Réflexion sur la mort (2ème partie)

Si nous observons le monde perçu par notre esprit, toute matière organique fini par disparaître. Il suffit de regarder la nature et le règne végétal, de regarder les animaux ou de considérer les êtres humains. Ainsi les plantes, les arbres subissent cette impermanence à chaque changement de saison. Les gens qui vivaient du temps de Bouddha et Bouddha lui-même sont morts depuis longtemps. Plus près de nous, ceux qui profitent encore actuellement leurs arrière-grands-parents sont une minorité. De nos ancêtres nous n’en connaissons que le nom. Tout l’univers est impermanent et nous faisons partie de celui-ci.

La mort est un phénomène pourtant facile à comprendre pour peu que l’on sache changer de regard sur elle et sur notre propre vie actuelle. Quand cette vie prend fin, à ce moment-là qu’est-ce qui nous aidera? En substance, il nous faut éliminer touts les états d’esprit négatifs et perturbés, et cultiver les états positifs et sereins. De cette manière nous rendrons notre vie vraiment sensée. La pratique spirituelle est ce qui donne un sens à notre vie. Et en appliquant cette pratique au moment de notre mort, nous pouvons mourir dans la joie et connaître un bonheur pur qui perdurera durant toutes nos vies futures.

Si nous ne construisons pas une force intérieure par la pratique spirituelle, nous aurons le sentiment d’avoir gaspillé notre vie. Pour mourir de façon paisible, il faut savoir ce que l’on ressent avant et au moment de la mort. En nous remémorant continuellement que nous aussi allons mourir, nous allons éviter une fin triste et dénuée de sens. Cette familiarité va nous inspirer d’utiliser notre vie avec sagesse et de développer nos réalisations spirituelles. Elles seules ont la capacité de nous protéger des souffrances de la mort et de ce qui se trouvera après.

Notre croissance spirituelle est bien plus importante que toutes les réalisations de ce monde. Pour cela nous allons naturellement cultiver  des états d’esprit positifs tels que l’amour, la tolérance, la compassion et la sagesse. Motivés par ces états, nous effectuerons des actions positives, cause de notre bonheur futur. En méditant sur notre mort nous devons acquérir la conviction que :

  • notre mort est certaine
  • le moment de notre mort est incertain
  • Seule notre pratique spirituelle sera bénéfique au moment de la mort et après la mort.

Dans le « Nouveau Manuel de médiation », le Vénérable Ghéshé Kelsang Gyatso explique que « D’une manière générale, il se peut que nous mourrions aujourd’hui ou que nous ne mourrions pas aujourd’hui, nous n’en savons rien. Toutefois, si nous nous disons tous les jours « Je ne vais pas mourir aujourd’hui », cette pensée nous trompera parce qu’elle vient de notre ignorance. Alors que si nous nous disons tous les jours « Il se peut très bien que je meure aujourd’hui », cette pensée ne nous trompera pas car elle vient de notre sagesse. De cette manière, nous donnerons tout son sens à notre vie humaine (Cit)

Nous avons besoin de méditer sur notre mort pour transformer notre savoir superficiel en une conviction qui changera notre perception en prenant l’habitude de penser « Je vais peut-être mourir aujourd’hui » dans toutes nos actions quotidiennes.

Texte élaboré sur la base d’un enseignement « La mort, en faire notre meilleure amie » avec Tania Medina le mois passé et les textes sur la mort dans « La Voie Joyeuse » et le « Nouveau Manuel de Méditation » (Ed. Tharpa)