Nos peurs sont généralement un état d’esprit de préoccupation du soi confirmé par une ignorance. La préoccupation du soi parce que nous sommes tellement attachés à ce corps, récepteur de toutes nos émotions et par ignorance de saisie du soi parce que nous croyons vraiment que les objets et les phénomènes sont comme ils nous apparaissent. Pour illustrer cela, prenons trois exemples :
- Si derrière vous vous entendez les aboiements d’un chien, vous avez peur d’une éventuelle attaque d’un chien non identifié. Vous êtes saisi par la peur d’être mordu. Mais du moment que le chien est celui de votre ami et qui vous salue à sa manière, la peur ne se manifeste pas.
Vous marchez sur un chemin forestier à la tombée du jour. Il fait presque nuit et certains arbres prennent des allures fantasmagoriques et ressemblent à s’y méprendre à des animaux menaçants. Les apparences de ces animaux sont des apparences ordinaires tandis que leur conception ordinaire est fausse, car il ne s’agit en fait que de silhouettes produites par la forme de certains arbres. Dans ce cas, la peur résultante provient de votre fausse conception ordinaire, une erreur d’interprétation.
- Vous assistez à un film fantastique, je pense au film « Les oiseaux de Hitchcock » : les scènes que vous voyez sur l’écran sont capables de susciter l’effroi en vous parce que, pris par les images projetées, par moment vous croyez vraiment « être dans le film ». Pourtant rien n’existe en dehors de votre esprit.
Le désir profond de chaque être vivant est de trouver le bonheur permanent et d’éviter la souffrance. Nous pouvons tous trouver un bonheur temporaire et une diminution de la souffrance et de cette manière nous créons ce que l’on appelle une « zone de confort ». Dans celle-ci tout est plus ou moins sous contrôle, tout est connu et évolue constamment. Il suffit qu’un événement inconnu vienne mettre en danger celle-ci pour qu’instantanément la peur se manifeste. Une fois connu, cet événement viendra élargir notre zone de confort. Très souvent, la manifestation d’un phénomène inconnu soudain génère une forme de peur. Les peurs sont produites à partir d’états d’esprit résultants d’une perception et/ou d’une conception ordinaire inappropriée. Ci-dessus, le chien non-identifié , les animaux menaçants ou les scènes hallucinantes du film.
Quand nous nous donnons la peine d’examiner un peu plus en profondeur ces moments de notre vie tels qu’ils sont, nous découvrons que malgré toutes leurs différences apparentes nos peurs se ramènent fondamentalement à trois types de peurs qui sont la peur de la séparation et de l’abandon, la peur de ne pas être à la hauteur et la peur de s’abandonner de faire confiance.
Alors, concrètement, comment surmonter nos peurs? Lorsqu’une menace se manifeste, le fait d’avoir peur est plus une entrave qu’un bienfaits. Le plus souvent, la peur interfère avec notre capacité de discernement et sur la meilleure manière de répondre à cette menace. Ne dit-on pas : « Être paralysé par la peur de … » Certes, nous ne sommes pas encore à même de se laisser agresser en pensant que notre agresseur n’est qu’une simple illusion dans notre esprit! La peur ne nous est d’aucun secours pour agir bien au contraire. Pour ne pas avoir peur, nous développons des stratégies pour l’éviter et nous gâchons une opportunité d’en tirer une leçon de vie. Mais en apprivoisant les peurs et les frayeurs inutiles au quotidien, en sachant que ce ne sont que des états d’esprit, nous pourrons progressivement les surmonter.
Merci Max pour ce post! A tout bientot!