Parfois, nous prétendons ne pas avoir une certaine perturbation, comme l’attachement par exemple. Le fait de penser ainsi, ne supprime pas pour autant celle-ci. À un niveau plus subtil elle continue à sévir de manière moins évidente. C’est ainsi pire, parce qu’elle réapparaîtra ultérieurement de manière plus virulente.
Quand vous suivez les conseils que suggère une perturbation mentale, vous lui donnez votre assentiment. Mais le soulagement ne sera que de courte durée, car l’effet de votre désir incontrôlé ne sera que temporaire. En donnant votre accord à une perturbation mentale, par exemple l’attachement désirant, vous ensemencez dans votre esprit des nouvelles potentialités qui se manifesteront plus tard sous la forme de tendances à faire la même chose. Donc ce sera ainsi plus laborieux et difficile la prochaine fois. Le risque de développer de la culpabilité est grand en n’acceptant pas la présence de la perturbation mentale.
Accepter la présence d’une perturbation mentale en réalisant clairement qu’il s’agit d’un état d’esprit perfide vous amène à l’affronter. Nous ne pouvons éviter les conséquences de notre karma. Où que nous allions, notre karma nous suit. Cette acceptation requière de notre part d’accepter l’existence de la perturbation mentale mais pas de sa validité.
Nous acceptons l’existence de notre perturbation, car c’est dans la nature de l’esprit d’avoir des perturbations mentales. Nous ne devrions pas nous attendre que ce soit différent. C’est pourquoi, acceptons-la sans jugement. Mais nous n’acceptons pas sa validité reconnaissant la nature trompeuse de celle-ci. En refusant sa validité, nous ne croyons plus ses suggestions et son pouvoir sur nous sera détruit.
Nous devons cesser de nous identifier à nos perturbations mentales. Les perturbations mentales des autres gens ne sont pas un problème pour nous, parce que nous ne nous identifions à celles-ci. Tandis que nos propres perturbations sont un réel problème parce que nous nous identifions à elles. Si nous voulons éliminer les problèmes associés à nos perturbations, nous devons cesser de nous identifier à elles. Nous ne sommes pas ces perturbations mentales, elles ne sont que le cancer de notre esprit.
Pour prendre de la distance par rapport à nos perturbations mentales, nous pouvons le faire simplement en pensant explicitement : « Je ne suis pas cela, ce n’est pas moi » en nous référant au potentiel pur de notre esprit.
Si vous tentez de combattre vos perturbations mentales alors que vous vous identifiez à elles vous ne ferez que développer de la culpabilité sans pour autant vous en défaire. Tandis que si vous vous démarquez de ces mêmes perturbations, vous pouvez alors les combattre jusqu’à les anéantir.
Notre capacité de vaincre nos perturbations mentales ne réside pas dans le degré de compréhension de celles-ci mais plutôt dans notre détermination de s’en libérer. À tort, nous pensons parfois que le fait de ne pas y penser va finalement supprimer une perturbation mentale sur notre esprit. Cette attitude complaisante de l’oublier ne nous libère en rien de celle-ci.
Lorsque notre désir de nous libérer d’une perturbation mentale est plus grand que le désir de posséder le fruit de celle-ci, alors nous avons suffisamment d’énergie pour le faire. Dans le cas contraire, nous céderons à son chantage fallacieux.
Pour renforcer notre détermination de nous libérer d’une perturbation mentale, nous pouvons tenir compte de ceci :
Nos perturbations sont des esprits nécessairement trompeurs.
- Nos perturbations détruisent notre paix intérieure en nous rendant misérables.
- Suivre nos perturbations ne fait que de nous enliser plus profondément dans le samsara. Or nous voulons nous en libérer, pour nous-mêmes et pour les autres.
Pour diminuer la virulence de nos perturbations mentales nous leurs appliquerons un opposant. Chaque perturbation mentale possède son opposant spécifique, mais dans tous les cas nous pouvons simplement faire une méditation basée sur la respiration ou réciter un mantra particulier. Avec sagesse, en reconnaissant la présence d’une perturbation mentale, nous concentrons notre attention et notre énergie sur son élimination. Mieux vaut obtenir une profonde expérience de ces quelques outils, plutôt que d’en utiliser quantité d’autres de manière superficielle.