Vous avez certainement entendu dans votre entourage quelqu’un dire : « Bah! Je n’ai pas le choix! » En fait, il s’agit là d’une perception erronée, parce que nous avons toujours le choix. Et ne pas choisir est aussi un choix. Comment expliquer cette paraphrase du point de vue spirituel?
Si nous vivons en ce moment une expérience malheureuse qui nous fait souffrir, nous avons systématiquement besoin de trouver une raison à cette souffrance. Mais la grave erreur que nous commettons est de rechercher son origine à l’extérieur de notre esprit. Et dans beaucoup de situations, ne trouvant pas « un coupable » responsable de notre souffrance, nous en venons à dire : « Bah! Je n’ai pas le choix! », « C’est la malchance ».
Du point de vue de l’esprit ordinaire par exemple, nous ne choisissons pas d’être malade, d’attraper la grippe. Nous avons ainsi l’impression d’être une victime d’une force extérieure, le mauvais temps, les virus, etc. C’est oublier que la loi de causalité du karma s’applique ici également et que la cause qui échappe à notre interprétation actuelle se situe dans nos vies passées et de ce fait nous est inaccessible. Parce qu’à un moment donné, nous avons commis une action non-vertueuse dont le résultat est des potentialités de maladie par exemple et que les causes circonstancielles pour le mûrissement de celles-ci sont remplies en ce moment, alors nous sommes malades.
Bouddha nous enseigne que tout est création de l’esprit et que rien n’existe en dehors de notre esprit. L’impermanence subtile de tout phénomène nous y compris nous coupe de nos vies antérieures. Ainsi l’être qui a fait le choix aboutissant à notre souffrance actuelle n’existe plus et nous prive de l’explication de notre maladie. À posteriori nous n’avons plus le contrôle de l’esprit qui a engendré notre souffrance actuelle. Il ne nous reste que le choix d’accepter son mûrissement.
Une métaphore vous aidera à mieux comprendre. Par exemple, je suis cadre dans une petite entreprise qui développe de nouvelles technologies. De par ma fonction je connais assez bien le fonctionnement de celle-ci. Un matin, la nouvelle tombe comme un coup de tonnerre, mon patron vient de décéder dans un accident de la circulation. Étant professionnellement le mieux placé pour faire face, je suis pressenti pour assurer l’intérim de mon patron. Je suis certes au courant de beaucoup de choses, mais certaines, actuellement en chantier, n’étaient connues que de lui seul. Ainsi, jour après jour, semaine après semaine je vais être confronté aux effets de causes que seul mon patron connaissait.
Par contre nous avons le choix des options des actions que nous créons à partir de maintenant en nous souvenant que toute action porte à conséquence. Si nous nous engageons dans des actions non-vertueuses, celles-ci se transformeront dans le futur en expériences de malheur et de souffrance. Et si, au contraire nous pratiquons la discipline morale dans des actions vertueuses, nous sommes certains de nous libérer progressivement de la souffrance.