Nous pensons parfois que la sagesse est une exclusivité d’un nombre restreint d’érudits ou de personnes ayant obtenu de grandes réalisations dans leur vie. Or la sagesse existe dans chacun de nous et le fait de ne pas la reconnaître vient de notre esprit égocentrique et perturbé par l’ignorance. Tant que nous ne lui laissons pas l’espace pour se développer elle restera au stade embryonnaire.
La sagesse est une qualité qu’il faut savoir découvrir. Je cite : « On ne reçoit pas la sagesse, il faut la découvrir soi-même après un trajet que personne ne peut faire pour nous, ne peut nous épargner, car elle est un point de vue sur les choses. (M. Proust)« . Avoir la sagesse c’est faire preuve de discernement dans la réflexion et la recherche d’une explication qui calme notre esprit.
La sagesse est un esprit vertueux et intelligent dont la fonction est de reconnaître les objets sans se tromper. En fait nous pratiquons la sagesse chaque fois que nous portons notre attention sur un objet en nous posant la question de savoir si cela est bénéfique ou pas pour notre cheminement spirituel. Bouddha nous enseigne trois types de sagesse :
- La sagesse qui vient de l’écoute. Cette attitude d’être concentré sur ce que nous écoutons, afin de déceler la signification profonde de ce qui se dit. Par exemple, nous développons cette sagesse lorsque nous écoutons attentivement une personne qui explique quelque chose de vertueux et que nous comprenons ce qu’elle dit.
La sagesse qui vient de la contemplation. Lorsque nous nous arrêtons un instant observons en détail un objet pour en reconnaître tous les bienfaits qu’il peut apporter dans notre vie. Par exemple, lorsque nous interrompons la lecture d’un texte du dharma et que nous réfléchissons et appliquons nos propres raisonnements et analyses pour comprendre.
- La sagesse de la méditation. Laquelle se développe progressivement chaque fois que nous faisons une méditation analytique, tout en étant motivé par le désir du renoncement et celui de nous libérer de la souffrance. Par exemple, si après avoir contemplé un objet et que nous méditons ensuite sur l’objet, nous obtenons une expérience spéciale qui est la sagesse qui vient de la méditation.
- Nous améliorons ces trois sagesses en répétant celles-ci de façon à atteindre une familiarité avec ce processus. De cette manière elles s’amélioreront de jour en jour, de mois en mois.
Un exemple pratique d’entraînement à la sagesse tiré de notre vie de tous les jours.
Depuis quelques temps, dans les bus de l’endroit où j’habite, sont installés des écrans de télévision proposant des nouvelles d’actualité, de la publicité ainsi que des « pensée du jour ». Celle que j’ai vue ce matin attira mon attention et que je prendrai comme support pour appliquer la sagesse.
« Toi et moi sommes un. Je ne peux te faire de mal sans me blesser moi-même ». La sagesse de Bouddha nous dit que karmiquement toute action aura tôt ou tard un effet, une conséquence. Cet effet est une expérience similaire à la cause. Ce qui veut dire que le mal que je fais à l’autre, j’en ferai moi-même l’expérience à l’avenir. Comme notre but principal dans la vie est justement de se délivrer de la souffrance, nous comprenons que de cette façon nous développons sur notre continuum mental une potentialité de souffrance. La sagesse nous amène à la conclusion de ne pas faire de mal à autrui.