L’idée de cette méditation m’est venue lors d’une promenade entre mes séances de méditations de la retraite post-festival faite cette semaine de retour du Portugal. Alors que je faisais une halte au bord d’un ruisseau non loin de de chez moi, je contemplais l’eau coulant devant moi et je fis la découverte suivante. Si je contemplais les feuilles emportées par le courant en fixant sur elles mon attention, je perdais la vision des cailloux au fond du la rivière. Et inversement si je maintenais mon attention sur les cailloux au fond de l’eau, les feuilles progressivement disparaissaient. Notre vision nous permet difficilement de voir nettement à la fois deux objets situés à des distances différentes. Notre vision se focalise sur un seul plan à la fois. Cette constatation m’a inspiré alors la méditation ci-dessous.
- Installez-vous confortablement le dos bien droit sur votre siège de méditation.
- Tourner votre esprit vers l’intérieur de vous-même.
- Prenez conscience de votre respiration sans chercher à bien respirer. Acceptez votre manière naturelle de respirer.
- Contentez-vous de suivre le mouvement de votre respiration et de devenir réceptif à tout ce qui s’élève dans la conscience.
- Portez votre attention sur le va et vient de votre respiration comme un point d’ancrage de l’attention.
- Pause 1 minute
- Imaginez maintenant que vous êtes assis au bord d’une rivière.
- Vous observez simplement l’eau qui coule juste là devant vous.
Plus précisément contemplez les magnifiques pierres qui se trouvent dans le lit de la rivière.
- Une multitude de cailloux qui vont de la couleur blanche jusqu’au noir, des grands des plus petits le plus souvent en forme de galets.
- Fixez ce fond de rivière multicolore qui vous absorbe complètement.
- Pause 1 minute
- Soudain, semblant venir de nulle part, hors de votre champ de perception visuelle
- des feuilles mortes emportées par le courant, passent devant vous telles de minuscules embarcations et attirent votre attention.
- Puis s’éloignent et disparaissent de votre vue.
- Si vous êtes attentifs, vous constaterez que vous ne pouvez observer nettement les cailloux au fond de la rivière et simultanément vous focaliser sur les feuilles qui passent.
- Si vous maintenez votre attention sur les cailloux du fond de la rivière, les feuilles qui passent ne viennent plus distraire votre observation.
- Elles s’estompent, deviennent floues et disparaissent.
- Faites cette expérience pendant quelques instants encore, tantôt en observant les feuilles qui passent, tantôt la beauté multicolore du fond de la rivière.
- Pause 1 minute
- En quoi cette observation vous aide à comprendre le fonctionnement de votre esprit.
- Ces feuilles sont comme chacune de vos pensées perturbées, qui traversent l’espace sans limite de votre esprit.
- Comme ces feuilles, aucune de vos pensées perturbatrices ne s’arrête dans votre champ de perception. Elles ne font que passer.
- Si vous ne donnez pas votre assentiment à vos perturbations mentales, celles-ci ne tarderont pas à sortir de votre champ de conscience, pour finalement disparaître.
- Il en va de même pour vos pensées. Elles traversent l’espace de votre esprit et vont disparaître dès l’instant où vous ne vous identifiez pas à elles.
- Ainsi vont disparaître toutes vos pensées perturbatrices pour vous faire ressentir un esprit calme et serein.
- Pour quelques minutes observez la clarté de votre esprit, en appréciant la paix intérieure qui s’y installe.
- Pause 5 minutes
- Vous pouvez maintenant progressivement sortir de votre méditation en commençant par regarder globalement la beauté de la nature autour de vous, de vous lever gentiment et de revenir dans le présent de vos occupations.
❤ Merci pour cette magnifique méditation. Elle va m'aider à laisser passer les perturbations mentales comme les feuilles mortes entraînées par le courant. Belle analogie!