Pour diverses raisons personne ne reste insensible à la solitude. On définit la solitude par la peur d’être seul. Celle-ci ne se manifeste non seulement lorsque effectivement nous sommes seuls mais de manière sous-jacente et conduit à un grand nombre de comportements dysfonctionnels. La solitude n’a pas le même sens selon qu’il s’agit d’un choix ou d’une situation subie. Certains individus se sentent seuls même s’ils sont membres d’un groupe. Généralement les gens admettent que l’attachement aux biens matériels n’est pas recommandable, mais pense au contraire que l’attachement aux autres est normal et bénéfique. Par crainte d’être seul, ils consomment les autres pour leurs propres besoins et ils sont jaloux des autres pensant qu’ils sont plus heureux qu’eux-mêmes. Ils pensent que les relations nourrissent leur valeur personnelle et que sans celles-ci ils ont le sentiment de ne rien avoir et de ne pas exister. d’où l’expression souvent entendue dans les amours fusionnels : « Sans toi, je préfère mourir ».
Pour résoudre les problèmes de solitude, il est très important d’identifier les types de solitude. Où et dans quelles circonstances avons-nous peur de la solitude et comment elle influence notre comportement. Son identification est primordiale. Il y a trois perturbations mentales importantes qui entretiennent la peur de la solitude : l’attachement, la préoccupation de soi et l’ignorance ou incompréhension de qui nous sommes vraiment. N’oublions pas que nous sommes dans le samsara. Nous avons besoin de réaliser qu’il n’y a pas de causes extérieures de bonheur dans celui-ci. Alors, à cause de notre attachement, tant que notre bonheur dépendra de la présence des autres, nous souffrirons et serons malheureux. Si notre préoccupation de soi est omniprésente dans notre esprit, nous serons toujours dans l’attente de bienfaits provenant unilatéralement des autres, sans quoi nous nous sentirons seuls et malheureux. Toutes les peurs dans le samsara, et en particulier la peur de la solitude, proviennent de la conception erronée de nous-mêmes et des autres en tant qu’entités indépendantes.
Nous nous concevons mentalement en tant qu’être séparé de toute autre chose et de toute autre personne et nous en souffrons. Cette manière de penser est totalement fausse parce que le JE de soi-même n’existe pas de manière intrinsèque. En réalité, tout objet ou toute personne est inséparable de nous, parce que ils sont des projections de notre propre esprit. Ce que nous sommes, ce que nous sommes capables de faire vient essentiellement des autres et de leur bonté. Sans nos parents nous ne serions pas ici en train de lire ce texte. Sans la bonté de nos enseignants vous ne serions pas capables de lire et comprendre celui-ci. Donc, au lieu de nous plaindre de notre solitude voyons combien d’êtres se manifestent en nous, autour de nous et à travers nous dans notre vie. Au lieu de nous sentir si seul, voyons-nous comme inséparable de tous les autres êtres vivants.
Mentalement, considérons toutes nos pensées et actions comme bénéfiques aux autres. Ce que nous faisons, nous le faisons pour le bien des autres. Les bouddhas ont la faculté de se manifester d’innombrables manières pour nous aider. Partout où nous imaginons un bouddha, un bouddha se manifeste vraiment et nous vient en aide. Avec le temps, nous sentirons réellement leur présence et nous n’éprouverons plus aucune solitude. Pour mieux nous connaître, nous pouvons contempler notre manière de gérer les situations de solitudes et méditer sur notre compréhension de la solitude en utilisant les quelques pistes développées ci-dessus. Nous pouvons par exemple le soir prendre le déroulement de notre journée et mettre en lumière les circonstances où nous avons ressenti une certaine solitude et rétroactivement porter notre attention sur les stratégies pour éviter la manifestation de celle-ci.
Compilé à partir de d’un enseignement reçu de R. Engen au Centre Atisha de Genève et de mes notes personnelles.
Merci pour cet éclaircissement sur la solitude, peut-être je la comprendrais, mieux
Jo