalement dans le samsara, il n’y a que des perdants tant que nous n’avons pas compris sa nature.