Nous pouvons nous familiariser avec la bodhitchitta en comprenant qu’il s’agit d’un état d’esprit qui aspire venir en aide aux autres. Actuellement notre capacité à aider vraiment les autres êtres vivants est très limitée. C’est parce que nous manquons de pratique et d’entraînement d’une part et parce que notre auto-préoccupation (se considérer soi-même comme le plus important) fait obstacle à cette aspiration.
Avant de commencer cette pratique, nous devons nous rappeler que nous avons seulement à imaginer avoir atteint le futur résultat : « Aider les autres ». Cette pratique fera mûrir rapidement notre pouvoir potentiel, en d’autres termes « notre graine de bouddha ».
Bouddha nous enseigne que pour fortifier notre motivation de bodhitchitta nous pratiquons les quatre incommensurables qui sont : (1) l’équanimité, (2) l’amour, (3) la compassion et (4) la joie. Ce qui veut dire que, grâce à notre pratique de plus en plus qualifiée nous pouvons vraiment souhaiter :
- Que tous les êtres soient heureux
- Que tous soient libérés de la souffrance
- Que personne ne soit jamais séparé du bonheur
- Que tous possèdent l’équanimité, libérés de la haine et de l’attachement.
Ainsi nous devrions pouvoir souhaiter que tous ceux qui nous côtoient tous les jours soient heureux. Rien que par la pensée, nous pouvons facilement faire cela. Certaines fois, même rien qu’ une parole, une attention ou un geste suffit à dissiper la tristesse d’une personne. Par exemple, offrir une fleur à quelqu’un en proie à la tristesse peut embellir le reste de sa journée.
En observant notre entourage, nous sommes souvent témoins de la souffrance des gens sans que nous puissions agir concrètement. Nous pouvons alors induire dans notre cœur l’intention de le faire en pensant : « Comme ce serait merveilleux si cette personne était libérée de la souffrance et de sa cause. S’il vous plaît, ô guides spirituels, par votre compassion venez-lui en aide« . Par notre bienveillance et notre présence auprès d’une personne qui souffre, nous pouvons momentanément la soulager.
Tous ces êtres que je vois aspirent au bonheur et malgré cela la plupart d’entre eux ne savent pas quelle en est la cause et ceux qui la connaissent ne peuvent pas la créer. Nous pouvons alors penser : « Comme ce serait merveilleux s’ils pouvaient posséder le bonheur et sa cause« . La force de notre intention vertueuse a le pouvoir d’intercéder auprès des Êtres saints pour que leurs aspirations soient exaucées.
En considérant que tous les êtres vivants ont une égale importance, la plupart de nos problèmes personnels dus à notre esprit partial disparaîtront. Quand nous obtenons l’équanimité, nous considérons ceux qui nous entourent comme également précieux. L’équanimité est une sollicitude égale pour les autres. Si tous les êtres développaient l’équanimité, l’attachement et la haine causes de tant de souffrance disparaîtraient.
D’une manière simple et selon nos capacités, nous devons abandonner l’attitude inférieure qui consiste à ne nous préoccuper que de notre propre bien-être et prendre la ferme décision de faire grandir notre bodhitchitta dans notre esprit. Et puisque cette aspiration ne se produit pas naturellement dans notre esprit, il faut la cultiver. Au début, cette aspiration semblera peu naturelle, mais quand nous commencerons à avoir quelques résultats nous améliorerons nos petites réalisations jusqu’à ce qu’elles deviennent de plus en plus familières.
Sachant qu’une vie humaine est la meilleure base pour développer l’esprit de la bodhitchitta, nous pouvons ainsi générer celle-ci avec plus de puissance et d’efficacité. Parce que nous avons accès aux enseignements de Bouddha, nous avons une grande possibilité de développer facilement la compassion et le renoncement. En particulier, nous essayons de nous assurer que toutes les actions que nous entreprenons sont motivées par cet esprit. Si nous engageons notre responsabilité personnelle de venir en aide aux autres, en mettant toujours nos intentions en pratique nous progressons vers cette réalisation, la bodhitchitta.
De mes lectures et de ma compréhension des textes tirées des livres « La voie joyeuse » et le « Nouveau manuel de méditation » du vénérable Kelsang Gyatso aux Ed. Tharpa
Merci pour ce post, Max! A bientot,