Comme chaque fin d’année, cette période de fêtes semble fonctionner comme une machine bien huilée, celle d’une société de consommation. Très tôt les médias en tout genre occupent le terrain avec leurs suggestions attractives et très mercantiles auxquelles beaucoup d’entre-nous succombent tôt ou tard. Jusque dans les transports publics des écrans vidéo vous rappellent la nécessité de faire un cadeau! Selon une étude statistique de l’Université de St Gall les suisses dépenseront cette année près de 600 CHF pour leurs cadeaux de Noël!
Donner moins « juste pour avoir bonne conscience », ou « parce que c’est l’usage et la tradition en pareille circonstance », ou parce que nous nous sentons obligés ou pire encore par cupidité. Mais donner plus avec l’intention de faire simplement plaisir, par générosité spontanée. La première façon correspond à répondre à des conditions extérieures sociales et mondaines tandis que la deuxième façon répond à une motivation intérieure qui vient du cœur et de notre esprit. Il s’agit simplement de garder le cœur et l’esprit ouvert dans chaque situation et de répondre par la vertu.
Souvent notre intention de donner est en quelque sorte « contaminée » par l’attachement à un résultat : celui de recevoir également de la part de celui ou celle à qui l’on donne ou encore celui de renforcer notre ego. Qui n’a pas entendu une fois une personne froissée dire ainsi : « Puisqu’elle ne m’a rien offert l’année passée, je ne lui ferai aucun cadeau cette année! ». Pourtant à mesure que tombent les barrières qui entourent notre cœur nous avons plus de bienveillance pour nous-mêmes et pour les autres.
L’importance de notre intention transforme une action ordinaire en une action vertueuse autrement dit elle transforme notre action ordinaire en une action extraordinaire. En changeant notre intention imputée sur un même objet change totalement notre raison de donner cet objet. Si nous faisons des cadeaux importants et coûteux, cela n’implique pas que notre mérite spirituel sera plus grand que si nous donnons des petits. Parce que la force de notre motivation vertueuse est un facteur très important.
Je me souviens encore de cette image d’enfance, dans les années 50. La circulation en ville aux heures de pointe était réglée par un policier et, durant la période des fêtes, certains automobilistes venaient déposer un cadeau au pied de son podium au centre du giratoire. Beaucoup de personnes de mon entourage renoncent aux cadeaux prestigieux et coûteux et optent pour de petits présents avec une profonde motivation de faire spontanément plaisir.
D’autres, irritées par ces manipulations de marketing, ont décidé de faire des cadeaux plus personnels à d’autres moments de l’année : un anniversaire, une réussite scolaire ou professionnelle par exemple. Une rose offerte avec empathie juste au moment où une personne traverse une difficulté est mille fois plus auspicieux qu’un immense bouquet de fleurs offert juste parce que c’est Noël!
Pratiquer le don selon les enseignements de Bouddha revient à contempler ses bienfaits afin de développer le désir de donner comme étant une pratique spirituelle.