Je sors gentiment de ma déprime après avoir passé la majeure partie des quatre mois derniers dans mon studio. Lundi, à la suite de ma méditation, je balaye 360 degrés des yeux mon logis. Je constate que mon état d’esprit change selon les objets qu’il perçoit. Ceci est normal, me direz-vous, mais dans ce cas il y avait une dimension de plus dans ma réflexion : l’envie de changement! l’envie de renouveau!
Avec le temps, nous nous attachons aux choses parce que nous croyons qu’elles ont une certaine importance. Nous adoptons dans notre quotidien une multitudes d’activités et de gestes que, par habitude, nous faisons presque machinalement, comme un rituel, parce que cela nous paraît important.
Les croyances, comme par ailleurs beaucoup de produits, ont-elles aussi une durée limite de consommation. Celles-ci changent avec le temps, c’est dans l’ordre de l’impermanence des objets et des phénomènes. Les croyances n’ont quant à elles aucune existence inhérente, elles existent en relation dépendante de notre état d’esprit. Les croyances de notre enfance sont pour la plupart devenues obsolètes et nous les avons éliminées de notre esprit. Alors il arrive un moment où certaines de celles-ci nous gênent, nous perturbent. C’est le moment de revisiter la collection de ses croyances, mais comment?
Pour cela, il y a quatre critères importants nous permettant une mise à jour de nos croyances.
- Le poids des arguments. Faire une liste exhaustive des avantages et des désavantages de conserver une croyance.
- L’observer avec un esprit objectif. Sans attachement, avoir un esprit critique, comme un scientifique en effectuant avec sagesse une contemplation analytique de sa pertinence. Il vous est sûrement arrivé la situation où une personne ou un ami vous fait remarquer une erreur manifeste. Et ainsi pris sur le fait, vous rétorquez : « Ah bon ! Moi je croyais faire juste ! J’ai toujours fait ainsi ».
- Ce qui est vrai ou faux n’est pas l’essentiel, la seule chose qui compte est de croire ce qui est le plus bénéfique. Il y a des raisons valides personnelles pour décider de croire ce qui est bénéfique pour soi-même. Ce qui est bénéfique pour soi ne l’est peut-être pas pour son voisin. Mais heureusement, ce qui est en fait vrai est ce qui est le plus bénéfique à croire. Plutôt que de raisonner sur ce qui est vrai ou faux, n’ayez pas peur de le faire sur ce qui est bénéfique à croire. Les choses vraies sont généralement les choses les plus bénéfiques à croire.
- À condition d’avoir appliqué un ou plusieurs des trois points ci-dessus nous pouvons déduire la fiabilité de la croyance observée. La fiabilité intégrale qui découle des enseignements du dharma doit nous aider à faire les bons choix.
Tout comme dans nos communes, il y a périodiquement un ramassage des objets encombrants et que nous profitions de cette occasion pour nous débarrasser de tout ce qui est inutile, nous pouvons également périodiquement contempler la liste de nos croyances et de les mettre à jour.
Quand est-ce la dernière fois où vous avez fait l’inventaire de vos croyances et de leur actualisation?